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Quelques temps après la sortie en Pays-Haut : Crusnes, Audun-le-Tiche, Kanfen, et Manom, le 14 juin 2025.

Eglise de Crusnes – Musée archéologique d’Audun-le-Tiche.

Saulny, 8h, un soleil timide annonce une belle journée.  35 personnes sont au rendez-vous devant la salle polyvalente. Dans le bus, Arnaud, notre chauffeur, rappelle quelques consignes. Martine souhaite la bienvenue, puis Catherine trace les grandes étapes de la journée qu’elle nous a concoctée.

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Première étape : Crusnes, l’église Sainte-Barbe.

 

Vers 9h30, de la place nous admirons cette église singulière. Petite commune au début du siècle, Crusnes voit sa population augmenter rapidement grâce à l’exploitation du minerai de fer, de 323 habitants en 1900 à 2212 habitants en 1936 ! L’extension du village est articulée suivant un plan orthogonal. L’église est édifiée en 1938, vers le milieu de ce quartier de mineurs essentiellement Lorrains, Italiens et Polonais.

Commandée par la famille De Wendel, elle est entièrement métallique, construite sans un seul boulon. Le plan conçu par l’architecte Claude Robbe, la construction dirigée par Fernand Fillot qui expérimente de nouvelles méthodes de préfabrication de bâtiments métalliques par des panneaux en acier glissés dans l’armature en fer. C’était un prototype d’église préfabriquée que l’on pourrait diffuser partout dans le monde où existaient des missions catholiques avec l’avantage de pouvoir être assemblée par une main d’œuvre non qualifiée.

Les dégâts causés par la guerre en 1940, la fermeture des mines ensuite, l’entretien était devenu difficile. Toute rouillée dans les années 1980, des solutions seront trouvées pour la rénover. Symbole de l’histoire industrielle, cet édifice unique et emblématique est classé Monument Historique en 1990.

Soubassement en béton, un vaisseau central, deux vaisseaux latéraux, structure architecturale ancienne mais style art déco par les formes géométriques des lancettes, l’oculus hexagonal…

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L’emmarchement surélevant l’édifice lui donne plus de monumentalité et permet de monter vers l’espace sacré. Le porche est soutenu par des colonnes jumelées lisses, auvent pyramidal, adossé à un avant-corps qui porte un vitrail hexagonal au 2e niveau et se transforme en clocher mur au 3e niveau. La cloche est placée dans l’ouverture centrale surmontée par un couronnement triangulaire, un globe terrestre et une croix, éléments traditionnels. La porte d’entrée est surmontée par une inscription dédiée à la patronne des mineurs « Saint Barbe, priez pour nous ».

 

Un narthex étroit sépare la porte d’entrée extérieure et celle qui ouvre l’intérieur de la nef. L’église, très lumineuse, est construite suivant un plan basilical traditionnel. C’est une vaste nef à 3 vaisseaux, fenêtres hautes, plafond plat, chœur à pans coupés. Les vaisseaux latéraux moins larges se poursuivent en un déambulatoire étroit autour du chœur.

Des gradins mènent au maître-autel en calcaire qui porte un tabernacle en métal. De part et d’autre des bas-reliefs de La Vierge et de Sainte Barbe du sculpteur Emile - Juste Bachelet. (1939)

Sur les murs latéraux, un très beau chemin de croix, style art déco. Il a été gravé, taillé, peint et doré sur des blocs de minerai de fer, la minette lorraine. Réalisé après 1946 par G.Serraz, il a été restauré en 2009.

Aux extrémités des bas-côtés, 2 sculptures très intéressantes par leur facture et l’interprétation du sculpteur G Serraz. En calcaire, elles ont aussi été réalisées après-guerre. A gauche, la Vierge des Mineurs. Elle est dans une galerie de mine qu’elle soutient de ses mains levées protégeant deux mineurs qui travaillent sous ses bras. A droite, Retable de la Crucifixion. On ressent une grande humanité dans la proximité des visages du Christ et de la Vierge, et une étonnante et très belle Marie- Madeleine aux cheveux courts ! (à la mode de l’époque).

Quelques temps après la sortie en Pays-Haut : Crusnes, Audun-le-Tiche, Kanfen, et Manom, le 14 juin 2025.
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Quelques temps après la sortie en Pays-Haut : Crusnes, Audun-le-Tiche, Kanfen, et Manom, le 14 juin 2025.

Des peintures de Nicolas Untersteller étaient placées sous les fenêtres, elles sont conservées au diocèse. Le grand vitrail du chœur est une Sainte Barbe qui protège les mineurs à la manière d’une Vierge au manteau. Il a été réalisé d’après un carton d’Hélène Delaroche, épouse de N. Untersteller.

 

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Cette église, classée Monument Historique, a été désacralisée, et rachetée en 2022 par le patron du groupe immobilier Patrice Besse, spécialiste des édifices de caractère. Il a entrepris de gros travaux, cherche des donateurs puis il souhaite en faire un lieu culturel à disposition des habitants.

 

Vers 10 h 30, reprenons le bus pour nous diriger vers Audun-le-Tiche. Dans un rond-point, l’émouvante sculpture en acier Hommage aux déportés d’Amilcar Zannoni, ce mineur devenu sculpteur.

 

 

Dans la rue principale, Arnaud nous dépose à proximité du Musée archéologique installé dans l’ancien temple protestant désacralisé. Ce temple construit en 1893 pendant l’annexion était encore un lieu de culte jusqu’en 1981.

 

 

Il a été réaménagé pour le musée qui a ouvert en juillet 2021, offrant une belle surface d’exposition de plus de 300 m2 à l’association SAHLA, Société Audunoise d’Histoire Locale et d’Archéologie. Fondée en 1967 par trois instituteurs, elle œuvre pour la sauvegarde du patrimoine historique et archéologique local.

 

Camille, jeune secrétaire bénévole de l’association nous accueille et prend en charge un groupe.

Fin XIXe, la mine à ciel ouvert avait mis à jour quelques tombes. Le site fouillé à partir de 1968 s’est révélé être une exceptionnelle nécropole mérovingienne livrant plus de 200 tombes et 350 squelettes…

 

 

Nous débutons par une première petite salle dont les objets : silex, pointes de flèches, bracelets…  témoignent d’une occupation préhistorique. Dans la salle suivante, pièces de monnaie, couteaux, fibules, poteries, mosaïque…  datent de la période gallo-romaine.

Une plus grande salle consacrée aux mérovingiens expose le contenu de certaines tombes. Trois types de sépultures ont été répertoriées dans la nécropole : quelques fosses en terre libre, quelques sarcophages pour des personnes plus riches, mais la grande majorité des tombes sont maçonnées en pierres sèches, réutilisant les éléments gallo-romains, et remplies de terre.

Dans une vitrine : une longue épée, un scramasaxe (= épée courte), des éléments de ceinture très travaillés, damasquinés, cette tombe était sans doute celle d’un chef. La damasquinure était une technique incrustant des fils d’argent ou de laiton dans des sillons, les motifs étaient géométriques. C’était un art populaire aux VIe-VIIe s., malheureusement à cause de ces métaux sans doute, de nombreuses sépultures ont été pillées.

Une autre vitrine expose des parures, bijoux, sorte de boucles d’oreille créole, de tombes féminines. Sur une bague une croix évoque le culte chrétien…

 

La tombe 103 est appelée la tombe « mystère ». Elle comporte dans un double enclos, les squelettes de 2 jeunes hommes sans tête et sans pieds mais avec des éléments d’apparat, et de guerrier.

 

 

Parmi quelques stèles du cimetière, l’une d’entre elle appartenait à J.F Cochard, inquisiteur de la ville. Les procès en sorcellerie étaient rapides, les condamnées pendues sur la colline.

Sous la magnifique rosace datant de la dernière campagne d’aménagement du temple en 1970, une judicieuse muséographie met en valeur les plus belles sculptures gallo-romaines.

Hercule tient la griffe du lion dans sa main, sa couleur rougeâtre est due au sol ferrugineux – Apollon, dieu guérisseur prend la forme d’un adolescent nu, doté d’une lyre, tresse reconnaissable. IIe s.

 

 

Pièce maîtresse du musée, la croix pattée d’Audun, datée du VIIe s., est sculptée dans un calcaire local. Elle se compose d’une croix à 3 branches décorées d’incisions, reposant sur un socle orné en son centre d’une rosace païenne à 7 pétales. Objet unique et symbolique, elle est inscrite au titre des Monuments Historiques. Elle est le témoignage d’un élément de transition entre culte païen et chrétien.

Minerve gauloise casquée, en ronde bosse, IIe s., elle a une vocation guérisseuse. --- Jupiter, cavalier à l’Anguipède, IIIe s. incomplet, il devait tenir son foudre et écraser le monstre, un petit drapé lui avait été confectionné pour l’inauguration du musée. --- Sirona, IIe s. déesse associée à Diane et à Apollon, notamment à proximité de sanctuaires aux sources.

Francois Ponsin, La Faîencerie, 1910.

Les dernières vitrines exposent des céramiques. En 1748, François Boch installe un petit atelier de céramique au sein de la maison familiale située près des anciens châteaux détruits d’Audun. Les pièces produites sont simples, vendues dans les environs. Ses 3 fils créent une petite manufacture en 1755 qui va prendre de l’ampleur puis migrer au Luxembourg et s’étendre à Mettlach en 1809. Pour contrecarrer la concurrence anglaise, Jean François Boch fusionne avec son concurrent Nicolas Villeroy. Leurs enfants se marient et créent Villeroy et Boch en 1842. La faïencerie d’Audun cessera toute activité en 1869.

Assiette, Villeroy et Boch XXe, série d’Audun – Légumière Villeroy et Boch, collection Audun, 2001.
 
 

Le dernier niveau est réservé à des expositions temporaires, la préhistoire en ce moment, néandertal et sapiens. 

Très intéressante visite grâce à Camille, agréable et passionnée qui a retrouvé ses professeurs. Ce petit musée mérite vraiment le détour, il peut se visiter les week-ends et sur rendez-vous à partir de 5 personnes.     Sahla@outlook.fr

 

12h30, Il est temps de rejoindre le bus. Des pavés particuliers sont installés sur le trottoir devant certaines maisons : ce sont des Pavés de mémoire aussi appelés Stolpersteine. Dédiés aux victimes du nazisme dans de nombreuses villes de France et capitales européennes, ils proposent une autre manière de commémorer pour ne pas oublier. 80 000 pavés déjà installés dans 22 pays d’Europe. Œuvre de l’artiste allemand Gunter Demnig.

C’est au restaurant Gigi l’amoroso de Dudelange que nous allons déjeuner.

Quelques temps après la sortie en Pays-Haut : Crusnes, Audun-le-Tiche, Kanfen, et Manom, le 14 juin 2025.
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A suivre, un peu plus tard : l'église de Kanfen et le château de Manom ...

Toute l'équipe de Lesarts57 vous souhaite un bel été. 

​​​​​​ Lesarts57@gmail.com  

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