Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

J.G. Besson, "Devant St Sulpice", Remiremont.
J.G. Besson, "Devant St Sulpice", Remiremont.

Dans la salle des fêtes, devant une quarantaine de personnes, les Arts 57 ont ouvert le cycle de conférences de la saison 2016/2017 avec le professeur Jean Pierre Deschamps, pédiatre.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

Monsieur Deschamps s’est présenté comme un amateur, plutôt qu’un expert en Arts, et nous a emmené au gré de ses découvertes dans la représentation de « l’Enfant et du Monde de l’Enfance à travers l’art », avec une chaleur communicative et plein d’affection pour son sujet. Les œuvres ont été commentées dans ce qu’elles pouvaient nous apprendre sur la maternité, la place de l’enfant dans la famille, la société, son éducation, et même son alimentation à travers les âges et les cultures. Deux heures passées parmi des dizaines d’œuvres d’époque et de style différent, descriptions à la fois anthropologiques et sociologiques, et d’une très grande richesse iconographique.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

.

Dans l’ancienne Egypte et Mésopotamie, il y avait des sacrifices d’enfants. Le très beau vitrail de Marc Chagall " le Sacrifice d’Abraham" à Metz, dans la Cathédrale St Etienne, nous le rappelle dans des bleus magnifiques.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

.

Scène de famille tranquille et intense sur cette fresque de Thèbes (1200-1080 av J.C.), Egypte ancienne. Néfertiti, Aménophis III et leurs trois filles : les parents sont attentifs à leurs enfants, déjà des personnes avec un statut reconnu.

Fresques de Pompéi, portraits du Fayoum de l’Egypte romanisé, très belles peintures sur bois considérées comme les premières peintures de chevalet.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

L’enfant dans le cycle de la vie :

.

Hans Baldung Grien : « Les trois âges et la Mort», 1509.

.

.

.

Domenico Ghirlandaio : « Vieillard et Jeune Garçon », 1490, très émouvant, geste d’affection confiante, solidité, la vie qui passe, thèmes repris en symboles par l’arbre, le roc et le fleuve en arrière-plan.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…
Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

Le thème de la grossesse, de l’attente et sa traduction chrétienne de la Visitation a donné lieu à des œuvres étonnantes, où l’enfant à venir est vu en transparence, tant dans la peinture du XIVème siècle que dans les icônes du XIX et chez Chagall.

.

Marc Chagall, « La femme enceinte », 1913.

.

.

Icône de la Vierge Orante, Monastère de la Transfiguration, Iaroslavl.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…
Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

La naissance peut être un drame, ou beaucoup plus sereine.

.

Marc Chagall, « Naissance » 1910.

.

Jean Hey, « Nativité au chanoine Rolin », 1480, l’enfant est remarquablement observé et décrit, ce qui est loin d’être toujours le cas.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…
Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

En effet, dans de nombreuses œuvres, la représentation de l’enfant est très maladroite, même inexacte par rapport aux autres personnages. Impossibilité de représenter le Christ/ Dieu comme un enfant ? Peu d’intérêt porté à l’enfant à cette époque ? La mort de l’enfant était fréquente et redoutée : manière superstitieuse de détourner de lui, l’attention des mauvais esprits, …témoin cette divine Marie avec son enfant peu gracieux.

.

Fillipo Lippi « Vierge à l’Enfant », 1465, Florence.

L’Eglise a eu longtemps un regard méfiant sur l’enfant. L’enfant a pu servir de simple décoration dans l’œuvre d’art, témoin les espiègles putti de « La Madone de Saint Sixte », Raphaël, 1513, Dresde. Ou bien, on l’oublie comme dans les scènes de village de Jacques Callot, ou bien il n’est qu’accessoire.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

L’allaitement de l’enfant a représenté bien sûr la Fécondité, mais aussi la Charité :

.

Le Caravage, « Repos pendant la fuite en Egypte », 1597.

.

Petit à petit, l’enfant occupe le centre de l’œuvre, ainsi que le couple de l’enfant et sa mère, comme dans les tableaux de Berthe Morisot, Picasso et de Paula Modersohn Becker, "Mère et enfant", 1906.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

L’allaitement artificiel est aussi l’objet de l’attention des peintres : on repère dans les œuvres biberons en bois, en faïence, (appelés limande), le biberon à tube de 1900, qui a fait des ravages avant d’être interdit en raison des infections microbiennes massives qu’ils entraînaient.

Bruegel , « le Dénombrement de Bethléem ».
Bruegel , « le Dénombrement de Bethléem ».

Dans le coin en bas à droite, le père tient l’enfant dans ses bras et la mère avec le biberon dépassant de sa poche.

En fait le père était beaucoup plus présent qu’on ne le pense, le père cultivant le blé et la mère donnant le lait : « Blé d’homme et lait de femme font de beaux enfants ! »

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

Le sevrage, avec le papin (soupe de blé et lait) est ainsi évoqué : le mot papa fait bien référence à la bouillie et non pas au mot pater ! La mère nourrit son enfant à la cuiller, mouillant au passage la becquée dans sa bouche pour l’imprégner de sucs salivaires, des amylases dont le petit enfant est encore dépourvu.

.

Jean-François Millet, « La becquée », 1860. Lille.

Sur certaines œuvres, le bandeau en forme de boudin protège la tête de l’enfant commençant à se mettre debout.

Au Moyen Age pendant la première année, l’enfant ne tient pas debout, et il faut l’emmailloter afin de le rendre rigide, et de le suspendre à un clou pour qu’il ne soit pas dévorer par les rats ! De plus, le maillot donne à l’enfant cette forme verticale qu’il doit atteindre au plus vite afin d’être sûr de survivre !

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

Après une illustration de la place des nourrices, nous abordons la relation du père et son enfant : Georges de la tour Saint Joseph Charpentier, empreint de calme et de douleur annoncée et acceptée.

Mais aussi Van Gogh, copiant Millet qui montre l’enfant se détachant de la mère pour courir dans les bras du père « Premiers pas », 1890.

Digo Rivera :"l'enfant endormi". 1935.
Digo Rivera :"l'enfant endormi". 1935.

Puis Monsieur Deschamps nous montrera des œuvres évoquant la représentation de la famille, la tendresse (Otto dix, Victor Prouve, « la Famille » au MBA de Nancy.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

.

Les jeux d’enfants : Otto dix « la Toupie », ou Jean Baptiste Chardin « le Toton », où l’enfant déjà adolescent semble laisser au hasard le rôle de décider entre étude et jeux selon que la toupie tombera dans le tiroir ou non.

Passant à regret un peu vite en raison de l’heure avancée, sur l’Education, ou la Pauvreté à travers les œuvres de Callot « les Gueux », Jules Bastien Lepage, « l’Enfant Pauvre », le Professeur Deschamps attirera ensuite notre attention sur la représentation de la santé de l’enfant dans des œuvres de Gabriel Metsu « L’enfant malade », 1660, qu’on devine déshydraté ou Edvard Munsch « l’enfant malade »,1896.

Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…
Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…
Au lendemain de la rencontre à Plesnois, le 29 septembre 2016, « Une histoire de l’enfance à travers la peinture »…

ou encore l’enfant malformé : le pied-bot de José de Ribera ou le Nain Bébé , croquis du roi Stanislas Leczinski et sur des moments où le progrès médical a été illustré , comme , entre bien d’autres, dans le tableau de Léopold Boilly : « la vaccine ou les préjugés vaincus ».

Nicolas ferry, dit Bébé, élevé à la cour de Stanislas : 89 cm, mourut à 23 ans avec tous les signes de vieillesse à Lunéville. (atteint de progeria).
Nicolas ferry, dit Bébé, élevé à la cour de Stanislas : 89 cm, mourut à 23 ans avec tous les signes de vieillesse à Lunéville. (atteint de progeria).

.

Ce n’est qu’un très bref aperçu de cette très riche conférence, à l’iconographie étoffée et magnifique, sur un sujet ayant charmé auditoire et conférencier !

.

Prochaine rencontre avec Les Arts 57 :

le jeudi 3 novembre, à Saulny, 20h, salle polyvallente

avec Mr Christophe Rodermann.

« Les grands modernes : Cezanne, Van gogh, Gauguin.. »

Inscription par mail ou tel : 03 87 32 05 03

3 Euros adhérent, 5 euros non adhérent.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article