Visite d'un atelier d'art : Bernard Pouillon, maître-horloger, restaurateur d'instruments de musique mécanique.

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Ce 24 Février, 9 adhérents des Arts 57 se retrouvent devant l’atelier - boutique de Bernard Pouillon, maître-horloger et micro mécanicien, rue de la Hache à Metz. Pressés par un ciel maussade qui ne nous laisse guère le temps de scruter les deux larges et magnifiques vitrines, nous franchissons le seuil et entrons dans une caverne d’Ali Baba.

Du sol au plafond, un désordre très… organisé nous accueille : un lion géant et pacifique aux ailes articulées déployées, des guirlandes de clés, des pendules et cadrans en tous genres, décorés d’or et de colonnades Empire, d’ immenses pavillons de vieux phonographes, des oiseaux miniatures encagés, délicats et multicolores, des boites à musique à la sonorité parfaite et étonnante…

Sous la conduite de l’artisan à la connaissance encyclopédique, nous découvrons un monde dans lequel se rejoignent mécanique de précision extrême, (au micron près), habileté et poésie surgie soudainement d’une petite boîte ciselée qui s’ouvre sur un adorable rossignol bariolé et chantant.

Monsieur Pouillon est un des rares restaurateurs d’horloges d’art, de mécanismes parlants et musicaux, redonnant vie à des objets extraordinaires des siècles passés, quelquefois plus qu’aux trois quarts détruits. Il les reconstitue en essayant de se couler dans le mode de pensée des concepteurs des XVII et XIX siècles. Travail considérable de recherche à la fois technique, artistique, historique, savant (calcul du temps dans une horloge astronomique ).  Il nous parlera de métiers incroyables tels ces emplumeurs, de ces spécialistes si pointus : fabricants d’aiguilles de montre, de boîtiers, de pignons …

Historiquement, ce sont les horlogers (Favre, Georges Raymond, Maillardet) qui commencent à créer ces petits sujets animés. Suisses, français, et autrichiens passeront maîtres en la matière, pour le plus grand plaisir de riches commanditaires, quelquefois bien lointains. On a retrouvé en Chine de très beaux spécimens mis à l’abri de l’agitation des précédentes décennies ! En France, 1880 sera l’apogée de cet artisanat d’art, où ébénistes, mécaniciens, bronziers, déployaient leur savoir faire avec brio.

Charles Cros, le poète et inventeur du paléophone en 1877, se voit gagné de vitesse par Thomas Edison qui invente sur le même principe le phonographe. C’est le nom de celui-ci que l’histoire retiendra et l’apparition de ces nouvelles machines, enregistrant le son et le reproduisant, va donner un coup d’arrêt à la fabrication des machines parlantes ou chantantes.

Très attaché a la transmission des savoirs, Mr Pouillon forme de jeunes apprentis passionnés , tel Adrien, déjà 5 ans d'école d'horlogerie.

Nous quitterons Monsieur Pouillon sur l’évocation d’une merveille, le Grand Magicien de Maillardet qui a nécessité des années de travail pour retrouver vie …Un monde étonnant, où l’illusion de la vie repose sur une technique méticuleuse et savante, où seule la plus parfaite maîtrise permet au sensible d’éclore.

You Tube «Bernard Pouillon », vous y verrez des merveilles !

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

le lundi 6 mars, à 20h à Saulny avec Mme Aurélie Michel : «Paysage et Architecture»

Inscription par mail ou tel : 03 87 32 05 03

lesarts57@hotmail.fr

3 Euros adhérent, 5 euros non adhérent.