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20 juin 2024 4 20 /06 /juin /2024 19:18
Notre-Dame de l’Épine, le moulin de Valmy, musée de la Princerie à Verdun..

Notre-Dame de l’Épine, le moulin de Valmy, musée de la Princerie à Verdun..

Tout le monde est au rendez-vous ce matin frais du 1er juin, salle polyvalente de Saulny. Nous sommes 46 à nous installer dans le bus. Assis, ceintures bouclées, notre chauffeur Patrice peut démarrer, il est 8h. Après une petite pause confort sur l’aire de Valmy, la jolie basilique Notre-Dame de l’Epine apparait dans la campagne champenoise.

Première étape :  la Basilique Notre-Dame de lÉpine.

10h 30, sur le parvis nous attendent Aurélien et Sœur Marie-Estelle pour les visites guidées. Une communauté de 6 Bénédictines de l’ordre du Sacré Cœur de Montmartre est installée au prieuré au cœur du village. Les Sœurs travaillent en collaboration avec les prêtres et les laïcs qui font vivre le sanctuaire. Elles ont une mission de présence, d'accueil et de prière. Aurélien emmène le premier groupe à l’intérieur tandis que Sœur Marie-Estelle nous présente les origines et la façade extérieure du sanctuaire.

 

On raconte que des bergers, la veille de l'Annonciation, le 24 mars 1400, auraient découvert une statue de la Vierge à l'Enfant dans un buisson d'épines, dégageant une forte lumière. On est en pleine guerre de Cent ans, (1337 - 1453), le pays est ravagé, la région pauvre, beaucoup de bosquets, de buissons. Une chapelle dédiée à Marie existait. Les gens du village et des environs s’y rassemblent, elle devient un lieu de pèlerinage. 

La guerre et la peste qui sévissent expliquent en partie le regain de ferveur religieuse. On construit de nombreuses églises au Moyen Âge. Les offrandes des pèlerins apportent de la prospérité économique. Les pèlerinages deviennent encore plus importants si des reliques sont présentes, soit de saints locaux, soit des éléments plus prestigieux ramenés par les croisés. Elles servent de support de spiritualité nécessaire à l’intercession avec Dieu. La statuette de la Vierge à l’Enfant en pierre date du 13e- 14e siècle. Une tradition des « répits » de nourrissons s’est installée, c’est-à-dire le retour momentané à la vie d’enfants mort-nés, le temps de les baptiser. Cette pratique n’était cependant pas reconnue par l’église. L'Épine semble être resté un pèlerinage traditionnel et surtout un lieu de recours spécialisé dans les demandes en lien avec la maternité et la petite enfance.

Située à 8km de Chalons, elle est connue comme but de pèlerinage important en Champagne et au-delà, à partir de 1405. La construction de l'église actuelle débute vers 1406 et se poursuivra jusqu'en 1527 pour le gros-œuvre. Le chantier démarre par le milieu de l’église et se termine par la façade de style gothique flamboyant à deux tours. Elle comporte trois portails. Un grand Christ en croix, couronné d’épines, se détache devant une petite rose et une galerie flamboyante. Des décors végétaux nombreux et variés, feuilles de laitue, de choux ornent les sculptures.

Sur la tour sud, plus élevée, deux cercles de pierre sont couronnés de huit lys, à la fois symbole de la Vierge Marie et de la royauté. Après la guerre de Cent Ans, le roi Charles VII victorieux accompagné de son fils, le futur Louis XI, alors petit garçon, vinrent remercier la Vierge Marie. Plus tard, en 1471, Louis XI offrira 1200 écus d’or. La flèche nord, arasée en 1798, pour permettre l’installation d’un télégraphe Chappe, a été reconstruite en 1868, grâce à la générosité de Napoléon III. En remerciement, une couronne portant 8 aigles a été installée sur le tambour octogonal de la tour. Plus de 120 gargouilles médiévales remarquables protègent la basilique.

 

Avant de pénétrer dans la basilique, Sœur Marie-Estelle nous montre une pierre gravée en 1610 : les troupes royales stationnant au village ont été affectées par l’assassinat du roi Henri IV.

A l’intérieur, une plaque rappelle qu’en 1914 lors de la bataille de la Marne, il était question de détruire les flèches trop repérables pour l’ennemi, le capitaine Louis d’Hangouwart, en demandant un délai de réflexion, les sauva de la destruction.

 

La nef, voûtée d’ogives et dotée de fenêtres hautes, est d’une jolie couleur blonde caractéristique de la pierre de Savonnières (Meuse). Un superbe jubé délimite l’espace sacré. Datant du 15e siècle, il est surmonté d’une balustrade ajourée avec épines.

Il porte une poutre de gloire, érigée au 16e : un grand Christ en croix, couronné d’épines, avec, à ses pieds, les statues de Marie et Jean. A ses extrémités, la croix fleurit en fleurs de lys, signe annonciateur de la vie qui jaillit après la mort. Sur le jubé, les insignes de la clochette et du pavillon, donnés par le pape Pie X, rappellent que l’église de l’Epine a été élevée au rang de basilique en 1914. Lors de la visite d’un pape, son entrée est accompagnée avec la clochette et il est abrité sous le parasol ou pavillon. Tandis qu’une cathédrale est l’église principale d’un diocèse où se trouve une cathèdre, siège de l’évêque.

 

 

L’arcade droite du jubé abrite une niche contenant la copie de la statue de la Vierge du buisson. L’originale du 14e siècle est exposée lors des grandes fêtes mariales.

Etonnant, le puit creusé pour le chantier en 1406 est encore présent. Profond de 27m, on y puise encore de l’eau pour les baptêmes ou pour les fidèles qui souhaitent boire son eau, on lui prête des vertus de fécondité et de guérison.

Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.

 

A l’arrière du jubé, caché dans la décoration, un escargot choisit les tables de la loi plutôt que la feuille de salade, symbole de « la foi en progrès » car l’escargot ne recule jamais !  

Dans une des chapelles, une superbe Mise au tombeau provenant d’un couvent de Chalons, a ainsi été sauvé de la destruction à la Révolution. Ce groupe sculpté, aux personnages à taille réelle, est daté de 1550. Il représente la scène de l’ensevelissement du Christ, le soir du Vendredi Saint.

Nicodème et Joseph d’Arimathie l’ont détaché de la croix. Le Christ est étendu sur le linceul. D’une grande vérité anatomique, il a les mains posées sur le périzonium. Deux anges portent les instruments de la Passion : la tour de flagellation et la croix. Marie est soutenue par Jean, tous deux sculptés dans le même bloc de pierre. Deux saintes femmes et Marie-Madeleine aux longs cheveux, portent déjà les aromates pour embaumer le corps au matin de Pâques. Des larmes sont sculptées sur les visages. Tous les regards convergent vers le Christ. Malgré la douleur, cette sculpture dégage beaucoup de paix et de sérénité.  

Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.

Sœur Marie Estelle nous conduit devant un petit monument étonnant, voûté d’ogives : le trésor ou tabernacle - reliquaire daté de 1543. Les reliques y sont conservées parmi lesquelles un morceau de la Sainte Croix, un fragment de la grotte de la nativité rapportés de Terre Sainte par un pèlerin… La partie tabernacle abritait les hosties, coté interne. La fresque, côté externe, représente la Vierge Marie entourée de ses nombreux symboles bibliques, lys, rose, jardin clos, puits, palmier, tour de David, temple de Salomon, …A ses pieds, des offrandes dans un panier.

Notre-Dame de L'Épine a toujours frappé les voyageurs et inspiré les écrivains, en particulier Victor Hugo : « …surprise étrange de voir s’épanouir…dans ces champs, …cette splendide fleur de l’architecture gothique… »  (Lettre à un ami, 1842). Elle a été classée monument historique en 1840 et inscrite en 1998 sur la liste du patrimoine mondial par l'Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

La visite guidée intérieure terminée, nous avons encore un peu de temps pour admirer l’extérieur et ses gargouilles incroyables, « particulièrement compliquées et curieuses. Elles se composent de deux monstres dont l’un porte l’autre sur les épaules… » Victor Hugo, Lettre à un ami, 1842.

Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.

A 11h30, nous rejoignons le bus garé sur une petite place, pour nous rendre au restaurant « La Victoire » à Valmy. Convivialité et bonne humeur sont au rendez vous de ce repas dont le chef, d’origine grecque, a proposé des assiettes généreuses. 

Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.

Deuxième étape :  Valmy.

Repas si agréable que nous avons pris un peu de retard sur l’horaire prévu, 14h passées, il est temps de nous rendre sur le site historique de Valmy. Invisible de loin, le centre d’interprétation, semi-enterré, est construit à même le flanc de colline. Il préserve ainsi le panorama à 360° dont le point culminant demeure le moulin. Maîtrise d’œuvre et scénographie ont été confiées à l’architecte Pierre-Louis Faloci.  

Une entaille dans la butte nous conduit vers « Valmy 1792 ». Arrivés dans le hall d’accueil, deux groupes se reforment, l’un démarre par le centre d’interprétation, l’autre se rend au moulin. Le musée propose un parcours expliquant les enjeux et le déroulement de la bataille.

Le couloir chronologique rappelle le contexte politique et social de la France, le long duquel des alvéoles évoquent différents thèmes. La première concerne : le Paris révolutionnaire : prise de la Bastille, Déclaration des droits de l’Homme, fuite à Varennes…

Les modules suivants présentent la mise en place des troupes, l’équipement des soldats, des collections d’armes… Les uniformes français sont soit blancs pour les soldats professionnels (royaux) soit bleus pour les soldats volontaires (moins expérimentés). Le point d’orgue de la visite est certainement la magnifique maquette animée de 4 x 2,50 m, restituant la topographie des lieux. Elle reconstitue les mouvements des troupes depuis les premières heures de la bataille jusqu’au crépuscule. L’ambiance des combats est simulée par des détonations. La stratégie des généraux très bien expliquée, les signes et politesses entre gens bien éduqués pour envoyer les hommes au front est étonnante.

En 1791, sous la pression de l’aristocratie française émigrée et craignant que les idées révolutionnaires ne se propagent à toute l’Europe, Léopold II d’Autriche et Frédéric Guillaume II de Prusse enjoignent le peuple de France à ne pas attenter à la souveraineté de Louis XVI. Cette annonce passe pour une provocation. Au grand étonnement de toute l’Europe, l’Assemblée nationale française déclare la guerre au « roi de Bohème et Hongrie », Léopold, aussi Empereur du Saint Empire Romain Germanique en avril 1792.

Brunswick - Kellermann – Dumouriez.

Au mois de septembre 1792, les troupes austro-prussiennes commandées par le duc de Brunswick prennent la direction de Paris. La coalition progresse rapidement et arrive à hauteur de Sainte-Ménehould. Plus rien ne semble pouvoir arrêter leur progression jusqu’à Paris. Sur ordre de l’Assemblée nationale, le général Dumouriez, à la tête de l’armée du Nord (30 000 soldats), réagit et élabore un plan de bataille audacieux. Le général Kellermann (armée du Centre, 35 000 hommes) le rejoint. L’objectif : couper les Prussiens de leur précieux ravitaillement venant de Verdun et les forcer à mener combat en Argonne. Le 20 septembre 1792, le théâtre des opérations est fixé : Brunswick affrontera les armées de Dumouriez et Kellermann sur les hauteurs du village de Valmy.

Galvanisés par l’enthousiasme de Kellermann au cri de « Vive la nation » et soutenus par les puissants canons Gribeauval, les révolutionnaires maintiennent leurs positions et contre toute attente, tiennent en échec la coalition. La bataille est perdue pour les Prussiens. Goethe, présent sur le champ de bataille écrira que « de ce lieu, de ce jour, date une nouvelle époque de l’histoire du monde ». La 1ère République est proclamée à Paris le lendemain, le 21 septembre 1792.

Goethe, présent sur le champ de bataille écrira que « de ce lieu, de ce jour, date une nouvelle époque de l’histoire du monde ». La 1ère République est proclamée à Paris le lendemain, le 21 septembre 1792.

Pièce d’artillerie rare : le fameux canon Gribeauval est exposé. Il ne reste que très peu d’exemplaires complets (affût en bois et tube métallique) dans le monde. Ce type de pièce était utilisé par l’armée française lors des guerres de la Révolution puis dans les armées napoléoniennes. Derrière la baie vitrée, on aperçoit le moulin de Valmy.

Le canon Gribeauval - Le moulin de Valmy.

La bataille de Valmy est restée dans la mémoire populaire pour sa charge symbolique. Elle a vu s’affronter deux visions du monde : d’un côté la monarchie absolue incarnée par l’Autriche et la Prusse, de l’autre la liberté et l’égalité des droits affirmées par la Révolution Française. 

Le temps imparti pour la visite du centre historique terminé, le parcours du groupe se poursuit au pied du moulin, au sommet de la butte.

Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.

Pauline nous accueille au moulin. Nous admirons ce superbe panorama à 360°, site de la bataille. C’est le 4ème moulin depuis la construction du moulin originel au XVIe siècle. Les moulins à vent permettaient la transformation du grain en farine, il y en avait un tous les 10km environ. Point de repère idéal pour l’armée adverse, il est détruit pendant la bataille de Valmy sur ordre de Kellermann. Le meunier sera indemnisé, son moulin reconstruit. Cependant, ce moulin à vent n’a pas pu soutenir la concurrence des moulins à eau qui se multiplient au début du XIXe siècle. Il est rasé. Plus tard, Valmy devient un lieu de mémoire, symbole de la victoire de la Révolution. En 1947, un nouveau moulin venu des Flandres est inauguré … mais balayé par la tempête de 1999.

En 2005, un nouveau moulin sur pivot, construit dans les ateliers de Villeneuve d’Ascq, est inauguré. Contrairement aux moulins provençaux dont le toit tourne avec les ailes, pour celui-ci, c’est toute la structure qui tourne. Pour mettre les ailes au vent, il est orientable par la poutre de l’escalier, la cage tourne, l’escalier suit. Sa forme plus trapue est typique des moulins de Champagne au XVIIIe siècle, différente des moulins flamants plus élancés. Son mécanisme est complet, parfaitement fonctionnel et peut produire la farine. Il est mis en mouvement et ouvert au public quatre fois dans l’année : à Pâques, en mai, au 14 juillet et aux journées du patrimoine. Malheureusement, ses ailes sont tombées en 2022, victimes d’un champignon qui a rongé la tête de l’arbre moteur. Une équipe d’architectes travaille à leur reconstruction qui devrait se concrétiser en 2025. Ils réfléchissent à un dispositif permettant d’évacuer l’humidité et ferait tourner plus régulièrement les ailes. 

Les ailes sont portées par un énorme arbre en chêne provenant de la forêt d’Orléans. Elles ne tournent que recouvertes de toile. Un ingénieux système de cordages pour monter les sacs de grain, des roues dentées en bois, pignon, lanterne désaxée qui entraine la meule tournante sur la meule dormante, une trémie pour vider le grain entre les meules, un deuxième système à couteaux dans un tonneau de brassage pour obtenir une mouture plus fine… témoignent d’un magnifique travail de conception, de réalisation et de travail du bois !

Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.

Pauline est passionnante mais l’horloge tourne, nous n’avons plus le temps de nous rendre au monument de Kellermann : une statue en bronze représentant le général victorieux, bicorne en main, et sabre au poing. Il souhaitait que son cœur repose là où il a mené sa plus grande bataille, il est conservé dans un petit obélisque à proximité, son corps se trouve au cimetière du père Lachaise. Sur le parcours, un petit monument abrite les cendres de la princesse Ginetti, son arrière-petite-fille qui a beaucoup œuvré pour honorer la mémoire de son aïeul.

 

Troisième étape :  le musée de la Princerie à Verdun.  

Sous une fine pluie, nous rejoignons le bus. Un trajet d’environ 45 mn est nécessaire pour arriver à Verdun. Le musée de la Princerie est situé sur les hauteurs, dans la vieille ville. Approche difficile du bus, pour cause de travaux dans la ville, de sens interdits, … finalement garé en contrebas, il nous faut gravir à pied une montée pour parvenir au musée.

Cette ancienne bâtisse Renaissance est située à l’emplacement supposé de la maison du Princier. Le princier était jusqu’au 14e siècle le plus haut personnage religieux après l’évêque.Les chanoines De Musson construisirent en 1525 cette belle demeure avec cour et jardin d’agrément. Rachetée par la ville après la 1ère guerre, le musée y est installé depuis 1932. Tandis qu’un premier groupe démarre la visite intérieure, nous découvrons la cour, sa double galerie élégante aux arches en anse de panier. Elle accueille une impressionnante collection de taques de cheminées.

Guidé par Cindy, le deuxième groupe peut entrer. Le fond du musée était essentiellement composé d’animaux naturalisés et de minéraux. Depuis, les collections se sont enrichies par des pièces se rapportant à l’histoire de Verdun et de ses environs depuis la préhistoire jusqu’au XXe siècle.

Cette salle d’entrée présente des trésors médiévaux. Au centre, les gisants de François de Sainctignon et de son épouse, bailli de l’évêché de Verdun et chambellan du duc de Lorraine au 16e siècle. A leurs pieds, deux chiens allongés, symboles de fidélité. Dans la 1ère vitrine, un beau crâne sculpté en marbre attribué à Ligier-Richier (16e s.). Au fond, de belles statues médiévales ayant gardé leur polychromie d’origine en particulier saint Roch, saint guérisseur populaire invoqué contre la peste qui a durement frappé la Lorraine au 16e s. Touché lui-même, il en montre les signes sur sa cuisse.

Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.
Au lendemain de la sortie à l’Epine, Valmy et Verdun, le 1er Juin 2024.

Un remarquable peigne liturgique en ivoire, d’origine anglo-normande, finement sculpté en bas-relief, daté vers 1120, cet objet était utilisé uniquement par l’évêque avant un office religieux. Il aurait été offert à Henry de Winchester devenu évêque de Verdun en 1117.

Dans la petite chapelle gothique au fond, une rare Vierge à l’Enfant en bois polychrome provenant d’une église meusienne et datée du 12e s.

La salle suivante est consacrée à la préhistoire, de nombreux fossiles y sont exposés parmi lesquels une mâchoire de crocodilien, (jurassique, 150 millions d’années) une dent de mammouth, (paléolithique, -300 000à - 40 000 ans) … trouvés dans la carrière d’Haudainville (Meuse).  Différents outils provenant d’agriculteurs éleveurs trouvés dans des sites meusiens (néolithique, -6000 à -2000 ans) témoignent de l’implantation humaine très ancienne sur ce territoire.

Une autre salle dépeint Verdun et ses environs à l’époque gallo-romaine. Des objets de la vie quotidienne sont exposés des bijoux, accessoires de vêtements, colliers, torques, fibules, en bronze, objets en verre, en os, céramiques. Pour la partie mérovingienne, travail de l’or de l’argent, orfèvrerie d’une plus grande délicatesse, …

Nous pressons un peu le pas, le musée ferme normalement à 18h mais Cindy, nous offre généreusement du temps supplémentaire. A l’étage, une petite salle consacrée au mobilier lorrain, une autre à l’histoire de Verdun. Cité épiscopale au rayonnement important, elle est l’un des « Trois-Evêchés » avec Metz et Toul. Ville de garnison, rôle militaire mais aussi cité sur l’eau, Verdun a su exploiter la Meuse pour alimenter son commerce et ses activités artisanales et industrielles.

Edmond Petitjean, Verdun et la Meuse avant 1914, vers 1891.- Alfred Renaudin, Verdun en 1919, 1919. Louis Hector Leroux, Lesbie pleurant son moineau, 1868.
Edmond Petitjean, Verdun et la Meuse avant 1914, vers 1891.- Alfred Renaudin, Verdun en 1919, 1919. Louis Hector Leroux, Lesbie pleurant son moineau, 1868.
Edmond Petitjean, Verdun et la Meuse avant 1914, vers 1891.- Alfred Renaudin, Verdun en 1919, 1919. Louis Hector Leroux, Lesbie pleurant son moineau, 1868.
Edmond Petitjean, Verdun et la Meuse avant 1914, vers 1891.- Alfred Renaudin, Verdun en 1919, 1919. Louis Hector Leroux, Lesbie pleurant son moineau, 1868.

Edmond Petitjean, Verdun et la Meuse avant 1914, vers 1891.- Alfred Renaudin, Verdun en 1919, 1919. Louis Hector Leroux, Lesbie pleurant son moineau, 1868.

 

L’ Allégorie de Verdun, sculpture en plâtre de Henri Frédéric Varenne, maquette préparatoire pour celle située sur le fronton de la gare de l’Est à Paris. Femme casquée tenant épée et bouclier aux armes de la ville.1929.

Emblème de la ville, la dragée est née à Verdun au XIII e s. Afin d’améliorer la conservation et le transport des amandes, un apothicaire eut l’idée de les enrober de sucre. Très vite, elle devient une friandise luxueuse prisée à la cour. Les boites et leurs couvercles peints à la main par des artistes devenaient des objets au décors raffinés, particulièrement appréciés. Au 19e s., 72 tonnes de dragées sont produites chaque année par trois fabriques Lizer-Mayeur, Baudot et la plus célèbre Braquier.

 

 

La cristallerie Model développe un art verrier original à partir de 1930 : opalescence, effet de givre…

 

 

 

Les salles suivantes présentent peintures, dessins, accrochage temporaire, travaux d’enfants en collaboration avec les écoles … Le fonds de peinture est constitué par des portraits d’apparat des 17e s. et 18e s., des œuvres peintes au 19e s. par des artistes locaux : Hector Leroux ou Jean-Jacques Henner et Jules Bastien -Lepage, particulièrement apprécié !

Composition pyramidale, la jeune fille songeuse aux traits idéalisés, entourée de putti sont des éléments issus de l’enseignement académique. Cependant de nombreux détails témoignent d’une recherche de réalisme dans le travail de Jules Bastien-Lepage. La position assise avec lassitude, les habits de travail, mains sales et pieds nus de l’enfant témoignent d’une journée de labeur. Une grande attention est portée à la représentation du paysage, arbres et fleurs de la campagne meusienne, et, en arrière- plan, le village-rue typiquement lorrain. Cette œuvre est un bon exemple des influences multiples du peintre, qui se détache de l’enseignement classique pour tendre vers plus de naturalisme.

Jules Bastien -Lepage, La Chanson du printemps, 1874. (Présentée au Salon de 1874.)

Une exposition temporaire « correspondances » propose de renouveler le regard de certaines œuvres à travers une approche différente, plus sensible. Certains tableaux anciens sont associés à des œuvres contemporaines dans une juxtaposition qui interroge, interpelle…

Guillaume Barth, Elina, 2015.

 

Cet artiste alsacien est tombé en admiration devant le désert de sel bolivien en 2013. Lors de pluie, la surface se transforme en miroir. Il photographie sa sculpture en briques de sel, 3 m de diamètre. Planète éphémère qu’il nomme Elina :  du grec Hélè pour le soleil et Na pour le sodium.

Auguste Migette, La Vallée de la Moselle.1859.

 

Des ruines antiques côtoient des bâtiments modernes dans des paysages semi-imaginaires. Les ruines de Trèves dévoilent la vallée de la Moselle et les restes antiques de Jouy. Fantaisie du peintre, ce tableau s’inscrit dans la tradition des caprices, genre pictural né en Italie au 18e s.

Ces deux grandes toiles placées à proximité l’une de l’autre, par exemple, questionnent sur l’imaginaire de ces deux artistes à des périodes différentes !  Ce petit musée mérite qu’on s’y attarde davantage, d’autant que l’accueil y a été très bienveillant malgré le dépassement horaire.

Chacun à son rythme, nous redescendons pour retrouver notre bus par des chemins différents et découvrons des aspects de la ville de Verdun qui rappellent de bons souvenirs à certaines qui connaissaient bien les lieux. Préparée par Catherine, que nous remercions encore, cette belle journée si conviviale, intéressante, à la découverte de ce patrimoine pas si éloigné, a beaucoup plu à tous les participants.

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 Nous programmons au moins quatre rencontres par an et organisons deux  à trois visites guidées en fonction des événements culturels  dans la Région.

 

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