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12 novembre 2019 2 12 /11 /novembre /2019 15:44
El Lissitski, Le Coin rouge enfonce les Blancs.

 

C’est toujours avec plaisir que Les Arts 57 retrouvent Laurent Commaille, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Lorraine. Interpellé par cette courte mais dense période de l’histoire russe, Laurent Commaille a choisi de nous faire découvrir l’énorme élan créateur des artistes de ces années là. Nous étions 45 à replonger dans le contexte historique tumultueux de ce début de siècle.

Au lendemain de la conférence « Les avant-gardes en URSS, 1918-1928 », le 4 novembre 2019,  à Saulny.

Le système politique tsariste  archaïque, une population à 80 %  paysanne, pauvre et  analphabète, ce pays est  très en retard par rapport au reste de l’Europe. Le servage est aboli en 1861-66, mais la crise rurale est profonde et les mouvements révolutionnaires nombreux. L’Intelligentsia, issue des classes moyennes, essaie d’aller vers le peuple, de fonder des écoles, de l’éduquer.

 

La révolution bolchevique de 1917 sera l’élément essentiel de la transformation de la société. Deux tendances sont perceptibles chez les artistes, une pro-occidentale tournée vers la France, l’Allemagne tandis que l’autre, slavophile, garde l’expression picturale de l’art russe : église orthodoxe, bouquet de bouleaux, campagne enneigée, troïkas …

Boris Kustodiev, Maslenitsa, 1916, St Pétersbourg.

Boris Kustodiev, Maslenitsa, 1916, St Pétersbourg.

Malevitch, Carré noir sur fond blanc, 1915.

 

Un courant novateur, le suprématisme, émerge avec Malevitch qui jette les bases d’une quatrième dimension par les formes géométriques (carré surtout), et les surfaces chromatiques (blanc, noir et couleurs primaires).

 

Des « Agit-train» de propagande sillonnent le territoire malgré la guerre civile pour alphabétiser, «conscientiser» les populations. Ils s’arrêtent dans les gares, distribuent des livres. Des wagons sont aménagés en salles de classe, salles de projection.

Personnage important, intellectuel hors norme, Anatoli Lunacharski, commissaire du peuple à l’éducation met en place une vraie politique culturelle. Il réorganise tout le système de l’éducation artistique : les ateliers d’art libres en 1918 deviennent des ateliers supérieurs d’art et de technique en 1920, puis des instituts où les étudiants passent d’abord 2 années à étudier les bases : espace, volumes, couleurs, art graphique puis encore des années de spécialisation : architecture, peinture, sculpture, métallurgie, menuiserie, céramique, textile…

Anatoli Lunacharski.                Exercice sur la verticalité, 1927.Anatoli Lunacharski.                Exercice sur la verticalité, 1927.

Anatoli Lunacharski. Exercice sur la verticalité, 1927.

Les artistes sont des ingénieurs de la création, ce sont des travailleurs qui ont obligation de créer. Beaucoup sont aptes à travailler dans différentes disciplines, peuvent passer d’une technique à l’autre. Lunacharski aide et protège les artistes. En 20 ans plus de 60 millions de soviètiques sont alphabétisés. Il empêchera la destruction de nombreux bâtiments publics. A propos d’art, Lenine disait « je n’y comprends rien, demandez à Lunacharski ».

Malevitch. Théière et tasses constructivistes, 1923.

 

 

Pour le constructivisme : 

« Il ne faut pas faire de l’art pour de l’art»     mais l’art est au service de la transformation de la société.

El Lissitski, Le Coin rouge enfonce les Blancs, 1920.

 

Œuvre hautement symbolique, le triangle rouge représentant les bolcheviques dynamiques face au cercle blanc des armées tsaristes passives entourées de noir. Le coin rouge entre brutalement dans le cercle blanc, en éparpillant des fragments.  Les petits éléments flottent dans l’espace sont des Proun (projet pour l’affirmation du nouveau). Art utile, le graphisme se révèle être  aussi un outil de propagande.

Lyubov Popova. Construction, Espace, Force. 1921.

 

 Tableau constructiviste. Poudre de marbre sur contreplaqué.

Klucis, Radio-Orateur, 1922.

 

Projet de radio-orateur pliant, objet transportable. Gustav Klucis a conçu d’autres portants pour la propagande. Il fut exécuté lors des purges staliniennes en 1938.

Rodtchenko, Escalier de secours, 1925.

 

Alexandre Rodtchenko, peintre, sculpteur, photographe, designer révolutionne l’art de la photo. Il rompt avec le picturalisme (= peinture photographique). La photo devient elle-même une œuvre d’art : élément d’architecture, escaliers avec ombres : raies noires et blanches, voies ferrées,  nouveaux points de vue, contre-plongée, nouveaux cadrages … Ses innovations ont inspiré les américains, après-guerre.

Revue LEF, (Front Gauche des Arts) créée par Maïakovski en 1923. Mise en page et typographie de Rodtchenko. A. Rodtchenko et V. Stepanova. Projet de tenues de sport paru dans la revue Lef, 1923.

 

Son épouse Varvara Stepanova, talentueuse artiste développe des motifs pour les étoffes, matières textiles, des projets de tenues de sport unisexe, d’avant-garde !

Dlia Golosa De Maîakovski, mise en page et typographie d’El Lissitzky, 1923. Vladimir Maîakovski, 1893-1930, grand poète.

 

Architecte important, Vladimir Tatlin réalise en 1919-1920, la maquette du projet d’une tour de 400 mètres. Emplacement prévu à Petrograd, (Saint Pétersbourg), elle était censée être un symbole de la modernité, tant dans sa forme en double hélice que dans les matériaux : le fer, le verre et l'acier. Plan très ambitieux, elle devait enjamber la Néva, elle ne fut jamais construite mais reste un emblème du mouvement constructiviste.

Palais de l’industrie d’Etat de Kharkov  - Usine textile Drapeau rouge, Saint-Pétersbourg.  -  Krutikov, Ville volante, 1928.Palais de l’industrie d’Etat de Kharkov  - Usine textile Drapeau rouge, Saint-Pétersbourg.  -  Krutikov, Ville volante, 1928.
Palais de l’industrie d’Etat de Kharkov  - Usine textile Drapeau rouge, Saint-Pétersbourg.  -  Krutikov, Ville volante, 1928.Palais de l’industrie d’Etat de Kharkov  - Usine textile Drapeau rouge, Saint-Pétersbourg.  -  Krutikov, Ville volante, 1928.Palais de l’industrie d’Etat de Kharkov  - Usine textile Drapeau rouge, Saint-Pétersbourg.  -  Krutikov, Ville volante, 1928.

Palais de l’industrie d’Etat de Kharkov - Usine textile Drapeau rouge, Saint-Pétersbourg. - Krutikov, Ville volante, 1928.

Le Palais de l’industrie d’Etat de Kharkov (en Ukraine) est alors la plus grosse construction du monde en 1926-1928 (avant les gratte-ciel américains). L’usine textile Drapeau rouge, 1926, à Saint-Pétersbourg, rappelle par certains aspects le Bauhaus allemand. Certains architectes imaginent même des villes volantes où les unités d’habitation dans les airs seraient reliées au sol par des ascenseurs ou des navettes, libérant le sol  de l’emprise de l’habitat et le réservant aux cultures et usines ! Le dernier livre d’architecture constructiviste, Fantaisies architecturales de Chernikhov (1933) ne comporte pas moins de 17 000 croquis.

Fantaisies architecturales de Chernikhov (1933).

Fantaisies architecturales de Chernikhov (1933).

Le bâtiment du Narkomfin (commissariat des Finances) à Moscou est une des œuvres les plus emblématiques de l'architecture constructiviste. Cet ensemble  de logements dessiné par Ginzbourg et Milinis est achevé en 1932. Long bloc en béton armé monté sur pilotis et  posé dans un parc, le bâtiment communautaire est équipé de cuisines communes, crèches et laveries à l'intérieur même de l’immeuble. Les appartements devaient révolutionner la vie quotidienne des habitants, en libérant les femmes de leur rôle traditionnel de ménagère. Le bâtiment en accueillant une bibliothèque et un gymnase avait ainsi un rôle de « condensateur social ». Terrasses sur le toit, fenêtres en bandes, longs couloirs centraux, Le Corbusier s’en est largement inspiré dans la cité radieuse. Des petites unités sur 2 niveaux, réduites à une chambre en haut et séjour en bas  pour les couples, tandis que les enfants étaient regroupés dans les dortoirs ! L’architecte Nicolaev prévoyait même, dans un immeuble de logement d’étudiants, un système d’aération distribuant un sédatif pour qu’ils s’endorment tous en même temps !

Maison du Narkomfin à Moscou, 1928-32. Maison collective  de L’industrie textile 1929-31, projet Nicolaev.

Maison du Narkomfin à Moscou, 1928-32. Maison collective de L’industrie textile 1929-31, projet Nicolaev.

« De tous les arts, l’art cinématographique est pour nous le plus important », Lénine, 1919. Mouvement foisonnant, deux grandes écoles s’affrontent : le ciné-poing d’Eisenstein  et le ciné-œil des frères Vertov. Eisenstein accorde beaucoup d’importance aux  éclairages, vérifie les ombres, refilme, effectue un énorme travail de montage pour aboutir à l’effet esthétique recherché : l’image doit toucher le spectateur.

Au lendemain de la conférence « Les avant-gardes en URSS, 1918-1928 », le 4 novembre 2019,  à Saulny.

Octobre 1927, l’image célèbre de la révolution est en réalité composée. Les soldats sont disposés sur une diagonale, les ombres et  l’orientation des fusils très étudiés. Dans le cuirassé Potemkine, tourné à Odessa, en 1925, le visage des marins est éclairé par plusieurs sources lumineuses. Eisenstein essaie d’aboutir avant tout à l’aspect esthétique recherché faisant de chaque image un véritable tableau. Certaines scènes (escalier)  si célèbres par leur aspect dramatique sont encore de vrais morceaux d’anthologie.

Au lendemain de la conférence « Les avant-gardes en URSS, 1918-1928 », le 4 novembre 2019,  à Saulny.

Démarche inverse pour Vertov qui filme le quotidien des habitants de la ville de l’aube au crépuscule : travail, loisirs, enfants, sans-abri,  parcours d’une ambulance ... L’œil doit voir ce qui est, sans narration, sans scénario. Dans l’Homme à la camera, célèbre pour ses mises en abyme : on suit l'opérateur  tournant le film, on montre le montage d'une séquence de ce film. On y repère les nombreuses techniques cinématographiques utilisées : surimpression, superposition, accéléré, ralenti : un œil en très gros plan en superposition avec celui d'un objectif de caméra, la surimpression d'un cadreur géant installé sur un toit ... Ce cinéma vérité a influencé de nombreux cinéastes : Godart, Straub …

Innovations aussi dans le domaine théâtral, la première pièce « soviétique » écrite en 1918 pour fêter l’anniversaire de la révolution d’octobre : « Mystère - Bouffe » de Maïakovski est une synthèse des mystères du moyen-âge et du théâtre contemporain. « Mystère, c’est ce que la Révolution a de grand. Bouffe, ce qu’elle a de comique.» Cris de la rue, slogans des journaux ou des meetings de masse, l’action c’est le mouvement des foules, la lutte des classes et le conflit des idées.

 

A Moscou, en 1923, est  créée la première troupe « Blouse Bleue », concept de théâtre collectif, du nom de la tenue bleue des travailleurs revêtue par les acteurs pour jouer. L’acteur, par sa gestuelle, doit montrer la pensée dont il est porteur. Cette troupe a donné l'exemple et encouragé les travailleurs à en  fonder d'autres dans tout le pays. En 1927, plus de 5 000 troupes « Blouse Bleue » existaient. Instrument de propagande, elles cessèrent complètement leurs activités en 1933.

Les échanges avec l’Europe de l’ouest, mouvement du Bauhaus, congrès de Weimar … rendent les artistes suspects. Ils sont contraints à revenir à des représentations plus académiques glorifiant le pouvoir et mettant en scène le bonheur pour éduquer le peuple.

S. Gerasimov, Fête de la moisson dans un kolkhoze, 1937.  E.  Kibrik, Les Architectes du communisme.S. Gerasimov, Fête de la moisson dans un kolkhoze, 1937.  E.  Kibrik, Les Architectes du communisme.

S. Gerasimov, Fête de la moisson dans un kolkhoze, 1937. E. Kibrik, Les Architectes du communisme.

Cette courte mais fructueuse période de liberté artistique pris donc rapidement fin avec l’avènement du réalisme socialiste de Staline.  Si la plupart des artistes qui ont survécu n’ont plus eu la possibilité d’être aussi innovants, leurs œuvres dans tous les domaines ont largement inspiré le monde occidental du XXème siècle.

 

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

Le vendredi 6 décembre à 13 H 45, visite guidée au Centre Pompidou Metz,

 " OPERA MONDE. La quête d'un art total ".

Réservation obligatoire par mail ou par tél.

lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

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17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 17:17
Leonard de Vinci, Autoportrait, 1512-15.

 

Grand succès pour cette première rencontre de la saison, organisée par Les Arts 57 en partenariat avec l'association Les Amis du Temple de Longeville-les-Metz "Point Orgue", et présentée par Catherine BOURDIEU, maître de conférence en histoire de l'art à l'Université de Lorraine. C'est aussi l'occasion pour les 117 participants de découvrir le cadre original de cette soirée : le temple protestant. Très active et maintenant bien connue, l'association des Amis du Temple organise concerts et manifestations pour sa restauration. Cette rencontre  a été programmée à l’occasion du 5 ème centenaire de la disparition de Léonard de Vinci.

Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.

Né en 1452,  près du petit village de Vinci, à 40 km de Florence, il est le fils naturel d'un notaire. En 1467, il commence son apprentissage dans l’atelier  du peintre et sculpteur Verrocchio, ami de son père, à Florence. Atelier prestigieux, placé sous la protection de Laurent de Médicis, il côtoie  Botticelli, Le Perugin, Ghirlandaio.

Il aurait servi de modèle pour le visage de la statue de David  (1472-75) et celui de l'archange Raphaël dans Tobie et l'ange (1470-80). Les experts pensent qu'il aurait  peint le chien et le poisson dans ce tableau, ainsi que dans le Baptême du Christ (1470) l'ange de gauche, très différent des autres figures.

Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.

L'annonciation, 1472-75, Offices de Florence.

Jardin clos, parterre fleuri, pins, cyprès caractéristiques de l'art florentin du Quattrocento, délicatesse de la main qui tourne les pages, lutrin qui rappelle un tombeau réalisé par Verrocchio, paysage d'inspiration flamande, port, et surtout perspective atmosphérique qui décolore les tons des montagnes pour exprimer l’éloignement.

Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
La Madone à l'œillet, 1473-75, Munich. Portrait de Ginevra Benci, 1474-76. Washington

 

La Madone à l'œillet : Vierge à la coiffure et au costume élégants, traitement savant des plis du tissu. L’œillet symbolise l'amour. Lys rappelant l'annonciation. En arrière-plan, paysage aux rochers bleutés. 

Portrait de Ginevra Benci. Jeune femme d'une grande famille de Florence. Le portrait se détache sur un genévrier (allusion à son prénom?). 

 

 

Au revers du portrait, peint en trompe l’œil imitant le porphyre,

3 rameaux entrelacés : palmier et laurier entourent une branche de genévrier avec la devise «la beauté orne la vertu».

Vers 1478-79, Léonard de Vinci quitte l'atelier de Verrocchio.

Commande par des moines de L'adoration des mages, en 1481. La Vierge est assise contre un rocher, St Joseph derrière elle, les mages Gaspard, Melchior et Balthazar se prosternent et offrent leurs présents à l'Enfant. La foule est répartie derrière le groupe principal. Deux arbres placés au centre, l'un derrière l'autre indiquent la profondeur. En arrière-plan, une architecture inachevée, un escalier, divers personnages, des cavaliers, un paysage. Sans doute déçu de ne pas avoir été retenu pour participer au décor commandé par le pape Sixte IV pour la chapelle Sixtine, il laisse le tableau inachevé  pour se rendre à Milan.

En 1483, commande de la Vierge aux rochers. Épisode qui a lieu lors de la fuite en Égypte, caverne avec un arrière-plan rocheux, au premier plan le bord d'un gouffre ?  Le geste protecteur de la Vierge agenouillée envers le petit saint Jean-Baptiste s'étend à l'ordre des franciscains : st François d'Assise, leur fondateur se prénommait Giovanni  c'est à dire Jean. L'archange Uriel  le désigne aussi, amoindrissant le rôle de l'enfant  Jésus. Composition très savante par l'alignement des têtes, le jeu des regards et des mains, et la délicatesse de l'exécution.

Etudes  pour la main et pour le visage de l'ange.

Etudes pour la main et pour le visage de l'ange.

Achevé en 1486, le tableau n'est pas livré en raison d'un conflit entre Léonard et la confrérie: en cause plusieurs raisons : les couleurs demandées n'ont pas été utilisées, le regard et le sourire étrange de l'ange qui remplace  deux prophètes prévus, l'absence des attributs de st Jean-Baptiste, et la somme supplémentaire demandée par Léonard. Ce tableau, attesté dans les collections françaises début XVI ème,  a été soit offert par le duc de Milan au mariage de François 1er soit acheté ou confisqué par Louis XII lors des guerres d'Italie.

Une seconde version est réalisée pour la confrérie par les collaborateurs de Léonard en 1490: le bleu de la robe de la vierge est plus intense, st Jean-Baptiste a retrouvé la croix, Jésus enfant reprend le premier rôle, l'ange n'est plus qu'un témoin, les auréoles ont réapparu.

 

La Dame à l'hermine, 1488-90, Cracovie.

Le modèle est probablement Cecilia Gallerani, la maîtresse du duc de Milan, Ludovic  Sforza. L'élégante jeune femme semble prise sur le vif et se retourne comme pour répondre à un appel. L'hermine dans ses bras représente soit la pureté comme l'indique Léonard dans un manuscrit, soit une évocation de Ludovic Sforza, surnommé « ermellino » après avoir été décoré de l'ordre « dell ermillino ».

Pour le Duc de Milan, Léonard organise fêtes, spectacles et crée des décors de théâtre avec des machines surprenantes. Il étudie des projets pour construire le dôme de la cathédrale, exécute le modèle en argile d'un cheval monumental pour la statue équestre de Francesco Sforza, père du duc Ludovic. Cette statue aurait nécessité 70 tonnes de bronze. Il parvient à terminer le moule et concevoir la méthode de fonte mais le bronze prévu est alors employé pour fondre des canons  nécessaires à la défense de la ville contre l'invasion par Charles VIII  en 1494, le modèle en argile est détruit en 1499. Léonard  réfléchit à des projets de cité idéale, des interventions hydrauliques sur le réseau fluvial, l'amélioration des outils, les grues notamment.

Etude pour la fonte du cheval en bronze, cité idéale, étude hydraulique, marcher sur l'eau.
Etude pour la fonte du cheval en bronze, cité idéale, étude hydraulique, marcher sur l'eau.
Etude pour la fonte du cheval en bronze, cité idéale, étude hydraulique, marcher sur l'eau.
Etude pour la fonte du cheval en bronze, cité idéale, étude hydraulique, marcher sur l'eau.
Etude pour la fonte du cheval en bronze, cité idéale, étude hydraulique, marcher sur l'eau.
Etude pour la fonte du cheval en bronze, cité idéale, étude hydraulique, marcher sur l'eau.

Etude pour la fonte du cheval en bronze, cité idéale, étude hydraulique, marcher sur l'eau.

 

Vers 1494, le duc de Milan lui commande La Cène pour le réfectoire du couvent de Santa Maria delle Grazie. Immense peinture murale à la détrempe de  4,60 m x 8,80 m, elle représente le dernier repas du Christ.  La construction en perspective géométrique et l'organisation de l'espace prolongent le  volume réel du réfectoire et celui de la scène en trompe l’œil grâce aux lignes des poutres du plafond, à celles des tapisseries latérales et aux fenêtres de l’arrière-plan laissant voir un paysage.

Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.

Jésus vient d'annoncer la trahison ce qui provoque une certaine agitation parmi les apôtres. Le Christ est l'élément central, personnage principal et centre géométrique de la composition : toutes les lignes obliques convergent vers sa tête. Ses bras s'alignent sur ces obliques et le place dans une forme pyramidale assurant la stabilité de la posture. La fenêtre centrale, devant laquelle il se détache, plus large contribue à le mettre encore plus en valeur. Les apôtres sont répartis en 4 groupes de 3, deux groupes de part et d'autre, symétrie stricte.

 Les apôtres sont identifiés grâce à une copie (datée de 1550) dans l’église San Ambrogio de Ponte Capriasca  (près de Lugano). De gauche à droite : Barthélemy, Jacques le Mineur, André, Judas (avec une bourse), Pierre, Jean, Jésus, Thomas, Jacques le Majeur, Philippe, Matthieu, Thaddée et Simon.

Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.

  Achevée en 1498, cette peinture murale est très endommagée, l 'enduit utilisé fut très tôt vulnérable à l’humidité, la technique a tempera, avec de l’œuf comme liant des pigments colorés, inadaptée au support à base de craie. Le percement d'une porte supprime les pieds du Christ. Le réfectoire est utilisé comme écurie,  grenier à foin par les soldats de Bonaparte. Restaurations successives, plus ou moins agressives,  bombardement  en 1943, moisissures ... enfin  l’œuvre est sauvée en 1947 : la fine couche picturale est fixée puis restaurée de 1978 à 1999.

La Vierge, L'Enfant Jésus avec sainte Anne et Saint Jean-Baptiste, 1501, Londres. Esquisse de la Vierge, Venise. Copie de La Madone aux fuseaux, New-York.

La Vierge, L'Enfant Jésus avec sainte Anne et Saint Jean-Baptiste, 1501, Londres. Esquisse de la Vierge, Venise. Copie de La Madone aux fuseaux, New-York.

Après 1499, Léonard travaille comme architecte, ingénieur dans les villes de Venise, Florence. Il parcourt l’Italie centrale pour dresser l’état des forteresses, des canaux, dessiner cartes et plan des villes. Ingénieur militaire aussi, il dessine des modèles d'armements divers.

Fusil à canons multiples, arbalète géante, tank, bombarde, catapulte.
Fusil à canons multiples, arbalète géante, tank, bombarde, catapulte.
Fusil à canons multiples, arbalète géante, tank, bombarde, catapulte.
Fusil à canons multiples, arbalète géante, tank, bombarde, catapulte.
Fusil à canons multiples, arbalète géante, tank, bombarde, catapulte.

Fusil à canons multiples, arbalète géante, tank, bombarde, catapulte.

 

Vers 1503, il commence le portrait de La Joconde, huile sur bois, 77cm x 53 cm, Louvre.

Le  premier témoignage du portrait apparaît dans la Vie de Léonard de Vinci, dans Les plus excellents peintres sculpteurs et architectes rédigé par Giorgio Vasari (1550). Il insiste sur la perfection, le coloris, le naturel, le charme du visage entretenu dans une bonne humeur grâce aux chanteurs et musiciens employés pendant les longues heures de poses pour la distraire. Il le nomme Madona Lisa, Madona en abrégé Mona, (=Madame Lise). Son identité est maintenant connue : la jeune Lisa Gherardini avait épousé un marchand Francesco del Giocondo. Ils habitaient dans la maison en face du père de Léonard à Florence.

    

 

Autre découverte dans un livre ayant appartenu à un florentin Agostino Vespucci : à côté d'un passage consacré au peintre grec de l'antiquité Apelle,  il a écrit dans la marge « Apelle a fait la même chose que Léonard de Vinci dans son portrait de Lisa del Giocondo » daté d'octobre 1503.  Raphaël a réalisé un dessin d’après l'original  vers 1504-1506, paysage différent, deux colonnes encadrent le visage.

En 2004, le portrait, soumis à l'expert Pascal Cotte, est numérisé par son appareil-photo multispectral. En décomposant la lumière non pas en 3 mais en 13 couleurs, il permet de retrouver différentes couches de pigments. En voulant restituer la palette colorée d'origine ternie par le temps, il fait des surprenantes découvertes. Une ébauche de portrait : ombre d'une tête plus grosse, main plus grande. Dans une autre couche, il a retrouvé une puis 12 épingles à cheveux, puis des rangées de pointillés suggérant la présence d'un diadème ensuite effacé par des hachures.

Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.

Une 3 ème tête où les yeux portent des croix, ce visage est tourné d'un angle de 14° vers la droite, les sourcils sont présents, la bouche est plus petite, ce serait un portrait antérieur à la Joconde. Même dimension du visage, angle un peu différent, cheveux ramenés vers l’arrière, rubans sur les manches. La numérisation permet une reconstitution du portrait et restitution du coloris  d'origine. Il semble que Léonard ait peint un nouveau portait par-dessus plusieurs années plus tard, (1513-1516 ?).

Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.
Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.Au lendemain de la conférence «Léonard de Vinci, 500 ans d’héritage», le 7 octobre 2019, à Longeville-les Metz.

Grande déception pour Léonard, le pape Léon X fait travailler Raphaël et Michel- Ange mais pas lui. François Ier l'accueille en France en 1516 au Manoir du Cloux (château du Clos-Lucé aujourd’hui). Dans ses bagages, il a emporté  3 tableaux : La Joconde, Saint Jean-Baptiste, et La Vierge, l'enfant Jésus et sainte Anne. Restaurés, ils sont au Louvre. Jean Baptiste porte la tunique en peau d'animal et la croix en bambou.

Saint Jean-Baptiste.      La Vierge, l'enfant Jésus et sainte Anne.
Saint Jean-Baptiste.      La Vierge, l'enfant Jésus et sainte Anne.

Saint Jean-Baptiste. La Vierge, l'enfant Jésus et sainte Anne.

Alors qu'en Italie, Léonard avait toujours été engagé comme ingénieur, c'est à l'artiste que François 1er s’intéresse. Il le nomme Premier peintre, Premier architecte,  Premier ingénieur et lui accorde une rétribution de 1000 écus. Il organise des fêtes, en crée les décors éphémères, élabore un projet de château à Romorantin pour Louise de Savoie, mère du roi. Une aile sera construite dont il ne reste qu'une tour, le chantier est interrompu à la mort de l'artiste. L'architecte du château de Chambord, Dominique de Cortone a rendu visite à Léonard en 1518. Le château de Chambord fait la synthèse entre les traditions italiennes et françaises : le plan centré et le splendide escalier à vis reviennent à l'Italie tandis que le donjon et les tours appartiennent à l'architecture défensive médiévale très répandue en France. Léonard De Vinci meurt le 2 mai 1519. La tombe actuelle dans la chapelle st Hubert du château d’Amboise contient des ossements qu'on dit être ceux de l'artiste.

Le Clos-Lucé à Amboise.                                    Romorantin.                      Vue aérienne du château de ChambordLe Clos-Lucé à Amboise.                                    Romorantin.                      Vue aérienne du château de ChambordLe Clos-Lucé à Amboise.                                    Romorantin.                      Vue aérienne du château de Chambord

Le Clos-Lucé à Amboise. Romorantin. Vue aérienne du château de Chambord

Travaux scientifiques de Léonard.

 

1  Les journaux et carnets : toute sa vie, léonard a pris des notes et exécuté des dessins de ses observations et recherches. Il écrit en toscan, parfois en écriture spéculaire (lettres inversées) qui se lit avec un miroir, sans doute parce qu'il était gaucher.

 

2  Les travaux sur le corps humain. Dissection et anatomie font partie de la formation des jeunes artistes, il y fut initié dans l'atelier de Verrocchio. Il a laissé de nombreux dessins dans le but de rédiger un traité d'anatomie jamais achevé.

 

 

L'homme de Vitruve, 1490, plume et lavis, Venise.

Sans doute réalisé à partir de sa lecture du traité d'architecture du romain Vitruve, c'est l'idéalisation du corps humain à  la Renaissance, inscrit à la fois dans un cercle et un carré. Il représente aussi l'allégorie de l'humanisme pour lequel l'être humain est au cœur de toute la pensée.

  3  Les inventions. Études, croquis présentent souvent le perfectionnement de machines connues en Chine ou dans le monde médiéval européen qui attisent sa curiosité et l'intéressent mais il ne travaille pas sur leur application réelle.

 

 4  Les animaux. Études sur le vol des oiseaux  (qu'il achetait en cage pour les libérer). Végétarien, il avait beaucoup d'empathie pour tous les animaux. 

 

Francesco Melzi, Portrait de Leonardo.

 

 

 

L'exposition exceptionnelle Léonard de Vinci au Musée du Louvre se déroulera du 24 octobre 2019 au 24 février 2020.

 

Cette conférence nous a aussi  permis de découvrir le temple de Longeville-lès-Metz. Construit en 1905, ce lieu de culte protestant possède une tour-clocher décentrée originale. A l'intérieur, la chaire en marbre polychrome est parée de motifs décoratifs de petits personnages en costume Renaissance et un très beau vitrail rosace représentant une tête de Christ couronnée d’épines fait référence à Albrecht DÜRER.  Les trois éléments clés du culte sont mis face à la communauté : la Parole, les chants cantiques et le sacrement de la Cène. L’orgue du Temple, un opus 470, a soufflé, comme l’édifice lui-même, ses 110 bougies. Construit par les Frères LINK de Giengen /Brenz, il a traversé le temps sans trop de dommage. Cet orgue pneumatique de bonne qualité possède des tuyaux en bois qui forment la façade des deux parties du buffet.  Instrument « romantique », il n'en existe que 3 exemplaires en Moselle. Pour sa sauvegarde, quelques bénévoles ont créé en 2016 une association : Les Amis du Temple de Longeville « Point Orgue » qui œuvre pour sa restauration et permettrait à l’orgue de retrouver pleinement son rôle culturel, entreprise difficile et audacieuse !

 

 

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

Conférence « Les avant-gardes en URSS, 1918-1928 » présentée par Laurent COMMAILLE,

maître de conférence en histoire contemporaine à l'Université de Lorraine.

à SAULNY, lundi 4 novembre, à 20 h.

Salle Muller (salle polyvalente, à l'entrée du village)

 

Inscription par mail       lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

Participation : 3 euros adhérent et étudiant -  5 euros non adhérent

Blog : http://lesarts57.over-blog.fr

 

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20 septembre 2019 5 20 /09 /septembre /2019 09:48
Villa Bergeret , Nancy, photo J.L. Ligiardi

 

Le 22 Août 2019, en cette belle fin de vacances, LesArts57 nous ont emmenés visiter  la  Villa  Bergeret à Nancy, cette ville qui n’en finit pas de rénover et mettre à l’honneur son patrimoine architectural exceptionnel, en particulier de style Art Nouveau.

Ph. J.L. Ligiardi

 

Monsieur Rodermann avait pu nous proposer cette visite grâce à son réseau, puisque la Villa, située 24 rue Lionnois, appartient à la Ville de Nancy qui l’utilise comme lieu de prestige de  l’Université de Lorraine, donc en principe très rarement ouvert au public.  26 personnes participaient à cette découverte.

 L’aventure Européenne de l’Art Nouveau s’est manifestée en France principalement à Paris et Nancy. Elle a commencé à fleurir,  et le terme est particulièrement adapté tant l’inspiration vient de la nature et de la botanique,  lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Appelé par certains critiques peu convaincus Art Nouille ou… Cauchemar..., ce style a triomphé en 1909,  lors de l’Exposition Universelle qui s’est tenue à Nancy au Parc Sainte Marie,  accueillant 2 000 000 visiteurs.  Chose trop oubliée des Lorrains !

Ph. J.L. Ligiardi

 

 

La Villa Bergeret est un magnifique exemple de cette période : construite entre 1903 et 1904 par un industriel nancéien, elle illustre ce moment très particulier de l’aventure industrielle  qui débute avec les temps modernes et ses découvertes techniques : électricité, acier, mécanisation ...

 

Elle occupe un angle dans le bas de la rue Lionnois, et se remarque avec ses saillies, avancées et bow window, un désir de casser une trop sage symétrie, des rappels du style gothique avec sa grande flèche élancée.

Ph. J.L. Ligiardi

 

Monsieur Bergeret a fait fortune en décidant de produire lui-même des cartes postales et des affiches en utilisant la technique découverte en Allemagne de la phototypie, procédé d’impression d’une grande finesse.  Cette activité, alors toute nouvelle, lui apporte gloire et fortune. (25 millions de carte postales produites en 1900, 75 millions en 1910 !).  Elle lui permet de se construire une maison magnifique, moderne et juste voisine de son usine.

Ph. J.L Ligiadi

 

Développant une volonté de mécénat pour les Arts Décoratifs, avec l’appui des Banques qui évidemment lui font confiance, il va engager tous les plus grands artisans artistes du mouvement (sauf E. Gallé mort l’année précédente). La villa, malgré le nombre des intervenants, présente une remarquable unité et cohérence, on y trouve électricité, chauffage par air pulsé, toilettes, salles de bains.

 

Utilisant et mélangeant de façon très innovante le verre, le fer, la pierre calcaire, les briques, l’architecte Eugène Vallin conçoit un chef d’œuvre de créativité et de modernisme. Le ferronnier d’art Legrand réalise la magnifique grille  (disparue sans laisser de trace, si ce n’est photographique).

L’entrée déportée sur la droite de la façade, se franchit par une porte en fer forgé et verre, où inventivité et savoir-faire force l’admiration.

L’escalier monumental qui relie les étages reprend les codes XVIII ème  avec  l’enroulement du départ de la rampe au-dessus de la première marche. Les motifs de monnaie du pape de la rampe symbolisent la réussite du propriétaire.

Ph L.L. Ligiardi, A. Palucci.
Ph L.L. Ligiardi, A. Palucci.
Ph L.L. Ligiardi, A. Palucci.
Ph L.L. Ligiardi, A. Palucci.
Ph L.L. Ligiardi, A. Palucci.

Ph L.L. Ligiardi, A. Palucci.

L’intérieur, clair, aéré, respire le luxe discret. Victor Prouvé va exécuter la grande fresque du plafond qui surplombe le hall, le vitrail majestueux qui anime l’escalier est de Gruber.

Ph  J.L. Ligiardi, G. Didelot.

Ph J.L. Ligiardi, G. Didelot.

Les menuiseries, en bois de cédrat, sont d’Eugène Vallin ( on retrouve son motif : les stipules d’ombelles ) et de Majorelle ( les libellules ). Elles sont aussi intégrées dans le bâti, organisant l’espace, les cloisonnements, cheminées, sellettes et armoires vitrées. Chaque chambre a sa salle de bain et ses placards intégrés. Les miroirs jouent avec la lumière et agrandissent l’espace, les volutes du mobilier Majorelle de la salle à manger s’élancent vers le plafond en se tordant en fleurs et papillons.

Ph.J.L.L Ligiardi, A. Palucci
Ph.J.L.L Ligiardi, A. Palucci
Ph.J.L.L Ligiardi, A. Palucci
Ph.J.L.L Ligiardi, A. Palucci
Ph.J.L.L Ligiardi, A. Palucci
Ph.J.L.L Ligiardi, A. Palucci

Ph.J.L.L Ligiardi, A. Palucci

L’œil est immanquablement attiré vers l’extraordinaire jardin d’hiver, dont les vitraux de fleurs et de motifs géométriques mêlent les plus lumineuses couleurs et motifs : paons, glycines, ombelles. C’est Joseph Janin qui en est l’auteur.

Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.
Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.
Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.

Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.

Ph. F. Bernardin, J.L. Ligiardi, A. Palucci.

Ph. F. Bernardin, J.L. Ligiardi, A. Palucci.

A signaler que ces artistes se regrouperont dans une association type Loi 1901, pour former l’Alliance Provinciale des Innovations d’Art.

Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.

Ph. J.L. Ligiardi, A. Palucci.

L’Histoire va venir modeler à sa façon l’histoire de la Villa. L’exposition de 1915 n’aura pas lieu, l’Art Nouveau va péricliter et sera progressivement remplacé par le style Art Déco, la carte postale va perdre de son intérêt. Après 1945, la villa sera rachetée par la Ville de Nancy, qui y installera la Faculté de médecine, avec l’amphithéâtre sur l’emprise de l’usine, puis la faculté de pharmacie et les bureaux de prestige de l’Université de Lorraine.

Pour conclure, nous évoquerons la villa Majorelle, actuellement en gros travaux de rénovation jusqu'en 2020 …

La prochaine visite à Nancy est toute trouvée !

 

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

Conférence «  Léonard de Vinci, 500 ans d'héritage » présentée par Catherine BOURDIEU,

Maître de conférence en histoire de l'art à l'Université de Lorraine

à  LONGEVILLE LES METZ, au TEMPLE : 156, rue du Général de Gaulle,

lundi 7 OCTOBRE, à 20 h.

en partenariat avec l'association « Les amis du Temple de Longeville».

 

Inscription par mail lesarts57@hotmail.fr ou tél. 03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

Participation : 3 euros adhérent et étudiant- 5 euros non adhérent

Blog : http://lesarts57.over-blog.fr

 

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16 juillet 2019 2 16 /07 /juillet /2019 15:21
Amphithéâtre de Grand. Photo J.L. Ligiardi

Amphithéâtre de Grand. Photo J.L. Ligiardi

Salle polyvalente de Saulny, 7 h du matin, dans une fraîcheur toute relative, le bus attend les 57 participants à la  journée organisée par Les Arts 57. Cest Catherine Bourdieu, Maître de Conférences  en histoire de l’art à l’Université de Lorraine, qui a construit le programme et nous accompagne toujours aussi agréablement.

 

8h30, arrivée à Euville, à 3 Km de Commercy. Deux groupes vont alternativement visiter la mairie, petit bijou d’Art Nouveau et l’église, elle aussi, remarquable sous la conduite d’Alain Ferioli, maire et d’un historien, membre de l’office de tourisme de Commercy.

Fin du XIXème s. , la commune d'Euville décide de construire une nouvelle mairie, et obtient finalement  le permis  en 1900. Commune très riche grâce à ses carrières de pierre réputée, elle confie le projet à  J. Hornecker et H. Gutton, architectes de l’École de Nancy aidés  plus tard par l’architecte et ébéniste  Eugène Vallin.

Très belle bâtisse. Au rez de chaussée : les services de la mairie et des logements,  à l’étage : la salle des fêtes au centre, et les appartements  des instituteurs,  indépendants sur les côtés. Budget illimité, et pour objectif « que ce soit beau » mais aussi pour promouvoir la pierre d’Euville,  les artistes des différents corps de métier de l’Ecole de Nancy interviennent.

Vallin remodèle la façade : balcons,  fronton sculpté,  encadrements des baies nervurés style Art Nouveau  et, à la devise « Liberté, Egalité, Fraternité» gravée au centre, les termes : ordre, travail, devoir et justice  ont été ajoutés de part et d’autre dans les cartouches. Ils témoignent du contexte mouvementé en ce début de siècle : grèves, tensions entre les communautés,  intervention de l’armée…  1500 personnes  travaillaient dans les carrières : non seulement les familles locales mais aussi une main d’œuvre étrangère, carriers italiens  essentiellement.

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Pierre d’Euville, crinoïdes cristallisés bien visibles.

La Pierre d'Euville qui a fait la richesse de cette commune au XIXème s.  est une belle roche blanche granuleuse scintillante. C’est un calcaire à entroques formé par l'accumulation des débris de crinoïdes, (lys de mer, animaux proches des oursins qui peuplaient ces fonds marins récifaux au Jurassique). D'une qualité exceptionnelle pour le bâtiment : non gélive et très résistante, elle bénéficie de la faveur des architectes non seulement dans la région : place Stanislas à Nancy, château de Commercy,… mais aussi à Paris pour les grands travaux haussmanniens et monuments édifiés sous Napoléon III : Petit et Grand Palais, Louvre, Opéra Garnier, Gare de l'Est, pont Alexandre III … Elle est exportée en Belgique, Espagne et dans toute l’Europe. Aujourd'hui, la carrière d'Euville demeure la seule du pays de Commercy à maintenir son activité pour la production de pierres de taille utilisées dans la restauration de monuments historiques.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Pour les aménagements intérieurs (1906-1907), l’École d’architecture de Nancy innove encore, utilisation des premières poutrelles métalliques dans  la dalle, gaines de ventilation de la cave au grenier, sanitaires dans les appartements, plafonds tendus (toile de jute enduite de plâtre, et poussière de pierre sculptée puis installée), 80 lampes d’art floral, portes épaisses de chêne et acajou qui cent ans après « n’ont pas bougé », 12 cheminées de marbre aux sculptures différentes et  plinthes assorties en bois repeintes, imitant le marbre mais dont le procédé est resté secret ! En haut de l’escalier, une dalle de 4m x 2,30m pesant environ 3 tonnes, et dont on n’a pas encore résolu le mystère de sa pose !

Louis Majorelle pour les luminaires, Jacques Gruber pour le vitrail de l’escalier, Emmanuel Champigneulles  pour ceux du salon d’honneur, Edgar Brandt pour la rampe d’escalier, Eugène Vallin pour le mobilier, fleuron de l’Art Nouveau, c’est vraiment  l'unique bâtiment public complètement édifié par les artistes de l’Ecole de Nancy.  (Classé Monuments Historiques).

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Un incendie ravage la toiture en 1994. Le bâtiment est restauré dans l’esprit de l’époque. L’architecte fait  refabriquer des papiers peints en Alsace.

La construction de la nouvelle église débute en 1890, à l’emplacement de l’ancienne petite église au clocher «fatigué» devenu dangereux. L’archiprêtre de l’époque s’invite au conseil municipal : «…  pour un prêtre pas comme les autres, il faut une église pas comme les autres …»,  2 clochers (48m de haut) sont érigés. Une voie ferrée amène directement les pierres, taillées sur place.

L’église st Pierre et st Paul est bâtie en 2 ans et donne l’impression d’une petite cathédrale lorsqu’on y entre,  chaire à prêcher en pierre d’Euville, rosaces  exceptionnelles à dominante bleue ou rouge  et vitraux d’E. Champigneulle. L’intégralité du mobilier est l’œuvre de Vallin : confessionnaux, bancs, sièges et buffet de l’orgue.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.
Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Sous le signe de la bonne humeur, témoin cette chanson irlandaise qui met en valeur l’excellente  acoustique de l’église, nous quittons M. Ferioli, maire depuis 1995, passionnant,  très impliqué et gardien de ce beau patrimoine.

Peu après 10h, le bus reprend sa route,  longe sur qq km le canal de la Marne au Rhin, passe près de Bure, arrive à Joinville, (Joinville en Vallage ou en Champagne), jolie «petite cité de caractère » dans la vallée de la Marne. Du pont, les murailles de l'ancien « Château d'En Haut », détruit  à la Révolution, sont encore visibles à flanc de colline.

Château "d'En Haut".Château "d'En Haut".

Château "d'En Haut".

 

Au Château du Grand  Jardin, la chaleur commence à se faire sentir. Lise  Peeter  prend soin de nous présenter  le domaine à l’ombre.

 Joinville passe à la Maison de  Lorraine au xive s. (1386) lorsque la dernière descendante de la famille de Vaux épouse Ferry, fils de Jean Ier, duc de Lorraine.

 

Joinville est le berceau des ducs de Guise : Claude de Lorraine (1496-1550), fils de René II,  devient le premier duc de Guise. Ami et compagnon d’armes de François 1er ,  il fut récompensé après  la bataille de Marignan ( près de Milan).  Avec son épouse Antoinette de Bourbon, ils s’installent au château  « d’Enhaut » en 1520. De 1533 à  1546, il fait construire en contrebas, le « château d’En-Bas »  maintenant appelé  « Château du Grand Jardin ».

Lors de ses campagnes en Italie, il fut impressionné par les chefs-d'œuvre des architectes de la Renaissance italienne. Simplicité du plan rectangulaire et décor raffiné, c’est un pavillon de plaisance, dédié aux réceptions, plaisirs et loisirs à la mode au XVIe siècle. Façades richement ornées de sculptures, il est entouré de canaux qui traversent un jardin magnifique conçu en même temps,  l’ensemble est harmonieux. Depuis les jardins, le château surgit au milieu de la végétation  et depuis le château, les jardins présentent des perspectives, des volumes et des couleurs variés. Chacun des deux éléments met  l'autre en valeur. De la même manière qu'un château, un jardin illustre le goût et la fortune de son propriétaire, et par conséquent sa culture et sa puissance.

 

Le site est connu par un tableau de 1639 représentant Joinville.  Le domaine était entouré de murs et de tourelles aux angles, des douves et un canal vers le fond du jardin.

Un groupe part à la découverte du jardin avec Catherine tandis que l’autre visite le pavillon avec Mme Peteer.

A la Renaissance, la réflexion intellectuelle est au cœur du renouveau qui se répand en Europe. En marchant, en déambulant, les philosophes de l'antiquité enseignaient à leurs élèves et développaient leurs idées. Les allées rectilignes évoquent ce cheminement dans une nature idéalisée. Un jardin agrémente la vue, sollicite les sens : la vue, l'odorat, le toucher, le goût, et l'ouïe, avec le son des jets d'eau, les chants des oiseaux.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Le jardin de Joinville, tel qu'il se présente aujourd'hui, relève d'une restauration entreprise dans les années 1990 ;  les 3 parterres devant la façade côté route reprennent des tracés du XVIe  et les différentes partitions autour du pavillon s'inspirent précisément des dispositifs visibles sur le tableau de 1639.

On retrouve ici les éléments essentiels à un jardin Renaissance :   1) l'eau, avec les douves,  le canal, peuplé de poissons, fontaines.  2) les parterres aux motifs  dessinés par de petits arbustes, souvent du thym à la Renaissance, plus tard du buis, plus résistant, plus dense.  3) les plantes et arbustes en pots de terre vernissée, à l'exemple des jardins toscans.   4) le labyrinthe, référence à la demeure du Minotaure, et à cette épreuve qui consiste à trouver son chemin vers le salut ou la vérité. Au centre de celui-ci, un arbre nommé l'arbre de Paradis, pommier greffé sur lesquels poussent 4 variétés de pommes, jolie allusion contemporaine au paradis terrestre évoqué dans ces jardins de la Renaissance. 

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

5) les tonnelles, tunnels voûtés en matériaux naturels comme le bois, piliers en pierre ou briques  permettent la promenade en été, à l'ombre, grâce aux plantes grimpantes. On en trouve des descriptions dans certains écrits, comme Le Songe de Poliphile (1467/1499) par Francesco Colonna.

6) les vergers.  Dans le prolongement des compartiments d'arbres fruitiers, 2 parterres ont été imaginés : 1. le carré des simples, plantes médicinales et aromatiques, connues au Moyen Age pour leurs vertus curatives ou culinaires. 2. le carré bouquetier, plantes à fleurs pour confectionner des bouquets.

Verger - Carré des simples - Carré bouquetier. Verger - Carré des simples - Carré bouquetier. Verger - Carré des simples - Carré bouquetier.

Verger - Carré des simples - Carré bouquetier.

7) la terrasse. Vue sur les ruines du rempart du château "d'en haut".

De 2002 à 2007, restauration du parc à l'anglaise. Inventés au XVIIIe siècle, les parcs à l'anglaise créent des espaces plantés d'arbres et de fleurs devant imiter des endroits où tout  pousse de manière naturelle, sans intervention humaine. En réalité, c'est tout le contraire ; ils sont plantés en tenant compte très précisément de la croissance des végétaux et de l'effet qu'ils vont  produire les uns par rapport aux autres.

 

Une remarquable collection de buis complète l'ensemble végétal : 15 espèces, 153 variétés de buis, visiblement bien surveillés et protégés des ravageurs qui ont laissé quelques traces.

Prévoyante, Mme Peeter  avait  caché, à l'extrémité de la terrasse sous le grand ginkgo , l’arbre aux 40 écus, un petit pulvérisateur rose  bien apprécié en cette journée  de canicule !

Aux 2 extrémités du bâtiment à 7 travées furent aménagées 2 tours carrées en 1546, une chapelle au sud et une pièce garde-robe ( ?) au nord. Façade ornée d’un décor à l’antique. Des scènes de combat, une couronne de laurier rappelant la bravoure et les succès militaires de Claude de Lorraine figurent sur les entablements et surmontent la porte d’entrée. Lieu dédié par Claude à son épouse en gage d’amour et de fidélité.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Enigmatique devise « Toutes pour une… et là non plus »,  peut être signifie-t-elle  « là et  non plus ailleurs ». Ayant guerroyé dans de nombreuses contrées, il souhaitait peut être faire de Joinville son havre de paix. Elle pourrait aussi  faire référence à celle inversée de René II, son père, « Une pour toutes », arboré sur sa bannière  lors de ses combats. Claude de Lorraine meurt à 53 ans, il est inhumé dans la chapelle des princes du château d’en haut. Son tombeau, dessiné par Primatice est  éparpillé à la Révolution. Deux des 4 cariatides sont retrouvées, sculptures finement réalisées.

Grande salle de réception, photo J.L. Ligiardi.  Mme Peteer montre le tombeau de Claude de Lorraine. Cariatides.
Grande salle de réception, photo J.L. Ligiardi.  Mme Peteer montre le tombeau de Claude de Lorraine. Cariatides.
Grande salle de réception, photo J.L. Ligiardi.  Mme Peteer montre le tombeau de Claude de Lorraine. Cariatides.
Grande salle de réception, photo J.L. Ligiardi.  Mme Peteer montre le tombeau de Claude de Lorraine. Cariatides.
Grande salle de réception, photo J.L. Ligiardi.  Mme Peteer montre le tombeau de Claude de Lorraine. Cariatides.
Grande salle de réception, photo J.L. Ligiardi.  Mme Peteer montre le tombeau de Claude de Lorraine. Cariatides.

Grande salle de réception, photo J.L. Ligiardi. Mme Peteer montre le tombeau de Claude de Lorraine. Cariatides.

Le domaine passe ensuite à la famille d’Orléans jusqu’à la Révolution. Racheté en 1856 par Pierre Salin-Capitain, maître de forge qui le transforme en maison d’habitation, il  remplace les 7 lucarnes du toit par 3 plus grandes. En 1978, rachetée par le conseil général, cette belle bâtisse devient un centre culturel.

 En route pour le restaurant, nous passons devant la statue de Jean de Joinville (1224-1317), chroniqueur  et biographe de  Saint Louis.

Sympathique repas. Sympathique repas. Sympathique repas.
Sympathique repas. Sympathique repas. Sympathique repas.
Sympathique repas. Sympathique repas. Sympathique repas.

Sympathique repas.

Apres cette pause méridienne bienvenue, reprenons la route vers Grand, situé dans le département  des Vosges. 40 mn plus tard, notre chauffeur très serviable pose un groupe à l’amphithéâtre et emmène l’autre sur le site de la mosaïque.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Déjà occupé au Néolithique (-6000-2000. av J.C.), ce site prend de l’importance après  la conquête des Gaules par Jules César (58-51 av J.C ). Le site archéologique de Grand  correspond probablement à la ville gallo-romaine d'Andesina  dans le territoire des Leuques. Importante cité thermale, implantée en bordure du grand axe routier de Lyon à Reims au ier  siècle, elle aurait été dédiée au dieu guérisseur Apollon-Grannus  et devait compter près de 20 000 habitants ! (actuellement  c’est un village de 300 hab.). Thermes, amphithéâtre, remparts, … témoignent de la prospérité de la ville et de ses patriciens «  financeurs ».

Connu dès le XVIIIème, c'est en 1820 seulement quJean-Baptiste Jollois entreprend les premières fouilles de l'amphithéâtre. Cependant pas entretenu, il  sert de carrière de pierres pour la construction des maisons du village. Couvert de terre, seules 2 arches sont visibles. Des enfants du village découvrent un morceau de mur dans les années 50. L’armée est appelée en renfort pour dégager l’amphithéâtre. Entre 1963 et 1976, Édouard Salin et Roger Billoret mettent aussi  à jour le mur d’enceinte (1,7 km), des quartiers d’habitation ainsi qu’un important réseau de galeries souterraines appartenant à un réseau karstique naturel aménagé à l’époque romaine afin d’en améliorer le débit hydraulique. Laissé à l’air libre, l’amphithéâtre se dégrade. En 1990, une couverture de gradins en iroko est mise en place pour le protéger,  restituer son volume et permettre  5000 places.

Cet amphithéâtre de 148 m d’axe, le 8ème plus grand de l’empire romain, offrait  17 000 places. Les jours fériés  étant très nombreux à l’époque romaine, c’était le lieu de divertissement. La journée démarrait par des scènes de chasse, un véritable décor d’arbres et de rochers était installé dans l'arène, cerfs, sangliers… Ensuite tout était nettoyé pour laisser la place aux combats d’animaux, ours, loups…  affamés. Dans certains amphithéâtre plus vastes se produisaient  des même des courses de chars ou bataille navale (en  remplissant d’eau jusqu’au 1er rang).  Puis  des pièces de théâtre essentiellement  du mime, compréhensible quelle que soit la langue. Vers midi, nourriture et boissons étaient distribuées, des bâches tendues au-dessus du public. L’après-midi,  exécutions de prisonniers, condamnés à mort, puis combats de gladiateurs.

Toute une hiérarchie existait chez ces esclaves sportifs bien entrainés, répartis en catégories bien structurées. Les combats étaient rapides (10mn), casque lourd, pas d’orifice pour respirer… 

 

Certains gladiateurs étaient  légèrement armés mais très mobiles (rétiaire avec filet et trident, scissor), tandis que d’autres, moins véloces  portaient une lourd armement,  cuirasse et bouclier… , (mirmillon, secutor). Les techniques de combat sont codifiées.  Le combat peut se terminer lorsque  l’adversaire est blessé, ou au sol lorsqu’il ne peut se relever. Un gladiateur professionnel est un « investissement ». La mort à la fin du combat n’est pas la règle et a un coût élevé. Le salaire pour un combat  correspond à celui d’un légionnaire pendant 1 an mais peut tripler avec l’expérience. Certains peuvent devenir riches, racheter leur liberté.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

On accède à l’arène (34m x 50m) par le couloir central par lequel  entrent  les gladiateurs, les animaux et les patriciens pour atteindre aux premiers gradins et tribunes. Les spectateurs, eux, font le tour pour atteindre les niveaux supérieurs. Des salles d’attente pour les animaux affamés d’un côté,  de l’autre celles des gladiateurs où des dés en os, certains même truqués furent retrouvés. La maçonnerie est constituée de gros blocs calcaires d’une part et d’autre part de petites pierres  très régulières cimentées par  des joints roses.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

De nombreuses  représentations de gladiateurs sur les décors de vases, de céramiques témoignent de l’engouement  pour ces jeux en gaule romaine. Ils commencent à disparaître au cours dIII ème s. en raison de la désapprobation populaire, de l’évolution religieuse, des crises économiques.

La mosaïque de Grand. photo J.L. Ligiardi.

La mosaïque de Grand. photo J.L. Ligiardi.

La mosaïque de Grand, pavait la partie centrale d’une basilique antique, édifice qui pouvait servir de d’école, tribunal, lieu de commerce ou place de marché… Entourée de « très beaux murs romains », c’est un impressionnant  décor de sol complet  de 232m² sur son emplacement d'origine. Découverte vers 1880 dans le jardin de l’école, la pièce rectangulaire de  14mx13m  et son abside profonde de 5 m 2  furent  rapidement dégagées  des 2 m de terre grâce à Félix Voulot. Le hangar de  protection est remplacé dans les années 1950 par le bâtiment actuel pourvu d'une balustrade qui permet de ne pas piétiner les tesselles. En 1959, la mosaïque a été déposée, nettoyée puis reposée sur un support moderne constitué de ciment par panneaux de 1m x 1m. Elle est composée de petites tesselles, environ 2 millions, toutes taillées à la main par un tranchet (petite pioche affutée). De couleur essentiellement blanche, noire, jaune, et rouge, elles sont en calcaire local, sauf les rouges originaires des Ardennes. On distingue 3 grandes parties : à l’extérieur, motifs géométriques  simples sans doute réalisés par des nouveaux apprentis et de la main d’œuvre locale.  2ème partie, apprentis plus expérimentés : tresses, fleurs, diamants, animaux : panthère, sanglier, ours et tigre.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

La partie centrale incomplète est  réalisée par un véritable maître. Deux personnages : celui de gauche, âgé, debout sous un auvent, porte un masque sur le visage ; drapé d'étoffe jaune, il s'avance, un bâton recourbé à la main gauche vers un autre personnage revêtu d'un justaucorps jaune. Debout sous une arcade, il tend la main droite. L’hypothèse d’une scène de théâtre semble la plus plausible, peut-être une comédie grecque « le Fantôme de Ménandre ».

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Le petit musée attenant livre des découvertes intéressantes : objets de la vie quotidienne : vaisselle, bijoux,  épingles … À l’occasion de la construction d’un lotissement, en 2011, une équipe de l’Inrap a mis au jour une vaste maison romaine située au pied de l’enceinte de la ville antique : la domus de la Fontainotte.

Le domaine est organisé et 3 parties : Le bâtiment résidentiel de 45 m de long sur 17 m de large avec entrée directe à partir de la rue qui longe le rempart. Une cour avec un puit, cellier, écurie,  glacière, et des latrines. Un jardin d’agrément et une colonne,  probablement un Jupiter cavalier.

Hypothèse de reconstitution. Dessin A.Reiff

 

L’exceptionnelle conservation permet d’en reconstituer l’architecture, le décor, la vie quotidienne, les habitudes alimentaires. Les murs et une partie des plafonds étaient recouverts d’enduits peints imitant le marbre et de stucs moulurés. La cuisine avec  âtre, plaque- foyer, four, plan de travail, un chauffage par le sol (une pièce à hypocauste).

 

maquette restituant l'organisation de la maison.
maquette restituant l'organisation de la maison.
maquette restituant l'organisation de la maison.
maquette restituant l'organisation de la maison.
maquette restituant l'organisation de la maison.
maquette restituant l'organisation de la maison.

maquette restituant l'organisation de la maison.

Cette domus (= maison familiale) abritait plusieurs générations côté paternel, et pouvait accueillir jusque 30 personnes. Sa période d’occupation s’étend de la fin du 1er au 3ème siècle. Pour la préserver, il a été décidé de la laisser enfouie. La dégager, l’entretenir, la restaurer entraînerait des coûts trop élevés.  

Sur le chemin du retour, dernière pépite dénichée par Catherine : la « Fontaine du Déo » : c’est une fontaine-lavoir située à Mauvages, au bord de la route.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Au cours du xixe siècle, une grande vague d’hygiénisation touche les campagnes et nombre de villages rivalisent d'ambition et d'originalité dans la construction de fontaines et de lavoirs. De plan demi-circulaire, c'est une réalisation de l'architecte barisien Théodore Oudet, en 1831. En parallèle, la vague de l'égyptomanie, stimulée à la fois par la campagne de Bonaparte en Égypte et les travaux de Champollion, inspire les architectes. Pour créer la fontaine du Déo, style néoclassique, Oudet se serait inspiré de deux édifices parisiens, le péristyle de l'hôtel Beauharnaisrue de Lille, et la fontaine égyptienne de Bralle, rue de Sèvres dont la statue centrale dite du Déo, serait une copie d’Antinoüs, le jeune favori de l’empereur Hadrien représenté dans un grand nombre d'œuvres d'art, par exemple au Capitole de Rome.

Au lendemain de la sortie annuelle « Euville - Joinville - Grand », le 29 juin 2019.

Au-dessus de la corniche frappée d'un aigle royal, emblème napoléonien, l'attique de la fontaine porte une inscription en latin. Des coquilles marines surmontent les chapiteaux papyriformes. Sur l’entablement, sont gravées trois autres inscriptions en français et en vers. 

A l’intérieur, une voûte en cul-de-four vient s’adosser à la façade. La fontaine du Déo est classée monuments historiques depuis 1988.

De retour vers 20h à Saulny, après cette belle grande journée chaleureuse à tous points de vue, les uns et les autres  se souhaitent un bel été.

Prochaine rencontre avec Les Arts 57  :

Visite guidée de la villa Bergeret à Nancy.

Le 22 août 2109

lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 11:35
Madame Simone, la Poule-Faisane dans  Chantecler  d’Edmond Rostand, 1910.

Madame Simone, la Poule-Faisane dans Chantecler d’Edmond Rostand, 1910.

Nous étions une quarantaine de personnes à venir partager l’enthousiasme et  la réflexion d’Olivier Goetz, maître de conférences en Etudes théâtrales à l'Université de Lorraine sur ce sujet passionnant du costume utilisé par les artistes sur scène.

Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.

Les arts du spectacle regroupent théâtre, danse, mime,… et même, invention de la « Belle Epoque », le cinéma.

Jean-Léon Gérome, Le Duel après le bal masqué, 1859.

Ce tableau de J. L. Gérôme est présenté ici comme un document sociologique :  à l’issu d’un bal masqué mondain, les personnages se retrouvent pour un duel au bois de Boulogne, dans la neige, sans avoir eu le temps de se changer. Pierrot est blessé par l’indien qui part accompagné d ’Arlequin. Ses amis en costume de médecin, de mandarin, ou de la Commedia dell’ Arte  le soutiennent. Le peintre a saisi la métamorphose de gens ordinaires en héros, la vie devient un spectacle. Le réalisme de la peinture est transcendé par les déguisements.Dans une société hiérarchisée, le costume « possède » le pouvoir de théâtraliser la vie quotidienne…

Par ailleurs, certains costumes remarquables sont de véritables chefs - d’œuvres. ( Il existe des musées du costume, comme celui de Moulins en Rhône-Alpes). 

Le costume est un objet spectaculaire : d’une part, il appartient au spectacle et d’autre part, il sort du commun, il est extraordinaire, certains plus spectaculaires que d’autres conditionnent la manière d’agir sur scène. «  Dis-moi quel costume tu portes, je te dirai à quel théâtre tu appartiens ». La technique reflète parfaitement l’esthétique de l’époque.

Tsukikiota Kôgyo, Théâtre Nô, début XX ème - Louis XIV dans son costume d’Apollon, Ballet royal de la nuit (1653). Joan Miró, costume pour Ubu Roi, 1978.

Tsukikiota Kôgyo, Théâtre Nô, début XX ème - Louis XIV dans son costume d’Apollon, Ballet royal de la nuit (1653). Joan Miró, costume pour Ubu Roi, 1978.

Le kimono de la première image appartient au théâtre Nô japonais, spectacle très ancien, immuable. La seconde image montre l’habit d’or du jeune Louis XIV, caractéristique de l’esthétique baroque du XVIIème s. Enfin, la sculpture habitable de Miro reflète l’esprit  du XXème s. Il diffère radicalement des deux premiers costumes. Tandis que le kimono et l’habit d’or, bien qu’extravagants, peuvent ressembler à des habits de cour traditionnels  (l’usage de l’or était cependant réservé à la famille royale), ce n’est plus le cas avec le costume de Miro, pure invention artistique.

Il s’est produit, vers 1880, une sorte de révolution dans le domaine de l’art théâtral. Le fait d’organiser la représentation, la mise en scène devient un art en soi. Au XXème siècle, on ne va plus seulement voir la pièce d’un auteur mais aussi la manière dont on va la représenter, et donc « l’habiller ».

 Ce qu’on peut appeler la «  Belle Époque  » couvre quatre décennies entre 1870 et 1914, où la civilisation occidentale, française, parisienne est particulièrement brillante. L’époque n’est pas toujours belle : grandes inégalités, pauvreté, colonialisme règnent mais le théâtre est un domaine où ce terme  de «  Belle Epoque  » est justifié : développement  technique, électricité, machinerie, effets nouveaux, transformation des salles…  Le progrès entraine une certaine joie de vivre ( La  Vie parisienne d’Offenbach ), le goût des extravagances.

Thermidor, de Victorien Sardou.

Aspect politique : le théâtre est dépendant  des pouvoirs (politique, religieux…) qui offrent des possibilités ou les restreignent. A la fois courtisan et rebelle, Molière s’en était accommodé en rusant avec les règles et les codes. Contrairement à des arts plus confidentiels ou dont la pratique est plus individuelle, le théâtre  a pignon sur rue et représente une tribune. Au XIXème s.,  il occupe  une place énorme dans la vie sociale, et est très surveillé, le pouvoir s’en méfie. La censure a été abolie à la Révolution mais la IIIème République  exerce un contrôle plus insidieux.

 

« Thermidor » pièce historique de Victorien Sardou, auteur considérable du XIXème obtient un  grand succès à  la 1ère.  Sous la Terreur,  Labussière, joué par Coquelin, sauve des victimes innocentes envoyées à la guillotine.  Sardou respecte scrupuleusement les codes vestimentaires de l’époque considérant que  le costume garantit la vérité  historique. Succès  mitigé par la suite car il s’est attaqué à la Révolution, la pièce est  interdite en 1896.

Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.

 

Sarah Bernhardt dans Théodora de Victorien Sardou (1884).

 

L’impératrice  porte un costume magnifique inspiré par des études documentaires et des visites au Louvre

André Antoine, dans La Terre.

 

Fin XIX ème, le courant naturaliste est porté par André Antoine. Il veut  représenter la réalité sur scène, adaptant l’Assommoir  de Zola,  insiste sur la pauvreté.  « La Terre » montre de vraies poules, de la vraie paille, les lavandières jettent vraiment de l’eau sur scène. Rôle important du costume : vrais habits de paysans, usés,  élimés.  En montrant une réalité crédible, il veut faire passer un message politique pour  émouvoir le public.

La Terre d’après le roman d’Émile Zola, Théâtre-Antoine, 1902.  La Terre d’après le roman d’Émile Zola, Théâtre-Antoine, 1902.

La Terre d’après le roman d’Émile Zola, Théâtre-Antoine, 1902.

Dans la  pièce Les Bouchers (Jean Icrès, 1888), il installe de vrais quartiers de viande sur scène. A ce naturalisme, beaucoup reproche la laideur, (et même l’odeur) et préfère  que le spectacle vivant soit un lieu de rêve, de fantaisie. L’imagination de la Belle Epoque idéalise la femme.

La porte de Binet, entrée de l’Exposition universelle de 1900, sculpture féminine La Parisienne au sommet.

La porte de Binet, entrée de l’Exposition universelle de 1900, sculpture féminine La Parisienne au sommet.

 

La grande vedette de l’Expo de 1900, c’est l’Américaine Loïe Fuller qui triomphe aux Folies-Bergère avec  la Danse serpentine. Elle invente des chorégraphies ondulantes aux formes florales, animales  (lys, orchidée, oiseau, papillon…). Procédé complètement nouveau utilisant de longs voiles de soie menés par de grandes cannes sous des effets de lumières. La magie du costume qui réalise la synthèse entre féminité et électricité, suscite l’admiration de nombreux artistes, écrivains, dessinateurs …

Loïe Fuller sur une affiche de Jules Chéret pour les Folies-Bergère.

Le brevet déposé de son costume machiné.
Le brevet déposé de son costume machiné.
Le brevet déposé de son costume machiné.
Le brevet déposé de son costume machiné.
Le brevet déposé de son costume machiné.
Le brevet déposé de son costume machiné.

Le brevet déposé de son costume machiné.

Lucien Guitry, le coq dans Chantecler, 1910.

 

En 1910, au Théâtre de la Porte St Martin, Edmond Rostand propose une pièce audacieuse Chantecler où tous les personnages sont des animaux. Le coq qui règne sur la basse-cour croit que son cocorico fait arriver le soleil. La poule faisanne magnifique s’en amourache et l’entraîne vers la forêt. Jalouse du soleil, elle l’empêche de se réveiller et …le soleil se lève tout de même !

Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.
Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.
Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.
Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.
Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.
Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.
Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.

Costumes réalistes  extraordinaires fabriqués avec de vraies plumes, véritable luxe. Pour que les  artistes ne disparaissent pas derrière leur costume, il est décidé que les visages seront découverts pour les plus grands : Lucien Guitry, Coquelin, Mme Simone, …

Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.

Performance des acteurs qui apprennent à marcher comme des animaux, contrainte des costumes qui les oblige à s’y insérer, le défilé de personnages à la   « garden potager partie » organisée par la pintade, les ennemis nocturnes dont les yeux s’allument grâce à des piles produisant un effet magique … La fabrication du spectacle est un véritable spectacle !

Si la femme-oiseau est romantique, transformer une femme en poule suscite caricature et « gauloiseries ».

Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.

 

Le costume est aussi un écrin qui joue avec le «  montré-caché ». Le moindre effeuillage prend une dimension érotique. La belle Otero ne montre que sa jambe dans Carmen, célèbre pour sa beauté, devenue riche courtisane emblématique de la Belle Epoque, maîtresse de nombreux princes, ses seins auraient inspiré à l’architecte du Carlton à Cannes,  la forme des coupoles. Elle serait à l’origine de nombreux duels ou suicides :  « On se tue – comme on aime – pour une illusion, pour un costume, un rayon, un reflet… » Jules Claretie.

Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.Au lendemain de la conférence : La " Belle Epoque " du costume de scène, lundi 17 juin,  à Saulny.

Le strip-tease nait  à cette époque, séances de déshabillage  sur trapèze. Lois sévères sur les manquements à la pudeur portées par le sénateur  Béranger, la nudité est prohibée.  Les artistes portent des maillots couleur chair substituant à leur peau une autre peau.  Au Moulin Rouge se produisent  des filles qui font le chahut, le French cancan, danse qui consiste à  lever la jambe pour montrer les dessous, les froufrous, charge érotique du costume.

Ensemble du panneau de Toulouse-Lautrec (reconstitué) avec, à gauche, le sénateur Béranger nez rouge), au centre la Goulue et Valentin le désossé.

Ensemble du panneau de Toulouse-Lautrec (reconstitué) avec, à gauche, le sénateur Béranger nez rouge), au centre la Goulue et Valentin le désossé.

 

La nudité est liée à la mythologie. Isadora Duncan, américaine, s’inspire de l’antiquité. Elle danse et improvise pieds nus, vêtements  transparents, le corps libéré.

 

Colette, femme de lettres joue aussi dans des mimodrames. Joli corps sculpté par la pratique sportive, elle s’affranchit du maillot couleur peau et avec audace dans La Chair montre un sein (un seul toléré comme performance artistique).

 

 Colette et Georges Wague, La Chair, 1907.

Après la guerre de 1914-18, l’esthétique change, les formes sont simplifiées, l’art nouveau passe de mode. Père du théâtre moderne, en rupture avec le naturalisme ambiant, Jacques Copeau préconise « Pour l’œuvre nouvelle qu’on nous laisse un tréteau nu ». Il  privilégie le texte servi  par l'acteur et une autre éthique du costume. 

La Belle Epoque  représente bien   celle où le costume au théâtre a eu  beaucoup de  sens (politique, poétique, érotique…) et où contrairement à la maxime : «  l’habit fait le moine » !

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

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14 juin 2019 5 14 /06 /juin /2019 11:45
Photo Jean Louis Ligiardi.

 

Mercredi 15 mai, 10h30, nous étions 7 visiteurs à pousser la porte du petit atelier de Yutz, où Sabrina Vesentini s’est installée, il y a deux ans, avec ses deux chiens joyeux, un chat distant et des tortues.

Photo J.L. Ligiardi

La Fée du Vitrail (du nom de son atelier), pleine de gaité et de passion, nous a fait pendant deux heures une très vivifiante leçon d’artisanat et d’art de vivre. Son environnement aux lumières colorées est rempli de délicats objets, de gros flacons remplis de solutions diverses, de meuleuses, de fer à souder et de plaques de verre.

Photo J.L. Ligiardi

Depuis plus de 10 ans, elle a construit son expérience, pas à pas, rencontrant à des moments clés  des personnes ressources. D’abord au lycée professionnel de Bitche, section tailleur graveur sur verre puis chez Lalique, puis un CAP de vitrailliste, elle obtient ensuite un BEP technique mais, déçue par l’aspect répétitif de diverses expériences professionnelles, elle poursuit par… un CAP « petite enfance » !  

Aujourd’hui, son travail d’ Accompagnant Scolaire d’élève en situation de handicap lui permet de faire coexister ses passions : artisan vitrailliste indépendante et aide aux enfants. « Au prix d’un emploi du temps bien rempli où les heures travaillées ne sont guère comptabilisées » nous dit-elle avec ce grand sourire qui ne la quitte jamais.

photo J.L.Ligiardi

Elle commence à se faire connaître au travers de commandes auprès de communes de la région (vitraux pour l’église de la commune de Suisse) et des marchés d’artisans, (Aspelt au Luxembourg pour le dernier en date). Elle a en effet choisi de créer aussi bien pour les lieux de culte et socioculturels, avec le vitrail classique, que pour les particuliers avec de jolis objets modernes à poser,  ou des panneaux destinés aux demeures privées, jouant toujours sur ses deux techniques : le vitrail et la gravure.

Pour le « savoir-faire », Sabrina nous explique la différence entre technique Tiffany (ruban fin de cuivre qui maintient les diverses pièces, que l’on soude en déposant un trait d’étain) et technique au plomb, dédiée aux vitraux in situ (baguette plus épaisse qui maintient les vitraux, soudée de point en point et posée d’un seul côté de la pièce).

Photos A.Palucci et J.l. Ligiardi.Photos A.Palucci et J.l. Ligiardi.

Photos A.Palucci et J.l. Ligiardi.

Photo JL Ligiardi.

 

Après avoir décidé du projet avec le commanditaire (ce qui nécessite moult esquisses), elle dessine un patron grandeur nature, puis découpe les différentes pièces. Grugées une à une, elles seront éventuellement gravées et finalement soudées. Le polissage des bords soumet les doigts à rude épreuve.

Photos  J.L. Ligiardi.

Photos J.L. Ligiardi.

Photo J.L. Ligiardi.

 

Le verre est acheté en grandes plaques. Verre givré, verre de fond, verre Spectrum, cathédrale, antique ou opalescent, le choix est immense.

 Photos JL Ligiardi. Photos JL Ligiardi.

Photos JL Ligiardi.

Finalement nous repartirons tous conquis par cette jeune femme pleine de fraîcheur et d’allant, mettant toute son énergie dans son travail, et peu avare de son temps !

 Sabrina Vesentini sera le 23 Juin à Fillières (fête de la Sorcière), les 20 et 21 septembre à Volkrange, le 11 octobre à Folschviller (salon des artistes) et au  marché de Noel de Hauconcourt les 16 et 17 Novembre 2019.

Son site web : http://feeduvitrail.com

 

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

«  La belle époque  du costume de théâtre, 1878-1914. »

par M. Olivier Goetz, lundi 17 juin, à Saulny, 20h.

Participation : 3 euros pour adhérents et étudiants ; 5 euros pour non-adhérents

Réservation souhaitée par mail ou par tél :

lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 17:32
Yo, Picasso, autoportrait, 1901.

 

En mai, chaque année, Les Arts 57  retrouvent avec grand plaisir M. Jean-Yves Bègue, amateur d’art,  médecin et élu de la ville à l'espace Jules Verne, dans une jolie salle, équipée maintenant d’un très bel  écran. Heureux d’être au milieu de ses amis, M. Bègue remercie chaleureusement  les  103 personnes présentes.

Au lendemain de la conférence, « Picasso avant le cubisme », le jeudi 16 mai 2019, à Moulins-les-Metz.Au lendemain de la conférence, « Picasso avant le cubisme », le jeudi 16 mai 2019, à Moulins-les-Metz.

Le choix du thème par Jean-Yves Bègue s’est porté sur cet artiste, le plus célèbre  du XXe s., prolifique et  novateur.  Pablo Ruiz Picasso, peintre, dessinateur exceptionnel, mais aussi sculpteur et graveur, a produit plus de 50 000 œuvres dont 1885 tableaux. Né à Malaga (Andalousie) en 1880, il décède en 1973 à Mougins, (Alpes Maritimes). Il grandit à Barcelone où son père est  professeur à l’Ecole des Beaux-arts.  Celui-ci  décèle très tôt son talent. Sa mère Maria Picasso Lopez raconte qu’il dessinait tout le temps.

 

Considéré comme le fondateur du cubisme, avec Georges Braque, c’est un homme libre qui casse les codes. Attirance sociale et connotation politique très marquées, il a connu des périodes de «vaches maigres» en ce début de siècle, à l’actualité artistique «bouillonnante». Vie personnelle très agitée, il aime les cabarets, la fête, les maisons closes. Ses modèles deviennent ses muses puis parfois ses maitresses ou compagnes : « La belle Fernande », son modèle (1905), Olga, danseuse des Ballets russes qu’il épouse en1918,  M. Thérèse Walter(1927), Dora Maar (1936), photographe, Françoise Gillot (1943), femme de lettres, et Jacqueline Roques qu’il épouse en 1961.  Il a eu quatre enfants : Paulo (1921- 1971), Maya (1935), Claude (1947) et Paloma (1949).

 

Portrait de Picasso, place de Ravignan à Montmartre, 1904.

 

A 14 ans il entre à l’Ecole des Beaux-arts de Barcelone, puis rapide passage à l’académie San Fernando  de Madrid à 16 ans ! Il découvre ensuite la vie de bohème, aime la tauromachie,  le cabaret  Els Quatre Gats  et fait partie de l’avant-garde  barcelonaise. En 1900, à l’occasion de l’exposition universelle (où il expose une toile pour représenter l’Espagne), il arrive à Paris, à la nouvelle gare d’Orsay avec son ami Casagemas. Il sillonne le Louvre, les musées, les galeries.  Il admire les couleurs pures de Van Gogh, l’humanité de Toulouse-Lautrec, découvre Degas, David, Delacroix, Daumier, Courbet,  Le  Bain turc d’Ingres, Le Déjeuner sur l’herbe de Manet et les impressionnistes,  le goût de la nature brute et les arts primitifs de Gauguin…  et surtout Cézanne.

Portrait de José Ruiz y Blasco, père de Picasso. Aquarelle, 1896. Barcelone.

Femme en bleu, 1901, Madrid.- L’attente. 1901. Coll.Part. - Portrait de Gustave Coquiot, 1901. Paris. (Portrait dans un cabaret entouré de danseuses déshabillées.) - La Naine, 1901, Barcelone. (Sujet aussi  traité par Velasquez).

Femme en bleu, 1901, Madrid.- L’attente. 1901. Coll.Part. - Portrait de Gustave Coquiot, 1901. Paris. (Portrait dans un cabaret entouré de danseuses déshabillées.) - La Naine, 1901, Barcelone. (Sujet aussi traité par Velasquez).

1900, il s’installe dans un atelier à Montmartre. Dans ses toiles aux couleurs éclatantes se mêlent toutes les influences : traditionnelle espagnole, celle de Toulouse Lautrec dans les femmes de cabaret, de Degas le monde de la nuit, de Manet : nu rappelant son  Olympia. Tracé noirci caricatural, touche énergique (préfigurant le pointillisme), …

Les Deux Saltimbanques, 1901, Moscou. Grande mélancolie dégagée par cette toile, l’arlequin désœuvré (son double en mal de reconnaissance ?) et peut- être Germaine.   - Arlequin assis, 1901, New-York.-  Nu couché, 1901.Paris. - Enfant au pigeon, 1901. Coll.Part.
Les Deux Saltimbanques, 1901, Moscou. Grande mélancolie dégagée par cette toile, l’arlequin désœuvré (son double en mal de reconnaissance ?) et peut- être Germaine.   - Arlequin assis, 1901, New-York.-  Nu couché, 1901.Paris. - Enfant au pigeon, 1901. Coll.Part.
Les Deux Saltimbanques, 1901, Moscou. Grande mélancolie dégagée par cette toile, l’arlequin désœuvré (son double en mal de reconnaissance ?) et peut- être Germaine.   - Arlequin assis, 1901, New-York.-  Nu couché, 1901.Paris. - Enfant au pigeon, 1901. Coll.Part.
Les Deux Saltimbanques, 1901, Moscou. Grande mélancolie dégagée par cette toile, l’arlequin désœuvré (son double en mal de reconnaissance ?) et peut- être Germaine.   - Arlequin assis, 1901, New-York.-  Nu couché, 1901.Paris. - Enfant au pigeon, 1901. Coll.Part.

Les Deux Saltimbanques, 1901, Moscou. Grande mélancolie dégagée par cette toile, l’arlequin désœuvré (son double en mal de reconnaissance ?) et peut- être Germaine. - Arlequin assis, 1901, New-York.- Nu couché, 1901.Paris. - Enfant au pigeon, 1901. Coll.Part.

Choc très important pour Picasso en février 1901 alors qu’il est en Espagne, son ami proche Carles Casagemas, amoureux dépité de Germaine, se suicide après avoir tiré sur elle dans un café boulevard Clichy.

Profondément affecté, il représente son ami, éclairé par une bougie, couleur encore lumineuse qui devient bleue et froide dans la toile suivante. Dans le halo d’une bougie, traité à la manière de Van Gogh, le visage au milieu du linceul est marqué à la tempe par la blessure mortelle.

 

Dans l’Evocation (l’Enterrement de Casagemas), 1901, il s’inspire de la composition du Greco dans  L’Enterrement du comte d’Orgaz , (1580).

Au-dessus de la famille éplorée, avec beaucoup d’audace, les anges sont remplacés par des prostituées accompagnant la montée au ciel de son ami.

 

La tristesse, le bleu  domine les œuvres  de cette période. Fréquents aller -retour entre Barcelone et Paris, mélancolique, désargenté,  Picasso  peint les scènes du quotidien, l’univers de la pauvreté, des femmes affligées, le travail des ouvriers.  

 

Autoportrait. fin 1901. à la manière de Van Gogh : couleurs bleu -vert  intense en aplat, vieillissant ses traits par un visage émacié barbu ( il a 20 ans !), mine grave, teint blafard,  lourd manteau austère.

La chambre bleue (sur le mur, une affiche, hommage à Toulouse -Lautrec), 1901. Femme assise au fichu, 1902. ( Peut-être Germaine ? ) --Pierreuses au bar 1902. On ressent l’influence de Gauguin, dans le modelé, le tracé. La Miséreuse accroupie, 1902. (Coiffe blanche signalant la syphillis).

La chambre bleue (sur le mur, une affiche, hommage à Toulouse -Lautrec), 1901. Femme assise au fichu, 1902. ( Peut-être Germaine ? ) --Pierreuses au bar 1902. On ressent l’influence de Gauguin, dans le modelé, le tracé. La Miséreuse accroupie, 1902. (Coiffe blanche signalant la syphillis).

Les toits de Barcelone, 1903  --  La Soupe, 1902, (qui donne, qui reçoit  cette offrande précieuse ?). --   La  Celestine, 1904. Portrait austère d’une tenancière de bordel.

Les toits de Barcelone, 1903 -- La Soupe, 1902, (qui donne, qui reçoit cette offrande précieuse ?). -- La Celestine, 1904. Portrait austère d’une tenancière de bordel.

La Vie, 1903, Cleveland.

Grande toile emblématique de Picasso  (2m x 1,20 environ), elle résulte de nombreuses esquisses.  Il avait d’abord donné son visage mais l’a remplacé par celui de son ami Casegemas.  En face du couple, une « maternité » impossible. Couleurs livides des corps. En arrière-plan  un couple accablé, en dessous une vieille femme éplorée (Germaine ?).  Le dépouillement des figures et des fonds neutres, le sentiment mélancolique correspondent à ce qu’il vit à ce moment-là : que  la vie est injuste de la naissance à la mort.

Parallèlement, à ces œuvres monochromes,  Picasso a laissé de nombreux dessins, aquarelles, et certains croquis érotiques longtemps méconnus.

Le Fou, 1904, Barcelone.  Femme aux bas verts, 1902, Barcelone.  (Inspiré par les affiches de Toulouse-Lautrec).  Femme qui tire son bas, Toulouse-Lautrec, 1894. Albi.

Le Fou, 1904, Barcelone. Femme aux bas verts, 1902, Barcelone. (Inspiré par les affiches de Toulouse-Lautrec). Femme qui tire son bas, Toulouse-Lautrec, 1894. Albi.

Progressivement le bleu laisse place à des tonalités plus chaudes, des gens du cirque, des arlequins. En 1904, il s’installe  au Bateau -Lavoir.  Ses rencontres avec Max Jacob et Guillaume Apollinaire, de nouvelles amours,  contribuent à changer sa palette, les bleus encore présents deviennent plus lumineux, les personnages n’incarnent plus la misère…

Femme à la corneille, 1904. Tolède.  -- Femme à l’éventail, 1905. Washington. --  Jeune fille en chemise, 1905. Londres.  --  Fillette au panier  de fleurs, 1905. Femme à la corneille, 1904. Tolède.  -- Femme à l’éventail, 1905. Washington. --  Jeune fille en chemise, 1905. Londres.  --  Fillette au panier  de fleurs, 1905.

Femme à la corneille, 1904. Tolède. -- Femme à l’éventail, 1905. Washington. -- Jeune fille en chemise, 1905. Londres. -- Fillette au panier de fleurs, 1905.

Picasso  adorait aller au cirque Medrano, installé près du bateau-lavoir. Les répétitions, les coulisses, les doutes  des artistes en dehors de la scène  l’inspirent beaucoup. Dialogue entre le jeune arlequin et le vieil acrobate, image imposante et solide de l’homme musculeux face à l’enfant à la boule gracieux. Famille de saltimbanques où il se représente en arlequin.

Acrobate et jeune arlequin,  1905. Coll. part. --  Acrobate à la boule, 1905 Moscou. -- Famille de saltimbanques, 1905. Washington.

Acrobate et jeune arlequin, 1905. Coll. part. -- Acrobate à la boule, 1905 Moscou. -- Famille de saltimbanques, 1905. Washington.

Jeune garçon conduisant un cheval, 1905-06. New York.   Composition d’une grande simplicité, influencé par Gauguin.       

Les Deux frères, 1906. Paris. Le corps du jeune garçon est représenté à la façon des statues antiques au modelé vigoureux, inspiré aussi par les  baigneurs de Cézanne.

 

Paysage, 1906. Paris.

Enfin sorti de la misère par la vente de  toiles, Picasso va se ressourcer près de  Barcelone  dans un village isolé d’Andorre : Gozol  avec  Fernande, son modèle et sa compagne. Les ocres de la terre gozolane  réchauffent les toiles. Pendant quelques mois, retour à une vie rustique.

 

Autoportrait, 1906.

Influencé par les sculptures ibériques médiévales découvertes au village,  ce portrait est simplifié à l’extrême, réaliste, visage ovale, traits essentiels, sourcils marqués, cou robuste,  fond neutre, aplats mats mais lumineux, semblable à un masque primitif au regard  étonnant.

Nu sur fond rouge, 1906. Paris.                Femme se coiffant, 1906 New York.           Deux nus, hiver 1906. New York.

Nu sur fond rouge, 1906. Paris. Femme se coiffant, 1906 New York. Deux nus, hiver 1906. New York.

A Gozol,  représentant  Fernande, Picasso poursuit ses études de nu féminin. Progressivement, le corps devient une sculpture, « taillé à la hache », monochrome. Les yeux s’agrandissent, le nez s’amplifie, les pieds grossissent, les seins « en obus », les masses corporelles se géométrisent.

Rentré à Paris à l’automne 1906, Picasso exécute de très nombreux croquis, recherche les multiples possibilités de la forme, décompose les éléments de la réalité,  abolit la perspective,  ce qui aboutira l’été 1907, aux célèbres Demoiselles d’Avignon.

Les Demoiselles d’Avignon, 1907. 243 x 233cm. MoMA, New-York.

 

Cinq femmes nues aux corps et aux visages anguleux, sont représentées à la fois de profil et de trois quarts, ou de face et de dos ; les yeux et le nez agrandis parfois déportés, les corps  fragmentés en formes géométriques sont vus de plusieurs points de l’espace à la fois. Des draperies, aux couleurs froides contrastent et éloignent le fond, ramenant les corps aux couleurs chaudes vers l’avant. Au premier plan, une coupe de fruit. A droite, les visages semblent inspirés de masques africains.  A l'origine, il s'agissait d'une scène de maison close, à Barcelone,  "El Burdel de Aviñón" située dans une rue chaude, voisine de celle où vivait Picasso... Le « bordel  de la Calle d'Avinon » est devenu « Les Demoiselles d'Avignon ».

 Cette toile ouvre la voie à un nouveau courant artistique, le cubisme,  terme  trouvé par le critique Louis Vauxcelles, lors d'une exposition consacrée à Georges Braque en 1908, pour dénoncer la "simplification terrible" des paysages, figures et maisons en cubes géométriques. En réalité, les objets sont représentés à  partir de différents points de vue en même temps comme si une caméra tournait autour.

Ce génie, acharné de travail, crée en s'inspirant à la fois des anciens, de ses contemporains, de son environnement, de ses états d’âme, mais toujours en recherche de nouvelles techniques de représentation.

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

 

«  La belle époque  du costume de théâtre, 1878-1914. »

par M. Olivier Goetz, lundi 17 juin, à Saulny, 20h.

 

Participation : 3 euros pour adhérents et étudiants ; 5 euros pour non-adhérents

Réservation souhaitée par mail ou par tél :

lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

blog : http://lesarts57.over-blog.fr

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23 avril 2019 2 23 /04 /avril /2019 16:14
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Edouard-Louis Dubufe, Portrait de Marie-Rosalie dite Rosa Bonheur : 1857. Versailles. (Rosa a peint la tête du taureau).

 

Accueillis très agréablement par M. Evrard, Président  de la MJC de Saint-Privat-la-Montagne  et  des membres de l’association, nous étions 56 à la soirée présentée par Catherine BOURDIEU, Maître de conférences en histoire de l'art à l'Université de Lorraine. 

Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.

L'enfance de Marie-Rosalie Bonheur (1822-1899) est fondatrice de sa vie de femme et d'artiste : son père quitte sa mère pendant deux ans pour entrer dans un couvent. Seule, avec 4 enfants, sans ressources, travaillant jour et nuit, elle s'épuise jusqu'à  en mourir. Dès lors, Marie-Rosalie a deux objectifs : devenir célèbre et venger la condition féminine.

 

Dès le milieu des années 1830, devant son refus d’être couturière, son père, le peintre Raymond Bonheur  lui donne ses  premières leçons de dessin.  Très douée, elle fréquente le Louvre, où elle  est souvent mal acceptée par les hommes.  Les quatre enfants  de la famille deviennent des artistes.  Autour de Rosa assise : Auguste, de dos, (1824-1884), paysagiste et peintre animalier ;  Isidore (1827-1901), peintre et sculpteur ; Juliette (1830-1891), peintre animalière, épouse Hippolyte Peyrol, directeur d'une fonderie de bronze.

Auguste Bonheur, Labourage dans le Nivernais, 1855. (Coll. Part.) ; composition efficace, représentation réussie de la lumière. Isidore Bonheur, Oie se désaltérant dans un seau (bronze). Scénette pittoresque dont le style a du succès et attire beaucoup d'amateurs. Juliette  Peyrol, Moutons se reposant dans un pré, 1869. (Coll. Part.).

Auguste Bonheur, Labourage dans le Nivernais, 1855. (Coll. Part.) ; composition efficace, représentation réussie de la lumière. Isidore Bonheur, Oie se désaltérant dans un seau (bronze). Scénette pittoresque dont le style a du succès et attire beaucoup d'amateurs. Juliette Peyrol, Moutons se reposant dans un pré, 1869. (Coll. Part.).

Genre peu abordé par les femmes, la peinture animalière, presque oubliée aujourd'hui, était très présente et appréciée au XIXe siècle.  Passionnée par la nature et le monde animal depuis l'enfance, et refusant la condition féminine de son époque,  Rosa Bonheur choisit malgré tout ce domaine. Les animaux constituent son sujet presque exclusif et  elle vit entourée d'une quarantaine d'animaux, y compris les plus inattendus, comme un couple de lions. 

 

Indépendante, elle refuse le mariage, se coupant les cheveux, (fumant le cigare chez elle). Pour les besoins de ses observations, elle se rend très souvent dans les foires aux bestiaux et dans les abattoirs de Vaugirard, de Villejuif et de La Villette. Pour pouvoir porter des pantalons en public, elle doit faire une demande de "permission de travestissement" (1857) à la préfecture de Paris : autorisation officielle, obligatoire depuis 1800. Être vêtue en homme lui permet de fréquenter ces endroits sans crainte d'être importunée et lui permet aussi de marcher plus facilement dans la campagne.

Elle peint la vie agricole et la vie sauvage, utilise régulièrement le grand format pour les scènes de genre (celui généralement réservé à la peinture d'histoire), dessine et peint sur le motif devant les scènes et les paysages qui l'inspirent. Dès 1841, à 19 ans, elle expose au Salon.

Bœufs et taureaux de la race du Cantal, 1848. (coll. part.)

 

 

Composition bien étudiée :

fond à 3 strates : le ciel, la ligne montagneuse et les pâturages ;

le coloris froid, bleu et vert  met  bien  en évidence le troupeau roux et  gris.

Les études et les tableaux de Rosa Bonheur se déclinent en plusieurs thèmes, regroupant et croisant les espèces animales avec ses différents voyages : les troupeaux : bœufs, vaches et moutons ; les ânes, les chevaux, les chiens  et les animaux de la forêt. Mais malgré ses recherches, Catherine n’a trouvé aucune espèce  aquatique et pas un seul poisson (on était  le 1er avril !!!).

Labourage nivernais : 1849 ; huile sur toile ; 1,34 x 2,60 m ; Orsay.

Labourage nivernais : 1849 ; huile sur toile ; 1,34 x 2,60 m ; Orsay.

Tableau de très grand format. Le thème évoque le premier labour du début de l’automne. Paysage de plaine et vallons au loin. La ligne oblique rend cette scène animalière spectaculaire et  les figures majeures sont  les deux attelages tirant les charrues. L’ intérêt se concentre sur celui  du premier plan dont les héros sont les bœufs  eux-mêmes, de race  charolaise à la robe claire, rousse ou blanche, si bien mise en valeur par la lumière froide et claire. On ressent la lente progression des attelages.

Les bœufs semblent regarder celle qui les observe et l’échange de regards ajoute quelque chose de puissant à la scène. C’est aussi  un hymne au travail des champs d'autant plus magnifié qu'il est aisé de l'opposer, en ces lendemains de révolution, aux turpitudes de la ville. C'est également une reconnaissance de la province, ici le Nivernais, de ses traditions agricoles, de ses paysages. Tout ceci fit que cette œuvre réaliste fut presque unanimement louée par la critique. L'Etat qui l'avait commandée à Rosa Bonheur en 1848 pour le musée de Lyon, préféra la conserver à Paris.

La Fenaison en Auvergne,  1855, (2,10 x 4,20 m); Château de Fontainebleau,  médaillé  à l'exposition universelle de 1855.

La Fenaison en Auvergne, 1855, (2,10 x 4,20 m); Château de Fontainebleau, médaillé à l'exposition universelle de 1855.

Toutes les étapes de la fenaison dans une seule scène : fauchage, séchage et transport du fourrage.  Vaste champ, des collines dans le fond ; les femmes ratissent, forment les andins ou calent les gerbes de foin sur la charrette, tandis que les hommes fauchent et  chargent les bottes. C'est le milieu de la journée, ombres courtes. L’attelage est présenté en biais, les bœufs parfaitement décrits pour leur masse, leur robe, leurs postures. Leur placidité n’est qu’apparente, car le bouvier s'efforce de les retenir et les empêche d'avancer en plaçant sa baguette sur le museau du plus fort.

Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)
Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)

Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)

Elle étudie de manière très précise, vivante et naturaliste les espèces animales. Formée à l'école réaliste, elle donne une âme et une présence aux animaux sans les humaniser. Les personnages restent secondaires bien qu'ils aient souvent un rôle dans les  différents épisodes ; les animaux sont vraiment les figures majeures de ses œuvres.

Berger landais (huile sur toile ; Lille MBA).

 

Rare personnage étudié pour lui-même ; Rosa Bonheur, native de Bordeaux, a aussi parcouru les Landes ; vêtements rapidement esquissés, regard détourné mais  portrait ayant beaucoup de consistance.

Le Roi de la forêt. (coll part.)

 

Les animaux de la forêt.

Rosa Bonheur apprécie également la forêt, elle habite tout près de Fontainebleau mais on ne connaît aucune trace de liens avec les artistes de Barbizon. Elle peint sangliers, chevreuils, cerfs, renards, et même des loups.

Le Roi de la forêt  a  appartenu au marchand d'art de  Rosa,   Ernest Gambart.

Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).
Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).
Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).
Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).

Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ; Château de Fontainebleau, Quatorze études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ; Loups (Bucarest).

Les chevaux. Elle a fréquenté le marché aux chevaux situé boulevard de l'hôpital à Paris, vêtue en costume masculin. A l'époque, on pense qu'une femme ne peut pas peindre des chevaux.

 

 

Le Marché aux chevaux,  1853. (2,445 x 5,067 ; MET) ; au fond,  le dôme de l'hôpital de la Salpêtrière.

Le Marché aux chevaux, 1853. (2,445 x 5,067 ; MET) ; au fond, le dôme de l'hôpital de la Salpêtrière.

Lorsque le tableau est exposé au Salon en 1853, Henry de la Madelène publie dans  un compte rendu : «  …toile qui a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. Melle Rosa Bonheur est à la mode, son nom est dans toutes les bouches,... Ce qui frappe tout d'abord dans son tableau, c'est la vigueur et la sûreté de la main. C'est vraiment une peinture d'homme, nerveuse, solide, pleine de franchise, et d'un arrangement très heureux » !!!

 Ernest Gambar, marchand de tableaux, artisan de la notoriété internationale de Rosa lui achète le tableau 40 000 francs et le vend aux Etats-Unis à Cornelius Vanderbilt pour 268 500 francs-or.

Des Chevaux se battant, fusain et rehauts de blanc ; Orsay ;   Chevaux au pâturage (Fontainebleau) ;

Des Chevaux se battant, fusain et rehauts de blanc ; Orsay ; Chevaux au pâturage (Fontainebleau) ;

Etude de cheval bai cerise, huile sur toile ; Fontainebleau ;  Etude de cheval blanc, huile sur toile ; Fontainebleau;  Etude de cheval gris au vert, Thomery, mairie.

Etude de cheval bai cerise, huile sur toile ; Fontainebleau ; Etude de cheval blanc, huile sur toile ; Fontainebleau; Etude de cheval gris au vert, Thomery, mairie.

Rosa Bonheur est liée à l'histoire des percherons, elle est l'une des premiers peintres à les représenter, noirs et gris pommelés, cabrés et vigoureux.  En 1884, le dessin du premier cheval à gagner le concours national de cette race : Voltaire, est aujourd'hui encore, l’enseigne de la Société Hippique Percheronne de France; Voltaire fut acheté par  un éleveur américain.

Un Cheval blanc (Coll part).                       Voltaire. 1884.        Le Relais de chasse, 1887 ; huile sur toile ; Missouri, St-Louis.

Un Cheval blanc (Coll part). Voltaire. 1884. Le Relais de chasse, 1887 ; huile sur toile ; Missouri, St-Louis.

Même si elle voue une véritable passion aux animaux, elle ne fait aucun anthropomorphisme, ne leur prête pas de sentiment et parvient à les individualiser sans les idéaliser. Pour ses animaux, elle fait construire des enclos et des aménagements. Le chien est son animal domestique favori mais il y a aussi : Boniface le singe ; Kiki le sanglier ; Néron le lion et Fatma la lionne, Jacques le cerf…

Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)

Le Chien berger Brizo, 1864, huile sur toile ; Londres ; Le Chien Tayo, 1879 (coll. part). Le Chien Martin, 1879. Chien, huile sur toile ; Fontainebleau. Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part). Chien de berger assis (coll. part)

 

Buffalo Bill. Lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1889, Buffalo Bill (1846-1917) présente son spectacle à Paris, le Buffalo Bill's Wild West. Rosa s’y rend dans le but d'étudier chevaux et bisons. Elle invite Buffalo Bill dans son château et réalise son portrait. Évoquant la nature européenne, le portrait est très différent de ceux qui le présentent habituellement en chasseur de bisons ou en militaire. Il devient le portrait préféré  de Buffalo Bill.

Le Colonel William F. Cody, 1889, huile sur toile; Cody, (Wyoming).

 

       Rosa Bonheur assise, Buffalo Bill debout,

          et  des indiens de  la troupe… 1889.

Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.

Rosa Bonheur voyage souvent : Angleterre, Écosse, États-Unis ; mais aussi en France. D’ Écosse, elle rapporte des croquis dont elle tire des tableaux très vivants. Bétail des Highlands, 1876, où l'on retrouve cet échange de regards avec les animaux (Coll. part) ; Berger dans les Highlands, 1859, où la représentation de la lumière magnifie le berger.  Changement de pâturage, 1863, très pittoresque, huile sur toile ; Hambourg.

Marche dans les Highlands, 1860. (Coll. part.).

Marche dans les Highlands, 1860. (Coll. part.).

Les troupeaux ne sont plus ce bétail placide des labours français, c'est un autre tableau très fort, où les animaux sont à la fois répartis en profondeur et en frise. Ils avancent dans un paysage battu par la pluie et le vent qui balaye le pelage magnifique des béliers ; les yeux écarquillés de ces animaux impressionnent.

Pyrénées : À partir de 1850, Rosa Bonheur séjourne plusieurs fois dans les Pyrénées. Les bergers, les troupeaux et les montagnes l’inspirent.

Berger des Pyrénées, 1864, Chantilly;   Muletiers espagnols, 1859 ;

Berger des Pyrénées, 1864, Chantilly; Muletiers espagnols, 1859 ;

Sculptures : aussi douée en peinture qu'en sculpture, on dit qu'elle n'a pas trop développé la sculpture pour ne pas faire d'ombre à son frère Isidore.

Bœuf couché : bronze ; château de Fontainebleau.  Brebis tondue : bronze ; Fontainebleau. Taureau : marché de l’art.

Rosa Bonheur et l'impératrice Eugénie. Eté 1864, l'impératrice Eugénie qui  séjourne à Fontainebleau rend visite à Rosa Bonheur, impressionnée  et honorée, au château de By. Deux semaines plus tard, Rosa est invitée au château de Fontainebleau et pendant tout le déjeuner Napoléon III, lui parle de l'intelligence des animaux. Juin 1865, l'impératrice revient à By, en tant que régente, pendant un séjour de l'empereur en Algérie.  

Gravure sur bois aquarellée d'après un dessin d'A. V. Deroy.

 

Là, elle tire d'une petite boite une croix de la Légion d'honneur et la fixe sur la veste de Rosa, qui devient la première femme artiste à recevoir cette décoration. « J'ai voulu que le dernier acte de ma régence fut consacré à montrer que le génie n'a pas de sexe. Pour montrer l'importance que j'attache à ce grand acte de justice, je ne veux pas que vous fassiez partie d'une fournée … vous serez l'objet d'un décret spécial … mis en tête du Moniteur ».

Tableau en cours : Le Cerf sur les longs rochers (New York).

 

L’atelier de Rosa Bonheur.

En 1859, Rosa Bonheur habite à Paris mais elle décide d’aller vivre à la campagne pour être au plus près de la nature et élever des animaux. A 37 ans,  elle achète le château de By, dans le village de Thomery en Seine-et-Marne, au bord de la forêt de Fontainebleau. Il est alors inédit qu’une femme achète un château grâce aux gains provenant de son travail.

Rosa Bonheur, 1883.

Elle entreprend une série de travaux et d’aménagements :

1 - la construction d’un grand atelier néogothique conçu comme un salon de réception,  style très en vogue à l’époque, ossature métallique, technique encore peu répandue ;

2 - fait installer l’électricité;

 3 - fait construire des enclos dans le parc pour installer les animaux.

Ses journées sont rythmées ; elle se lève tôt, se promène en forêt, travaille dans l'atelier, déjeune, fait la sieste et retourne dans son atelier jusqu'à la nuit.

A la mort de Rosa Bonheur, son amie Anna Klumpke hérite de ses biens et dès 1909, ouvre l’atelier au public. Il n’a presque pas été modifié depuis. Son dernier tableau inachevé, La Foulaison du blé en Camargue représente des chevaux sauvages, impression palpable de réalité, par la fougue, l'élan et les postures des animaux. Il reste  son manteau, son chapeau et ses bottes ; ses outils, ses pinceaux, ses collections et quelques œuvres ; la partition musicale de  Georges Bizet pour la remise de la Légion d’honneur ; le costume de Sioux offert par Buffalo Bill.

A. E. Klumpke, Rosa Bonheur : 1898 ; NY MM

 

Le musée-atelier fait partie des lauréats 2019 bénéficiant du Loto du patrimoine. Depuis 2011, il porte le label « Maisons des Illustres ».

Issue du courant naturaliste, femme talentueuse, Rosa Bonheur a donné un sens à son existence par ses choix. Si environ 2 000 œuvres sont connues, il semble que d'autres soient encore en collections privées et n'aient pas été dévoilées au grand public, faisant espérer de nouvelles et belles découvertes.

Prochaines rencontres avec Les Arts 57 :

 

«  Picasso avant le cubisme», jeudi 16 Mai, 20 h, par  M.Jean-Yves BEGUE.

Espace Jules Verne, rue de Bretagne, à Moulins Saint Pierre.

 

«  La belle époque  du costume de théâtre, 1878-1914. »

par M. Olivier Goetz, lundi 17 juin, à Saulny, 20h.

 

Participation : 3 euros pour adhérents et étudiants ; 5 euros pour non-adhérents

Réservation souhaitée par mail ou par tél :

lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

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20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 15:56
Portrait d’Albert Heafeli, Pierre Kieffer.

 

Encore une belle rencontre, fruit de la collaboration entre Les Arts 57 et l’association Échanges & Culture de Longeville.  52 personnes ont bravé le mauvais temps pour venir découvrir cette soirée présentée par Monsieur Jean-François CHASSAING,  Président de l'Association Française pour la Connaissance de l'Ex-Libris (AFCEL).

Au lendemain de la conférence « Balade en pays messin à travers les Ex-Libris créés par Albert Haefeli », jeudi 14 mars 2019 à Longeville-les-Metz.Au lendemain de la conférence « Balade en pays messin à travers les Ex-Libris créés par Albert Haefeli », jeudi 14 mars 2019 à Longeville-les-Metz.

L'A.F.C.E.L. association active depuis noël 1945, dont le siège, initialement à  Nancy,  est maintenant installé à la Bibliothèque Bénédictine et municipale de Saint Mihiel (Meuse).  Société française de 350 membres, elle est spécialisée dans l'ex-libris, son histoire, son étude, sa création, sa collection. Une revue semestrielle est éditée.  Elle participe à la promotion des arts du livre, organise congrès, concours, conférences, et animations scolaires…  Travail international aussi grâce à son accès internet  www.afcel.fr  et 50 correspondants dans pays différents.

Un ex-libris est une petite vignette, généralement fixée sur la page de garde du livre et  portant le nom du propriétaire. Par l'image, le texte, elle peut indiquer sa profession, ses goûts, raconte son histoire et permet de personnaliser ses livres…

  « Ex libris » = appartenant  à…, le livre de…

Le plus ancien connu, celui de Fauste Andrelin (1461-1518), établi à Paris, imprimé sur la page de garde d’un livre édité en 1496.

 

C’est grâce au libraire de la rue Mazelle qui lui offre ses premières vignettes, que M. Chassaing se détourne de la philathélie,  commence sa collection et se passionne pour les ex-libris.

 

Albert Haefeli (1909-1987), né à Montigny-Lès-Metz, fut profondément enraciné dans sa ville, qu'il ne quitta jamais. Elève de l'École des Arts Appliqués de Metz, il avait eu pour maîtres Nicolas Untersteller et Clément Kieffer. Il aimait pré­senter les sites et les villages du Val de Metz, avec un soin scrupuleux, il les a dessinés d'un trait inimitable.

Il semblerait que ce soit le seul ex-libris gravé : par linogravure, 1946. Les créations suivantes, seront des « cliché-zinc ».

Ex- Libris  pour le Docteur Allimant, pédiatre. Dessiné en 1952.

Pour M.T. et M. Schanne.

 

Vue de la Cathédrale St Etienne des anciens moulins. Commencée en 1220, elle possède la plus grande  surface de vitraux de France (plus de 6000 m2).

 

Ex-Libris dessiné en 1948, en hommage à Paul Verlaine, natif  de Metz.

La tour de la Mutte, (façade sud), la plus haute de la cathédrale, 90 m. Beffroi de la cité depuis le XIVème siècle, le clocher de la cathédrale abrite la Mutte, cloche de 11 tonnes et 2,32 m de diamètre, pour « ameuter » la population  en cas d’attaques ennemies, d’incendies  ou grandes fêtes (la dernière fois en 1918).

Pour Marguerite et Claude Puhl-Demange,  dessiné en 1970.  Directrice du quotidien « Le Républicain Lorrain ».

Pour le Chanoine Joseph Foedit, né à Metz 1880-1971. Sacristain de la cathédrale, historien.  Aigles du manteau de Charlemagne et tour du chapitre (60 m de haut).  « Les armes de Metz et celles du Chapitre accostant les maillons d’une chaine », allusion à son attachement à l’édifice dont il est le gardien.

 

 

 

La porte Serpenoise, IIIème s. appartenait au rempart romain, sur la route menant à Scarpone ( Dieulouard). Remaniée, elle devient un arc triomphal, avec des échauguettes. Rare ex-libris coloré pour Maurice  Grunvald, ami de Haefeli, féru d’histoire locale. L’aigle impérial d’une colonne du porche de l’ancienne préfecture, et la vue sur la cathédrale de son bureau. Les blasons de Metz, de la Lorraine et de son  village natal  Riche (près de Morhange).

 

Dr Théodore Wilhelm, 1979. Chirurgien de la maternité. Façade de l’ancien hôtel de la Bulette, XIIIème, maternité Ste Croix.

 

Marthe Chotin, 1953, conservateur de la bibliothèque. Chapelle des Carmes Déchaussés construite en 1680, intégrée à l’entrée du musée de la Cour d’Or maintenant.

 

Louis Hellenbrand, 1952. Auteur d’un ouvrage sur le maréchal Fabert.

Hôtel St Livier, architecture médiévale, haute tour-donjon, murs crénelés  d’influence italienne.  St Livier, officier romain messin, défendît Metz contre Attila en 451.

Blason de la famille Fabert, des imprimeurs ... et statue du maréchal Fabert.  Abraham Fabert (père), imprimeur, fut maître échevin de la cité et seigneur du château de Moulins  Son fils Abraham (né en 1599)  choisit le métier  des armes et œuvra avec Vauban, sous Louis XIV.

 

André Jeanmaire, auteur de contes lorrains, livres sur les vieux quartiers. Blasons de Metz et de Vic sur Seille (où il est né). La chapelle st Genest, angle Jurue et rue d’enfer, jouxte la maison de Rabelais  (il y résida de 1545-47).  Hôtel particulier du XIIème avec une tour-donjon carrée, ayant appartenu aux chevaliers de Malte du XVIème s.  jusqu’à la révolution. L’arcade à proximité était une des portes de la ville au XVIème s. fermée la nuit.  

 

Emile Delort,  directeur des fouilles de Metz.

Saint-Pierre-aux-Nonnains, plus ancienne église de France, ancienne basilique gallo-romaine, IVème s.  , fragment de vase céramique IIème s.

 

 

Jean et Christiane Colnat.

Temple neuf construit à l’époque de l’annexion, 1901-1904, sur l’ile du petit Saulcy.

 

Cyprien Magny, adjoint au maire, habitait avenue Foch en face de la tour Camoufle (1437), vestige de l’enceinte médiévale.  Eglise st Martin, cathédrale et Mont St Quentin dans le fond.

                                                   

         Chapelle des Templiers, (~ 1200), octogonale.

Révérent père Pierre Gaugué, dominicain.  Des amis lui ayant offert cette vignette, il ne l’a  jamais utilisée : les dominicains font vœu de pauvreté, et une marque de propriété est mal venue, il aurait pu utiliser un «ad  usum» : «  ce dont je me sers… ».

Silhouette de St Dominique, cathédrale et porte des Allemands en fond, les églises St Eucaire et St Clément, actuel hôtel de Région (1983).

 

 Lucie Conrard, libraire, famille messine.

 Montage architectural  :  porte des Allemands,  églises  St Eucaire,  St Maximin,  St Vincent,  silhouette de la cathédrale.

 

 Pour François Olland, 1951. Libraire à Metz.   Eglise St Vincent, construite aux XIII-XIVème s. la plus grande (après la cathédrale).

 

Eglise St Maximin,  XII-XVème s.  face au temple luthérien, rue Mazelle.  Magnifiques vitraux de J. Cocteau.

Eglises : St Bernard, Plantières. Ste Jeanne d’Arc, Montigny. St Pierre aux liens, Moulins St Pierre pour l’architecte messin Robert Ochs, 1980.

Eglises : St Bernard, Plantières. Ste Jeanne d’Arc, Montigny. St Pierre aux liens, Moulins St Pierre pour l’architecte messin Robert Ochs, 1980.

 

 

Palais de justice pour Jean -François Grandsire,  juge d’instruction. 1952.  Edifice conçu pour être le palais du gouverneur militaire royal (construit en 1776- 1791).

Colonne de la Vierge, place St Jacques pour Mgr Heintz, évêque de Metz.  La statue avait été  décorée de fleurs bleues blanches et rouges le 15 août 1940,   le lendemain Mgr Heintz fut expulsé  par les nazis.

 

 Place d’armes pour Gabriel Hocquard, maire de Metz,  statue du maréchal Fabert, œuvre d’Etex (1841). Blason de Metz. Dessiné en 1960.

 

Pour Jean -Marie Rausch, maire de Metz, 1972.

Fond de circuit imprimé et de carte électronique d’ordinateur, à gauche st Clément (actuel hôtel de Région ),  la tour de la Mutte, le blason de Metz  au milieu,  et à droite le Sénat, palais du Luxembourg et blason de Paris.  JM Rausch fut aussi  président du Conseil Régional et sénateur de la Moselle.

 

Pierre -Edouard  Wagner, 1974. Archéologue,  historien,  Conservateur du Patrimoine à la bibliothèque de Metz.

Cloitre des récollets,  2 piliers du chancel de st Pierre aux Nonnains, livre de l’histoire de Metz au Moyen-âge. Le jardin des tanneurs situé sur le flanc de la colline en contrebas accueille des arbres exotiques oranger, figuier grenadier…, et des sculptures en pierre de Jaumont d’Armand Dubois, sculpteur messin  (sculptures du jardin de la mairie de Gorze).

 

 

Pour Guy Nadé, spécialiste  de l’’histoire locale, du Sablon, village de maraichers englobé dans la ville de Metz, et du Graoully (représenté sur le blason).  Statue de St Fiacre,  patron des maraichers.  Dessiné en 1984.

 

Robert Schuman, 1962.

Statue de Charlemagne  pour le père de l’Europe. Une lettre atteste que Heafeli  lui remit une petite liasse d’ex-libris  (un an avant son décès)  mais Schuman ne les a jamais utilisés, il écrivait ses initiales au crayon bleu en haut, à droite sur la page de garde de ses livres.

 

Pour Gabriel Faber, 1948.  Le costume lorrain d’après un dessin d’Hussenot.

 

Pour Jean Colnat, directeur des archives.  Nymphe de l’Esplanade, œuvre de Charles Pêtre.  Le cep de vigne rappelle l’origine vigneronne de Colnat.

Les croix du pays messin, les fermes - châteaux, les villages ou villes de la région  ont aussi été représentées sur des ex- libris d’Albert Haefeli.  Ces petites vignettes racontent  l’histoire des hommes, des quartiers, des villes et constituent  un fantastique témoignage de leur époque.  

Prochaines rencontres avec Les Arts 57 :

«  Rosa Bonheur  par Catherine BOURDIEU », Le lundi 1er avril, 20h

MJC de Saint-Privat-la-Montagne, 11 rue du 18 août.

 

«  Picasso jeune », jeudi 16 Mai, 20 heures,  par M.Jean-Yves BEGUE.

Espace Jules Verne, rue de Bretagne, à Moulins Saint Pierre.

 

Participation : 3 euros pour adhérents et étudiants ; 5 euros pour non-adhérents

Réservation souhaitée par mail ou par tél :   lesarts57@hotmail.fr  

ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

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6 mars 2019 3 06 /03 /mars /2019 09:54
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Matisse, Les toits à Collioure, 1905.

 

Très belle soirée « haute en couleurs », organisée par Les Arts 57 dans ce tout nouveau (2017) et sympathique restaurant associatif et solidaire situé dans l’écoparc. Thomas Nommer, ingénieur de formation, et  passionné de cuisine, a travaillé auprès d’Alain Ducasse. Inspiré par Matisse, il choisit le nom de Fauve, pour appliquer à sa cuisine « la pureté des couleurs et le retour à l’essentiel ». Cette association veut promouvoir une alimentation durable en utilisant des produits bio et locaux autant que possible et créer du lien en accompagnant des personnes en réinsertion.

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.
Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

A 19h, l’apéritif est servi, nous sommes  46, prêts à découvrir le thème de la soirée présentée par Catherine Bourdieu, et, clin d’œil malicieux, elle est vêtue d’une robe aux jolies  couleurs  fauves. Maître de conférence en histoire de l’art, Catherine illustre toujours abondamment et très agréablement ses propos.

Les peintres fauves : Charles Camoin (1879-1945, André Derain (1880-1954), Raoul Dufy (1877-1953), Henri Matisse (1869-1954), Henri Manguin (1874-1949), Albert Marquet (1875-1947), Georges Rouault (1871-1958), Kees Van Dongen (1877-1968), Maurice de Vlaminck (1876-1958).

Les sources du Fauvisme. Nombreuses, tous les peintres utilisant la couleur comme moyen d'expression primordial y ont contribué : Delacroix, Turner, Manet, Redon, Monet et Cézanne…

Trois sources se distinguent nettement :

1 - l'impressionnisme : fin 19ème, Renoir et Monet  accentuent l'aspect arbitraire de leur coloris.

Renoir, L'Estaque, 1882, Boston.
Monet, Départ de bateaux à Etretat. 1885. Chicago.

 

2 - le néo-impressionnisme : «  divisionnisme », « pointillisme » : juxtaposition des couleurs pures par petites touches sur la toile. L’œil capte les points colorés et le cerveau recrée l’image. (Seurat, Signac).

En 1904, Matisse séjourne sur la Côte d'Azur, et s'arrête dans un petit village de pêcheurs, Saint-Tropez ; il y côtoie Signac et Cross.

Signac, Santa Maria della Salute, 1904, Berlin.
Matisse, Luxe, calme et volupté, Paris, 1904.

    

 

Autoportrait, 1889. Londres.

 

 

3 - Van Gogh (1853-1890), sans doute la source la plus évidente du fauvisme : l'exposition de 71 de ses œuvres à la galerie Bernheim-Jeune en mars 1901 est déterminante pour le futur groupe. Les Fauves lui doivent le principe de la couleur arbitraire et de la touche énergique

Le groupe des Fauves se constitue d'abord par les amitiés tissées dans l'atelier de Gustave Moreau autour d’Henri Matisse : Rouault, Marquet, Camoin et Manguin … et aussi par  des rencontres aux expositions, ou même dans le train pour aller peindre les bords de Seine sur le même site : Derain, Vlaminck … (sur l’île de Chatou près de Rueil-Malmaison). Dès le printemps 1905, Matisse et Derain séjournent à Collioure. A l’été 1905, Signac est rejoint à Saint-Tropez par Derain, Marquet, Camoin et Manguin.

 

Matisse. Fenêtre ouverte, Collioure, 1905, Washington.

 Au 1er plan, les murs de la chambre et l'encadrement de la porte-fenêtre, traités par  de grands aplats.

2e plan : le balcon avec les pots de fleurs et les plantes grimpantes ; touches épaisses et ondulantes pour les végétaux.

3e plan : la vue sur le port et les voiliers, touches horizontales superposées pour les bateaux.

Les 3 plans se distinguent bien par les techniques picturales différentes.

C'est le Salon d'Automne de 1905 qui  révèle les Fauves à la critique et au grand public. Pourtant, ils avaient déjà exposé leurs œuvres, chez Berthe Weill en 1901. Aujourd’hui presque oubliée, elle a joué un rôle essentiel dans le lancement des artistes majeurs du XXe siècle en  créant  sa « galerie ». Capable de repérer les artistes prometteurs et de les exposer encore inconnus, Berthe Weill a constitué la première chance de beaucoup d'artistes ; la carte de sa galerie porte la mention « Place aux jeunes ». La première, elle vend des œuvres de Picasso, expose Toulouse-Lautrec, les cubistes, Braque, Léger, Picabia, Rouault, Diego Rivera, Modigliani. Elle expose également des sculpteurs : Aristide Maillol,  Albert Marque, Ossip Zadkine, et  des femmes peintres : Suzanne Valadon, Marie Laurencin.

 

Le Salon d’Automne permet d’exposer des jeunes artistes et de présenter au grand public les prolongements de l’impressionnisme. Idéalement programmé, il permet aux artistes de présenter les œuvres réalisées en extérieur pendant l’été, c’est-à-dire leurs toutes dernières créations. Le 3 ème Salon d’Automne organisé au Grand Palais (18 oct-25 nov) comporte 18 salles et présente 1 625 œuvres : Renoir, Cézanne, Rodin, Van Gogh, Redon, les Nabi Vuillard, Bonnard, Vallotton, ou encore le Douanier Rousseau ; 2 rétrospectives, l’une de Ingres, l’autre de Manet. Les organisateurs regroupent dans la salle VII des artistes présentant une certaine parenté picturale : 37 tableaux réalisés par Matisse, Derain, Vlaminck, Manguin, Camoin, Marquet  et 2 sculptures : des bustes d’Albert Marque, resté célèbre pour les modèles de visages de poupées.

Matisse, 7 toiles et 2 aquarelles.

La japonaise au bord de l'eau, 1905, MOMA. Pas de contour, des coups de pinceau dynamiques, touches nerveuses de formes et de dimensions variées, des couleurs vives, et surtout, le pigment coloré ne couvre pas la totalité de la toile.

Femme au chapeau, 1905, San Francisco.

Le modèle, l'épouse de Matisse, tient un éventail et porte un chapeau imposant. Emploi de la couleur arbitraire et couleurs froides pour représenter les ombres.

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

Derain, 5 toiles et 4 pastels.

Portrait ou Buste de femme (huile sur toile) : posture originale avec le cou en spirale ; couleurs arbitraires.

Le Séchage des voiles, 1905 ; huile sur toile, Moscou. Larges parties de la toile sans pigment coloré, grande simplification de l’exécution,  site reconnaissable avec le clocher de l’église ND des Anges à Collioure et l’anse de la plage, effet spectaculaire de cet alignement de voiles blanches, triangulaires et surdimensionnées.

Le vieil arbre, 1904, Centre Pompidou. Peint à Chatou. Couleurs froides, et pourtant, c’est un tableau fauve.

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

Maurice de  Vlaminck, 5 toiles.

L'Etang de Saint-Cucufa : vers 1904 (coll part), situé à Rueil-Malmaison. Encore marqué par le divisionnisme. 

La Maison de mon père : l’objet principal de la représentation est l’arbre central, situé au premier plan du verger, branches dépouillées, et pourtant, en raison du titre on cherche la maison, éloignée en arrière-plan. Les lignes de perspective rejoignent le point de fuite à côté de la maison,  et suggèrent un paysage vaste, accentué par l’horizon placé assez bas, au tiers inférieur du format. Malgré la disparition du contour, la construction du tableau révèle les principes théoriques académiques.

La Vallée de la Seine à Marly, 1905, foisonnement de la nature sous le soleil, avec les nuages tourbillonnants. Premier plan assez vaste et plutôt vide, arrière-plan comportant les éléments principaux : composition assez fréquente dans le travail de Vlaminck. Comme Van Dongen, il ne s'éloigne pas de la région parisienne pour peindre.

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

Henri Manguin, 5 toiles.

La Sieste, 1905, Suisse, Winterthour, Villa Flora. Composition très sobre : la jeune femme, son épouse, allongée sur une chaise longue disposée sur un plan parallèle à celui du tableau. Les arbres encadrent la scène dans une perspective descendante jusqu’à la mer. Les taches lumineuses du soleil décolorent les tons, procédé plus connu depuis les œuvres de Renoir.

Jeanne sur le Balcon, 1905. Ni le thème, ni la composition  ne sont novateurs, mais bien le coloris qui se modifie peu à peu sous le soleil méditerranéen.

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

Charles Camoin, 5 toiles.

Terrasse Saint-Tropez, 1905, Nice, MBA. Composition et sujet très banals, mais facture éclatante de la robe qui tranche sur le fond plus fade du paysage.

Agay (bord de mer) : lieu-dit à Saint-Raphaël, dans le Var, vue d’une hauteur, le site est un prétexte pour des essais de couleurs franches, employées dans des contrastes violents, mais ces couleurs ne sont pas encore arbitraires.

Le Port de Cassis par temps gris. Le ciel est gris, mais tout le tableau est lumineux et coloré grâce, en particulier, au travail  délicat des reflets sur l’eau.

 

Albert Marquet, 5 toiles.

Vue d'Agay, 1905, Orsay. Paradoxe du point de vue sur le bord de mer caché par les arbres et les grands cactus du premier plan,  coloris très cru, par l’association des jaunes et des verts.

Le Port de Menton, L'Ermitage. Vue en biais, peu académique, des bateaux coupés par le cadre du tableau restreignent l’espace et obligent à recréer mentalement un espace plus vaste.  Coloris plutôt tendre.

 

Les toiles au coloris intense de la salle VII ont bien sûr provoqué de vives réactions. Pour Camille Mauclair « cette exposition est un pot de peinture jeté à la face du public ». Le  critique d'art Louis Vauxcelles écrit « Au centre de la salle, un torse d'enfant et un petit buste en marbre d'Albert Marque qui modèle avec une science délicate. La candeur de ces bustes surprend au milieu de l'orgie des tons purs : Donatello chez les fauves » (quotidien Gil Blas, 17 oct. 1905). Des années  plus tard, en 1939, Louis Vauxcelles explique qu'il a repris cette expression d'une conversation où un critique s'adressait ainsi à Matisse : « Donatello dans la cage aux fauves ». C’est bien ce côté sauvage, qui va donner son nom à ce groupe encore informel. Georges Rouault et Kees Van Dongen exposés dans une autre salle sont aujourd'hui considérés comme des artistes majeurs du fauvisme.

C'est davantage un groupe d'amis peintres qui s'influencent mutuellement, qu'une école ayant une doctrine. Les Fauves sont parmi les premiers à travailler souvent dans les régions méditerranéennes où le soleil rend les couleurs éclatantes. Très tôt, ils évoluent vers le dessin simplifié (contraire à leurs aptitudes réelles, notamment Matisse et Dufy), la couleur libre et la facture franche. Leur point commun principal, et essentiel, réside dans l'emploi des couleurs vives, pures et souvent chaudes, mais chacun préfère une gamme colorée particulière : Matisse, Manguin utilisent des oranges et des violets, Vlaminck le vert, le jaune et le rouge dans les Vues de Chatou ; Derain le rouge et le bleu dans ses représentations de la Tamise. Marquet, Dufy et Manguin aiment représenter les rues pavoisées, les 14 juillet ou les panneaux d'affichage. Certains emploient la couleur selon des expérimentations plus anciennes : une succession de plan colorés en opposition pour traduire un effet de profondeur et de mouvement : Matisse et Dufy.

Les thèmes majeurs du fauvisme sont à peu près les mêmes que  ceux des impressionnistes, représentation de la nature, d'un quotidien heureux, lumineux et poétique, avec des tableaux colorés dont se dégage souvent une impression de joie de vivre, de contemplation de la nature. Par le coloris seulement, l'expressionnisme allemand se rapproche du Fauvisme mais s'en distingue radicalement par une atmosphère brutale, tragique, inquiète ou nostalgique, que l'on peut entrevoir dans certains tableaux de Rouault, de plus souvent chargés d'une forte spiritualité.

I - La figure humaine, le nu et le portrait. Quelques tableaux, bien présents dans la carrière des différents peintres, mais peu nombreux en proportion de la totalité de leur production.

 

Marquet,  Nu d’atelier, dit le Nu fauve, 1898. Bordeaux MBA.

 Sans doute le plus connu. En réalité, le peintre représente l’atmosphère de l’atelier : 2 autres peintres au travail et le modèle qui pose son pied droit sur une cale en bois pour tenir la pause.  Pas vraiment une étude anatomique, cerne noir pour  les contours du corps, mais c’est l’arrière-plan du tableau qui est essentiel, constitué par le mur de la salle, le papier peint et l’affiche  mis en évidence par le coloris vif. 

Marquet, Matisse peignant dans l'atelier de Manguin, 1904-1905.Van Dongen, Portrait de Fernande Olivier (compagne de Picasso), 1905.Derain, Portrait de Matisse 1905.Matisse, La raie verte. Portrait de madame Matisse, 1906.Derain, Portrait de Maurice de Vlaminck, 1905.Van Dongen, La femme au collier vert, 1906.
Marquet, Matisse peignant dans l'atelier de Manguin, 1904-1905.Van Dongen, Portrait de Fernande Olivier (compagne de Picasso), 1905.Derain, Portrait de Matisse 1905.Matisse, La raie verte. Portrait de madame Matisse, 1906.Derain, Portrait de Maurice de Vlaminck, 1905.Van Dongen, La femme au collier vert, 1906.
Marquet, Matisse peignant dans l'atelier de Manguin, 1904-1905.Van Dongen, Portrait de Fernande Olivier (compagne de Picasso), 1905.Derain, Portrait de Matisse 1905.Matisse, La raie verte. Portrait de madame Matisse, 1906.Derain, Portrait de Maurice de Vlaminck, 1905.Van Dongen, La femme au collier vert, 1906.
Marquet, Matisse peignant dans l'atelier de Manguin, 1904-1905.Van Dongen, Portrait de Fernande Olivier (compagne de Picasso), 1905.Derain, Portrait de Matisse 1905.Matisse, La raie verte. Portrait de madame Matisse, 1906.Derain, Portrait de Maurice de Vlaminck, 1905.Van Dongen, La femme au collier vert, 1906.
Marquet, Matisse peignant dans l'atelier de Manguin, 1904-1905.Van Dongen, Portrait de Fernande Olivier (compagne de Picasso), 1905.Derain, Portrait de Matisse 1905.Matisse, La raie verte. Portrait de madame Matisse, 1906.Derain, Portrait de Maurice de Vlaminck, 1905.Van Dongen, La femme au collier vert, 1906.
Marquet, Matisse peignant dans l'atelier de Manguin, 1904-1905.Van Dongen, Portrait de Fernande Olivier (compagne de Picasso), 1905.Derain, Portrait de Matisse 1905.Matisse, La raie verte. Portrait de madame Matisse, 1906.Derain, Portrait de Maurice de Vlaminck, 1905.Van Dongen, La femme au collier vert, 1906.

Marquet, Matisse peignant dans l'atelier de Manguin, 1904-1905.Van Dongen, Portrait de Fernande Olivier (compagne de Picasso), 1905.Derain, Portrait de Matisse 1905.Matisse, La raie verte. Portrait de madame Matisse, 1906.Derain, Portrait de Maurice de Vlaminck, 1905.Van Dongen, La femme au collier vert, 1906.

II - Paysage : c’est  le thème essentiel des Fauves. Paris et la région parisienne ; la Normandie ; la Côte d'Azur ; Anvers ; Londres. Ce sont des vues très simples, avec des rues, des ports, des bords de mer, personnages peu détaillés. 4 thèmes : la ville, la campagne, les ports et plages, les affiches et villes pavoisées.

1 - Villes

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

 Marquet, Quai du Louvre, 1905. Cerne noir sur tons gris, perspective et lignes de construction très présentes.

Marquet, Notre-Dame au soleil, 1904. Le soleil vif décolore de plus en plus les tons avec l’éloignement.

Vlaminck, Restaurant de la Machine à Bougival, vers 1905. Orsay. Amoncellement de maisons, simplification des formes, troncs rouges, ombres bleues.

 

 

 

 

 

 

 

 

Plusieurs tableaux de Derain peints durant son séjour à Londres. Big Ben, 1905. Couleurs froides du ciel londonien réchauffées par le soleil et ses reflets. Le pont de Westminster,  1906. Couleurs contrastées, formes traitées par masse, sans détails.

 

Dans les villes, il y a aussi le divertissement moderne, peu souvent abordé par les Fauves.

Van Dongen, La Matchiche au Moulin de la Galette, 1905.

Danse brésilienne du milieu du XIXe siècle, qui devient à la mode en Europe début XXe, chantée en 1902 par Félix Mayol, « C’est la danse nouvelle, mademoiselle »… Le quart supérieur droit du tableau représente le lustre et ses lumières.

2. Campagne.

Derain, La Seine à Chatou ; (automne) 1904. Derain, Paysage de neige à Chatou ; 1904-1905. Van Dongen, La Maison à Fleury ; (été) 1905.Dufy, Paysage provençal, 1905. Marquet, Champ de coquelicots ,1905. Vlaminck, Les écluses de Bougival, 1906.
Derain, La Seine à Chatou ; (automne) 1904. Derain, Paysage de neige à Chatou ; 1904-1905. Van Dongen, La Maison à Fleury ; (été) 1905.Dufy, Paysage provençal, 1905. Marquet, Champ de coquelicots ,1905. Vlaminck, Les écluses de Bougival, 1906.
Derain, La Seine à Chatou ; (automne) 1904. Derain, Paysage de neige à Chatou ; 1904-1905. Van Dongen, La Maison à Fleury ; (été) 1905.Dufy, Paysage provençal, 1905. Marquet, Champ de coquelicots ,1905. Vlaminck, Les écluses de Bougival, 1906.
Derain, La Seine à Chatou ; (automne) 1904. Derain, Paysage de neige à Chatou ; 1904-1905. Van Dongen, La Maison à Fleury ; (été) 1905.Dufy, Paysage provençal, 1905. Marquet, Champ de coquelicots ,1905. Vlaminck, Les écluses de Bougival, 1906.
Derain, La Seine à Chatou ; (automne) 1904. Derain, Paysage de neige à Chatou ; 1904-1905. Van Dongen, La Maison à Fleury ; (été) 1905.Dufy, Paysage provençal, 1905. Marquet, Champ de coquelicots ,1905. Vlaminck, Les écluses de Bougival, 1906.
Derain, La Seine à Chatou ; (automne) 1904. Derain, Paysage de neige à Chatou ; 1904-1905. Van Dongen, La Maison à Fleury ; (été) 1905.Dufy, Paysage provençal, 1905. Marquet, Champ de coquelicots ,1905. Vlaminck, Les écluses de Bougival, 1906.

Derain, La Seine à Chatou ; (automne) 1904. Derain, Paysage de neige à Chatou ; 1904-1905. Van Dongen, La Maison à Fleury ; (été) 1905.Dufy, Paysage provençal, 1905. Marquet, Champ de coquelicots ,1905. Vlaminck, Les écluses de Bougival, 1906.

Les arbres sinueux rappellent ceux de Van Gogh (Les alyscans en Arles).  Le paysage de neige est réchauffé par les rouges. Paysage resserré par la ligne d’horizon haute dans le champ de coquelicots. Les arbres structurent la composition créant des plans et perspectives. 

3. Ports et plages. La mode des bains de mers et des villes balnéaires se développe largement pendant la 2ème moitié du XIXème. Les élégantes  viennent respirer l’air iodé en se protégeant du soleil.

Duffy, La Plage de Ste-Adresse ; nord-ouest du Havre, Seine-Maritime. 1904. Marquet, La Plage de Ste-Adresse, 1906. Marquet, Maisons à St-Tropez, 1905.

Duffy, La Plage de Ste-Adresse ; nord-ouest du Havre, Seine-Maritime. 1904. Marquet, La Plage de Ste-Adresse, 1906. Marquet, Maisons à St-Tropez, 1905.

Derain, Bateaux dans le port de Collioure, 1905. Marquet, Le Port de La Ponche, 1905.Derain, Bateaux dans le port de Collioure, 1905. Marquet, Le Port de La Ponche, 1905.

Derain, Bateaux dans le port de Collioure, 1905. Marquet, Le Port de La Ponche, 1905.

4. Villes  et bateaux pavoisés.

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

Marquet, Passerelle, Ste-Adresse, 1905. Personnages à contre-jour, soleil étrange ( cf Van Gogh).

Marquet, La plage de Fécamp, Seine-Maritime, à 40 km du Havre. 1906. Contrastes vert-rouge forts du côté des marins, tendres du côté mer.

Dufy, Yacht pavoisé au Havre, 1904.

Dufy, Le bateau pavoisé, 1905. Portrait de bateau original, il n’est pas entier sur la toile, point de vue peu fréquent.

Au lendemain du diner-conférence «  Les peintres fauves » au café Fauve, à  Norroy -le-Veneur, le 1er mars 2019.

Manguin, Le 14 juillet à St-Tropez, 1905. Voiles triangulaires des bateaux et mats structurent le tableau.

Dufy, La rue pavoisée, 1906.

Marquet, Le 14 juillet au Havre, 1906.

Cette  conférence d’une heure calibrée par Catherine s'est passée si vite, tous éblouis que nous étions par les couleurs éclatantes,  la  grande vitalité des œuvres et la production abondante des Fauves pourtant réalisée sur une  courte période : de 1903 à 1910 environ ! 

Van Dongen réalisant le portrait de Brigitte Bardot  (1963 ?).

Van Dongen réalisant le portrait de Brigitte Bardot (1963 ?).

Prochaines rencontres avec Les Arts 57 :

"Balade en pays messin à travers les Ex-libris crées par Albert Haefeli " jeudi 14 mars à 20 h.

au Centre socioculturel Robert HENRY, (derrière l'église) à Longeville lès Metz).

«  Rosa Bonheur  par Catherine Bourdieu. », lundi 1er avril, à Saint - Privat, 20h.  

Participation : 3 euros pour adhérents et étudiants ; 5 euros pour non-adhérents.

Réservation souhaitée par mail ou par tél :

lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

blog : http://lesarts57.over-blog.fr

 

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