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23 avril 2019 2 23 /04 /avril /2019 16:14
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Edouard-Louis Dubufe, Portrait de Marie-Rosalie dite Rosa Bonheur : 1857. Versailles. (Rosa a peint la tête du taureau).

 

Accueillis très agréablement par M. Evrard, Président  de la MJC de Saint-Privat-la-Montagne  et  des membres de l’association, nous étions 56 à la soirée présentée par Catherine BOURDIEU, Maître de conférences en histoire de l'art à l'Université de Lorraine. 

Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.

L'enfance de Marie-Rosalie Bonheur (1822-1899) est fondatrice de sa vie de femme et d'artiste : son père quitte sa mère pendant deux ans pour entrer dans un couvent. Seule, avec 4 enfants, sans ressources, travaillant jour et nuit, elle s'épuise jusqu'à  en mourir. Dès lors, Marie-Rosalie a deux objectifs : devenir célèbre et venger la condition féminine.

 

Dès le milieu des années 1830, devant son refus d’être couturière, son père, le peintre Raymond Bonheur  lui donne ses  premières leçons de dessin.  Très douée, elle fréquente le Louvre, où elle  est souvent mal acceptée par les hommes.  Les quatre enfants  de la famille deviennent des artistes.  Autour de Rosa assise : Auguste, de dos, (1824-1884), paysagiste et peintre animalier ;  Isidore (1827-1901), peintre et sculpteur ; Juliette (1830-1891), peintre animalière, épouse Hippolyte Peyrol, directeur d'une fonderie de bronze.

Auguste Bonheur, Labourage dans le Nivernais, 1855. (Coll. Part.) ; composition efficace, représentation réussie de la lumière. Isidore Bonheur, Oie se désaltérant dans un seau (bronze). Scénette pittoresque dont le style a du succès et attire beaucoup d'amateurs. Juliette  Peyrol, Moutons se reposant dans un pré, 1869. (Coll. Part.).

Auguste Bonheur, Labourage dans le Nivernais, 1855. (Coll. Part.) ; composition efficace, représentation réussie de la lumière. Isidore Bonheur, Oie se désaltérant dans un seau (bronze). Scénette pittoresque dont le style a du succès et attire beaucoup d'amateurs. Juliette Peyrol, Moutons se reposant dans un pré, 1869. (Coll. Part.).

Genre peu abordé par les femmes, la peinture animalière, presque oubliée aujourd'hui, était très présente et appréciée au XIXe siècle.  Passionnée par la nature et le monde animal depuis l'enfance, et refusant la condition féminine de son époque,  Rosa Bonheur choisit malgré tout ce domaine. Les animaux constituent son sujet presque exclusif et  elle vit entourée d'une quarantaine d'animaux, y compris les plus inattendus, comme un couple de lions. 

 

Indépendante, elle refuse le mariage, se coupant les cheveux, (fumant le cigare chez elle). Pour les besoins de ses observations, elle se rend très souvent dans les foires aux bestiaux et dans les abattoirs de Vaugirard, de Villejuif et de La Villette. Pour pouvoir porter des pantalons en public, elle doit faire une demande de "permission de travestissement" (1857) à la préfecture de Paris : autorisation officielle, obligatoire depuis 1800. Être vêtue en homme lui permet de fréquenter ces endroits sans crainte d'être importunée et lui permet aussi de marcher plus facilement dans la campagne.

Elle peint la vie agricole et la vie sauvage, utilise régulièrement le grand format pour les scènes de genre (celui généralement réservé à la peinture d'histoire), dessine et peint sur le motif devant les scènes et les paysages qui l'inspirent. Dès 1841, à 19 ans, elle expose au Salon.

Bœufs et taureaux de la race du Cantal, 1848. (coll. part.)

 

 

Composition bien étudiée :

fond à 3 strates : le ciel, la ligne montagneuse et les pâturages ;

le coloris froid, bleu et vert  met  bien  en évidence le troupeau roux et  gris.

Les études et les tableaux de Rosa Bonheur se déclinent en plusieurs thèmes, regroupant et croisant les espèces animales avec ses différents voyages : les troupeaux : bœufs, vaches et moutons ; les ânes, les chevaux, les chiens  et les animaux de la forêt. Mais malgré ses recherches, Catherine n’a trouvé aucune espèce  aquatique et pas un seul poisson (on était  le 1er avril !!!).

Labourage nivernais : 1849 ; huile sur toile ; 1,34 x 2,60 m ; Orsay.

Labourage nivernais : 1849 ; huile sur toile ; 1,34 x 2,60 m ; Orsay.

Tableau de très grand format. Le thème évoque le premier labour du début de l’automne. Paysage de plaine et vallons au loin. La ligne oblique rend cette scène animalière spectaculaire et  les figures majeures sont  les deux attelages tirant les charrues. L’ intérêt se concentre sur celui  du premier plan dont les héros sont les bœufs  eux-mêmes, de race  charolaise à la robe claire, rousse ou blanche, si bien mise en valeur par la lumière froide et claire. On ressent la lente progression des attelages.

Les bœufs semblent regarder celle qui les observe et l’échange de regards ajoute quelque chose de puissant à la scène. C’est aussi  un hymne au travail des champs d'autant plus magnifié qu'il est aisé de l'opposer, en ces lendemains de révolution, aux turpitudes de la ville. C'est également une reconnaissance de la province, ici le Nivernais, de ses traditions agricoles, de ses paysages. Tout ceci fit que cette œuvre réaliste fut presque unanimement louée par la critique. L'Etat qui l'avait commandée à Rosa Bonheur en 1848 pour le musée de Lyon, préféra la conserver à Paris.

La Fenaison en Auvergne,  1855, (2,10 x 4,20 m); Château de Fontainebleau,  médaillé  à l'exposition universelle de 1855.

La Fenaison en Auvergne, 1855, (2,10 x 4,20 m); Château de Fontainebleau, médaillé à l'exposition universelle de 1855.

Toutes les étapes de la fenaison dans une seule scène : fauchage, séchage et transport du fourrage.  Vaste champ, des collines dans le fond ; les femmes ratissent, forment les andins ou calent les gerbes de foin sur la charrette, tandis que les hommes fauchent et  chargent les bottes. C'est le milieu de la journée, ombres courtes. L’attelage est présenté en biais, les bœufs parfaitement décrits pour leur masse, leur robe, leurs postures. Leur placidité n’est qu’apparente, car le bouvier s'efforce de les retenir et les empêche d'avancer en plaçant sa baguette sur le museau du plus fort.

Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)
Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)

Chef d'un veau. (Coll. Part.) Béliers et moutons à tête noire, 10 esquisses (huile sur toile ; château de Fontainebleau) ; Mouton paissant (Fontainebleau). Portrait d'un âne. (Coll. Part.)

Elle étudie de manière très précise, vivante et naturaliste les espèces animales. Formée à l'école réaliste, elle donne une âme et une présence aux animaux sans les humaniser. Les personnages restent secondaires bien qu'ils aient souvent un rôle dans les  différents épisodes ; les animaux sont vraiment les figures majeures de ses œuvres.

Berger landais (huile sur toile ; Lille MBA).

 

Rare personnage étudié pour lui-même ; Rosa Bonheur, native de Bordeaux, a aussi parcouru les Landes ; vêtements rapidement esquissés, regard détourné mais  portrait ayant beaucoup de consistance.

Le Roi de la forêt. (coll part.)

 

Les animaux de la forêt.

Rosa Bonheur apprécie également la forêt, elle habite tout près de Fontainebleau mais on ne connaît aucune trace de liens avec les artistes de Barbizon. Elle peint sangliers, chevreuils, cerfs, renards, et même des loups.

Le Roi de la forêt  a  appartenu au marchand d'art de  Rosa,   Ernest Gambart.

Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).
Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).
Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).
Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ;  Château de Fontainebleau, Quatorze  études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ;     Loups (Bucarest).

Sangliers couchés et debout, 7 esquisses (huile sur toile ; Château de Fontainebleau, Quatorze études de cerfs (aquarelle; Louvre, dépôt Orsay) ;Vingt études d'après des renards (mine de plomb ; Louvre dépôt Orsay) ; Loups (Bucarest).

Les chevaux. Elle a fréquenté le marché aux chevaux situé boulevard de l'hôpital à Paris, vêtue en costume masculin. A l'époque, on pense qu'une femme ne peut pas peindre des chevaux.

 

 

Le Marché aux chevaux,  1853. (2,445 x 5,067 ; MET) ; au fond,  le dôme de l'hôpital de la Salpêtrière.

Le Marché aux chevaux, 1853. (2,445 x 5,067 ; MET) ; au fond, le dôme de l'hôpital de la Salpêtrière.

Lorsque le tableau est exposé au Salon en 1853, Henry de la Madelène publie dans  un compte rendu : «  …toile qui a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. Melle Rosa Bonheur est à la mode, son nom est dans toutes les bouches,... Ce qui frappe tout d'abord dans son tableau, c'est la vigueur et la sûreté de la main. C'est vraiment une peinture d'homme, nerveuse, solide, pleine de franchise, et d'un arrangement très heureux » !!!

 Ernest Gambar, marchand de tableaux, artisan de la notoriété internationale de Rosa lui achète le tableau 40 000 francs et le vend aux Etats-Unis à Cornelius Vanderbilt pour 268 500 francs-or.

Des Chevaux se battant, fusain et rehauts de blanc ; Orsay ;   Chevaux au pâturage (Fontainebleau) ;

Des Chevaux se battant, fusain et rehauts de blanc ; Orsay ; Chevaux au pâturage (Fontainebleau) ;

Etude de cheval bai cerise, huile sur toile ; Fontainebleau ;  Etude de cheval blanc, huile sur toile ; Fontainebleau;  Etude de cheval gris au vert, Thomery, mairie.

Etude de cheval bai cerise, huile sur toile ; Fontainebleau ; Etude de cheval blanc, huile sur toile ; Fontainebleau; Etude de cheval gris au vert, Thomery, mairie.

Rosa Bonheur est liée à l'histoire des percherons, elle est l'une des premiers peintres à les représenter, noirs et gris pommelés, cabrés et vigoureux.  En 1884, le dessin du premier cheval à gagner le concours national de cette race : Voltaire, est aujourd'hui encore, l’enseigne de la Société Hippique Percheronne de France; Voltaire fut acheté par  un éleveur américain.

Un Cheval blanc (Coll part).                       Voltaire. 1884.        Le Relais de chasse, 1887 ; huile sur toile ; Missouri, St-Louis.

Un Cheval blanc (Coll part). Voltaire. 1884. Le Relais de chasse, 1887 ; huile sur toile ; Missouri, St-Louis.

Même si elle voue une véritable passion aux animaux, elle ne fait aucun anthropomorphisme, ne leur prête pas de sentiment et parvient à les individualiser sans les idéaliser. Pour ses animaux, elle fait construire des enclos et des aménagements. Le chien est son animal domestique favori mais il y a aussi : Boniface le singe ; Kiki le sanglier ; Néron le lion et Fatma la lionne, Jacques le cerf…

Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)
Le Chien berger Brizo, 1864,  huile sur toile ;  Londres ;        Le Chien Tayo, 1879 (coll. part).  Le Chien Martin, 1879.       Chien, huile sur toile ; Fontainebleau.      Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part).       Chien de berger assis (coll. part)

Le Chien berger Brizo, 1864, huile sur toile ; Londres ; Le Chien Tayo, 1879 (coll. part). Le Chien Martin, 1879. Chien, huile sur toile ; Fontainebleau. Le Chien Barbouyo, 1879 (coll. part). Chien de berger assis (coll. part)

 

Buffalo Bill. Lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1889, Buffalo Bill (1846-1917) présente son spectacle à Paris, le Buffalo Bill's Wild West. Rosa s’y rend dans le but d'étudier chevaux et bisons. Elle invite Buffalo Bill dans son château et réalise son portrait. Évoquant la nature européenne, le portrait est très différent de ceux qui le présentent habituellement en chasseur de bisons ou en militaire. Il devient le portrait préféré  de Buffalo Bill.

Le Colonel William F. Cody, 1889, huile sur toile; Cody, (Wyoming).

 

       Rosa Bonheur assise, Buffalo Bill debout,

          et  des indiens de  la troupe… 1889.

Au lendemain de la conférence «  Rosa Bonheur, peintre animalière et femme libre », le 1er avril 2019, à Saint-Privat-la-Montagne.

Rosa Bonheur voyage souvent : Angleterre, Écosse, États-Unis ; mais aussi en France. D’ Écosse, elle rapporte des croquis dont elle tire des tableaux très vivants. Bétail des Highlands, 1876, où l'on retrouve cet échange de regards avec les animaux (Coll. part) ; Berger dans les Highlands, 1859, où la représentation de la lumière magnifie le berger.  Changement de pâturage, 1863, très pittoresque, huile sur toile ; Hambourg.

Marche dans les Highlands, 1860. (Coll. part.).

Marche dans les Highlands, 1860. (Coll. part.).

Les troupeaux ne sont plus ce bétail placide des labours français, c'est un autre tableau très fort, où les animaux sont à la fois répartis en profondeur et en frise. Ils avancent dans un paysage battu par la pluie et le vent qui balaye le pelage magnifique des béliers ; les yeux écarquillés de ces animaux impressionnent.

Pyrénées : À partir de 1850, Rosa Bonheur séjourne plusieurs fois dans les Pyrénées. Les bergers, les troupeaux et les montagnes l’inspirent.

Berger des Pyrénées, 1864, Chantilly;   Muletiers espagnols, 1859 ;

Berger des Pyrénées, 1864, Chantilly; Muletiers espagnols, 1859 ;

Sculptures : aussi douée en peinture qu'en sculpture, on dit qu'elle n'a pas trop développé la sculpture pour ne pas faire d'ombre à son frère Isidore.

Bœuf couché : bronze ; château de Fontainebleau.  Brebis tondue : bronze ; Fontainebleau. Taureau : marché de l’art.

Rosa Bonheur et l'impératrice Eugénie. Eté 1864, l'impératrice Eugénie qui  séjourne à Fontainebleau rend visite à Rosa Bonheur, impressionnée  et honorée, au château de By. Deux semaines plus tard, Rosa est invitée au château de Fontainebleau et pendant tout le déjeuner Napoléon III, lui parle de l'intelligence des animaux. Juin 1865, l'impératrice revient à By, en tant que régente, pendant un séjour de l'empereur en Algérie.  

Gravure sur bois aquarellée d'après un dessin d'A. V. Deroy.

 

Là, elle tire d'une petite boite une croix de la Légion d'honneur et la fixe sur la veste de Rosa, qui devient la première femme artiste à recevoir cette décoration. « J'ai voulu que le dernier acte de ma régence fut consacré à montrer que le génie n'a pas de sexe. Pour montrer l'importance que j'attache à ce grand acte de justice, je ne veux pas que vous fassiez partie d'une fournée … vous serez l'objet d'un décret spécial … mis en tête du Moniteur ».

Tableau en cours : Le Cerf sur les longs rochers (New York).

 

L’atelier de Rosa Bonheur.

En 1859, Rosa Bonheur habite à Paris mais elle décide d’aller vivre à la campagne pour être au plus près de la nature et élever des animaux. A 37 ans,  elle achète le château de By, dans le village de Thomery en Seine-et-Marne, au bord de la forêt de Fontainebleau. Il est alors inédit qu’une femme achète un château grâce aux gains provenant de son travail.

Rosa Bonheur, 1883.

Elle entreprend une série de travaux et d’aménagements :

1 - la construction d’un grand atelier néogothique conçu comme un salon de réception,  style très en vogue à l’époque, ossature métallique, technique encore peu répandue ;

2 - fait installer l’électricité;

 3 - fait construire des enclos dans le parc pour installer les animaux.

Ses journées sont rythmées ; elle se lève tôt, se promène en forêt, travaille dans l'atelier, déjeune, fait la sieste et retourne dans son atelier jusqu'à la nuit.

A la mort de Rosa Bonheur, son amie Anna Klumpke hérite de ses biens et dès 1909, ouvre l’atelier au public. Il n’a presque pas été modifié depuis. Son dernier tableau inachevé, La Foulaison du blé en Camargue représente des chevaux sauvages, impression palpable de réalité, par la fougue, l'élan et les postures des animaux. Il reste  son manteau, son chapeau et ses bottes ; ses outils, ses pinceaux, ses collections et quelques œuvres ; la partition musicale de  Georges Bizet pour la remise de la Légion d’honneur ; le costume de Sioux offert par Buffalo Bill.

A. E. Klumpke, Rosa Bonheur : 1898 ; NY MM

 

Le musée-atelier fait partie des lauréats 2019 bénéficiant du Loto du patrimoine. Depuis 2011, il porte le label « Maisons des Illustres ».

Issue du courant naturaliste, femme talentueuse, Rosa Bonheur a donné un sens à son existence par ses choix. Si environ 2 000 œuvres sont connues, il semble que d'autres soient encore en collections privées et n'aient pas été dévoilées au grand public, faisant espérer de nouvelles et belles découvertes.

Prochaines rencontres avec Les Arts 57 :

 

«  Picasso avant le cubisme», jeudi 16 Mai, 20 h, par  M.Jean-Yves BEGUE.

Espace Jules Verne, rue de Bretagne, à Moulins Saint Pierre.

 

«  La belle époque  du costume de théâtre, 1878-1914. »

par M. Olivier Goetz, lundi 17 juin, à Saulny, 20h.

 

Participation : 3 euros pour adhérents et étudiants ; 5 euros pour non-adhérents

Réservation souhaitée par mail ou par tél :

lesarts57@hotmail.fr   ou tél.   03 87 32 05 03 - 06 84 35 19 96

blog : http://lesarts57.over-blog.fr

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 L’association Les ARTS 57 poursuit un but non lucratif et a pour objet la promotion des valeurs et actions culturelles et artistiques au profit des populations des villages et villes qui souhaitent y participer.

 

Donner le goût de découvrir, de même que les clés pour comprendre, apprécier et porter un jugement critique seront les objectifs de ce cycle de  conférences dans nos villages.

 

Le but est également de réunir, dans nos villages, des personnes partageant la même passion.

 Nous programmons au moins quatre rencontres par an et organisons deux  à trois visites guidées en fonction des événements culturels  dans la Région.

 

Liste des membres du conseil d’Administration

 

Présidente :                 Martine ZIEGLER  

Vice-présidente :         Chantal RENNER   

Trésorière :                  Geneviève DIDELOT

Trésorière adjointe :     Brigitte CROUZET

Secrétaire :                  Arielle SILICE-PALUCCI 

Assesseur :                  Catherine BOURDIEU  

Assesseur :                  Chantal CLEMENT

 

 

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