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15 avril 2024 1 15 /04 /avril /2024 09:57

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Christine Peltre, L'Ecole de Metz.

Vendredi 5 avril 2024, une première pour cette nouvelle conférence organisée par LesArts57 en partenariat  avec la Société d'Histoire de Woippy, nouveau lieu : salle Michel Bonnet à Woippy, nouvel horaire : 18h30.  Devant une salle attentive de 9o personnes, Catherine Bourdieu, Maîtresse de conférence en Histoire de l'Art à l'Université de Lorraine va nous présenter « L’Ecole de Metz ».

Après le mot d’accueil de Martine Ziegler, présidente de l’association LesArts57, Pïerre Brasme, fondateur et président- honoraire de la Société d'Histoire de Woippy, tenait tout particulièrement à rendre hommage à Catherine, tous deux partageant l’honneur d’être membre de l’Académie nationale de Metz.

 

Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art à l’université de Toulouse à la suite de sa thèse sur le sculpteur Pierre Affre, elle est nommée Maîtresse de conférences à l’université de Metz, et apporte à la région sa passion pour l’histoire de l’art, ses compétences au travers de colloques, publications, conférences, … avec « le charme de son accent chantant d’Occitanie ».

Très touchée par ces beaux mots, Catherine remercie Pierre Brasme. Ravie de retrouver ses fidèles auditeurs et d’en rencontrer de nouveaux, elle aborde sans plus tarder le sujet  de L’Ecole de Metz.

Dans une première partie, seront traitées les conditions d’épanouissement de l’Ecole de Metz et ses caractères généraux et dans la deuxième partie la présentation de quelques artistes.

L’ouvrage de référence est celui de Christine Peltre, L’Ecole de Metz, 1834-1870. Editions Serpenoise, 1988. Une deuxième édition augmentée existe aux Editions du Quotidien, Strasbourg, 2014. De nombreux autres ouvrages et études plus spécifiques ont été réalisés par des auteurs régionaux.

Caractères généraux de l’Ecole de Metz.

C’est un foyer artistique qui se développe entre 1830 et 1870 dans de nombreux domaines :  la peinture, le dessin, le vitrail, la gravure, le pastel, et dans une moindre mesure la sculpture. Les thèmes se rapportent au Pays messin, son histoire, son architecture et ses paysages. Les sources d’inspiration sont diverses : le paysage romantique, le moyen-âge et l’orientalisme. La guerre de 1870 et l’annexion en marquent la fin, de nombreux artistes quittent la Moselle pour Nancy et Bar le Duc.

La vie culturelle et artistique de Metz favorise son épanouissement.

  1.    L’enseignement artistique dispensé dans 2 écoles :

- L’Ecole municipale de dessin, depuis 1814, gratuite, elle dispose de peu de moyens. La ville attribue tous les trois ans, une bourse pour un complément de formation à Paris, Auguste Hussenot et Robert Dupuy, ont pu en bénéficier.

- L’Ecole départementale de peinture a une existence éphémère de 1820 à 1824. Elle accueille 10 élèves. Le deuxième directeur Jean Baptiste Desoria, a fait le voyage en Italie, expose au Salon … Son expérience assure une formation solide avec des cours fondés sur l’étude du modèle vivant. Des prix sont attribués chaque année, en 1824, c’est Auguste Mennessier qui l’obtient et se rend à Paris. Il devient un paysagiste réputé de l’Ecole de Metz.

Portrait d'Auguste Hussenot - Auguste Mennessier, La Vieille porte.

   2.    Les 3 académies :

-  La Société royale des sciences et des arts, rétablie en 1819, compte parmi ses membres, Henri Scoutetten, médecin, amateur d’art éclairé. Il effectue un voyage en Italie en compagnie de Laurent-Charles Maréchal. Il collectionne les œuvres d’Octavie Sturel-Paigné, élève de Maréchal.

-  La Société des amis des arts, créée en 1834, compte 45 membres. Elle a pour objectif de soutenir les artistes mosellans en achetant leurs œuvres. 13 expositions auront lieu en différents endroits de la ville : bibliothèque, palais de justice, hôtel de ville… Très intéressant, le catalogue de 1852 renseigne sur l’accrochage des œuvres dans les différentes salles et la liste des artistes de Metz et des autres villes : Nancy, Paris, Dijon … Les peintures à l’huile sont accrochées dans le grand Salon, les pastels dans le salon carré, les aquarelles et les dessins dans le salon de Guise. Une loterie permet de remporter des œuvres.

Parmi les artistes messins : 38 Peintres : Maréchal et son fils Raphaël, Auguste Hussenot et son fils Joseph, Devilly, Auguste Rolland, Mélanie Paigné et sa sœur Mme Sturel-Paigné, Auguste et Louis Mennessier, Salzard, Ferdinand de Lemud, Charles-André et Gonzalve Malardot, Auguste Marc, Jules Racine, …1 Sculpteur : Fratin ; 2 Graveurs : Bellevoye et Hurel, ; 1 Lithographe : Aimé de Lemud.

 

 

-  L’Union des arts est créée en 1850 par Eugène Gandar, neveu d’Auguste Rolland. Agrégé de lettres, il a voyagé en Grèce et arrive à Metz pour enseigner. Elle compte 800 membres dès la 1ère année, trois commissions : peinture, musique et littérature. Ephémère mais active, elle organise des expositions privées, des expositions publiques et des concerts. Dès 1851, elle publie une revue mensuelle qui ne survit que 3 ans mais donne une impulsion très forte à la vie artistique messine.

    3.   Les revues littéraires et artistiques.

Le Courrier de la Moselle, l’Indépendant de la Moselle, dont le rédacteur en chef Jean-François Blanc, fut d’abord professeur à l’école de dessin. Il publie aussi la revue de l’Union des arts : récits de voyages en Grèce, articles consacrés à des événements culturels de différentes villes : Bruxelles, Paris, Strasbourg, Colmar, Nancy…, articles consacrés aux expositions et concerts organisés à Metz.

Le compte rendu de l’exposition de 1852 démontre la vitalité de la peinture à Metz : « Deux ou trois expositions par an ne semblent pas épuiser la fécondité de nos artistes, eux qui jadis suffisaient à peine avec le concours de talents étrangers, à en effectuer une tous les deux ou trois ans. C’est là un beau et encourageant résultat, … » plus loin, : « L’exposition s’est trouvée complétée le dernier jour par neuf dessins intéressants destinés à une loterie que M. Maréchal organise pour venir en aide à un jeune homme qui étudie la peinture ». On y découvre aussi que 3 peintres de Metz : Hussenot, Devilly et Pelletier ont exposé au Salon de Paris.  Gandar y rédige un grand article reprenant 25 années de création artistique à Metz (1825-1852). Il commence par Maréchal, continue avec Hussenot, Migette, Labroue, Salzard et Fratin…, poursuit avec la jeune génération, souvent les élèves ou les fils des maîtres de l’Ecole de Metz… Ce long article se termine par le souhait que le musée de Metz acquière des œuvres de ces artistes.

 

4.  L’Exposition des produits de l’industrie française.

Les expositions sont d’autres facteurs qui démontrent la vitalité et la qualité des productions industrielles et de la vie artistique. Elles ont lieu souvent à Paris, mais aussi dans différents départements. A Metz, la première « Exposition des produits de l’industrie française » s’est tenue à l’hôtel de ville en 1823 et a accueilli 132 exposants répartis en huit sections : produits alimentaires et chimiques ; poterie, grés et verrerie ; tannage, chapellerie ; préparation des métaux ; machines ; objets divers (tissus, fils) ; papiers, cartonnages et reliure ; beaux-arts. Deux autres expositions ont lieu en 1826 et 1828.

D’autres manifestations culturelles sont fondamentales pour le rayonnement de l’Ecole de Metz : lExposition de la Société des amis des arts en 1834, à Metz, le Salon de Paris en 1845, où Baudelaire égratigne la Grappe, beau pastel de Laurent-Charles Maréchal, qui représente l’allégorie de l’automne, mais il reconnait l’existence de « ces messieurs de l’Ecole de Metz » dans le compte rendu.

 

Laurent-Charles Maréchal, La Grappe, pastel.

L’évènement majeur est sans doute l’Exposition universelle de 1861. C’est la 4e seulement, après Londres (1851), New York (1853) et Paris (1855). Elle se tient de mai à septembre.

 

Une médaille est gravée pour l’occasion par Charles-Bouvet : diam 4,5 cm ; musée Carnavalet, Paris.

D’un côté les armoiries impériales et celles de Metz mêlées dans un nouveau blason.

Au revers, les bustes de « Napoléon III Empereur Eugénie impératrice ».

Un journal spécial est créé, publié à 45 numéros : L’exposition universelle de Metz. Journal de l’agriculture, du commerce, de l’industrie et des Beaux-Arts. Des reporters, installés à Metz le temps de la manifestation, rédigent régulièrement des articles dans L’Illustration et le Monde illustré.

 

L’exposition est installée au jardin de Boufflers, sur l’Esplanade et sur la place Royale (actuelle place de la République). Les produits sont répartis en 4 divisions : Agriculture ; Industrie ; Horticulture ; Beaux-Arts. La rubrique sur les peintres permet d’identifier les membres de l’Ecole de Metz, parmi les renseignements figurent leurs adresses. Auguste Migette ; Laurent-Charles Maréchal, son fils Raphaël, et 9 de ses élèves parmi lesquels Théodore Devilly, Mélanie Paigné, et Emile Faivre ; Auguste Menessier ; Emile Knoepfler ; Auguste Hussenot et plusieurs de ses élèves …  Une rétrospective hommage à 3 artistes disparus : Auguste Rolland, (Rémilly), Salzard, et Octavie Sturel-Paigné, disparue prématurément.

Les artistes de l’Ecole de Metz.

Lors de la réouverture du musée de Metz en 1946, le public peut découvrir une salle consacrée au groupe grâce au conservateur André Bellard qui a pu acquérir une série d’œuvres de ces artistes.

1 Peinture : Laurent-Charles Maréchal (1801-1887).

Né en 1801, 63 rue des Allemands, à Metz, il fréquente l’école municipale de dessin de Metz en 1820 sous la direction de Jean-Augustin Naud, portraitiste. Il complète sa formation à Paris au cours de Charles Lafond, peintre et militaire de la Garde nationale. A la fois néoclassique et académique, Charles Lafond assure à ses élèves une solide formation technique. A Paris, le jeune peintre découvre et admire Eugène Delacroix. En 1925, il s’installe à Metz.

Maréchal, Autoportrait, 1825, Musée Cour d’or.

De cette époque date cet autoportrait. Le sculpteur Charles Petre l’avait acheté et emporté avec lui à Bourges après l’annexion en 1872. A la réouverture du musée de Metz en 1946, André Bellard, réussit à le faire revenir et intégrer la collection du musée messin.

 Cette toile est romantique par le coloris, l’effet de lumière sur le visage, le dépouillement d’objets hormis le dossier de la chaise. Forte introspection, étude minutieuse des traits du visage, la personnalité transparait : volonté, regard perçant.

Maréchal, Portrait de Benoit Faivre, 1934. Cour d’or.

 

Ayant épuisé l’héritage familial, Maréchal gagne sa vie comme portraitiste. Ce portrait de Benoit Faivre, personnalité messine importante et frère du peintre Emile Faivre est réaliste, néoclassique mais empreint de romantisme. Devant un fond sommaire, sur un fauteuil rouge, le modèle est placé de ¾, mains croisées. Etude minutieuse de la physionomie, du tempérament, du regard de cet homme élégant.

Maréchal, Portait de Franz Liszt, 1845, musée de Bayreuth. -- Portrait de Jozef Hoëné-Wronski, musée de la Cour d’or.

Très joli portrait au pastel réalisé lors de la venue du pianiste en concert à Metz en 1845. Liszt avait séjourné chez le comte Camille Durutte, lui-même compositeur, demeurant rue de Chèvremont. Cheveux en arrière, allure romantique, éclairage subtil. Costume austère, tons sombres, Maréchal choisit l’angle presque profil qui met le mieux en valeur le visage. Durutte recevait intellectuels et artistes dans sa maison à Mey. En 1850, il accueille le philosophe-mathématicien polonais Jozef Hoëné-Wronski. Maréchal en fait un portrait au pastel.

Les voyages dans les pays nordiques mais aussi en Italie, qu’il affectionne particulièrement, vont inspirer et enrichir son travail. En 1833, il séjourne dans les pays flamands avec son élève Devilly. En 1837, il visite Venise, Florence, Rome, Naples, découvre les paysages et les peintres italiens. En 1840 et 1841, il est admis aux Salons parisiens. Face à un jury exigeant, c’est un bon indice de son talent. De cette époque date la série sur les bohémiens. Des verriers de Bohème sont arrivés en Lorraine au XVIe siècle pour créer des verreries pour les ducs de Lorraine. Le pastel devient sa technique privilégiée.

Maréchal, Sœurs de misère, pastel, 1840, Cour d'or.  -  Halte de Bohémiens, musée barrois.

La composition est pyramidale, gage de stabilité, les figures représentées en gros plan dans un vaste paysage austère. Sous un ciel chargé, deux femmes écrasées par la misère et la fatigue se reposent. La gamme colorée réduite, ocre et bleue, crée un aspect romantique. Influence italienne. Dans le second tableau, l’homme somnole tandis que la jeune femme joue du luth. Coloris riche et doux, le bleu du pantalon répondant à celui des collines. Rendu exceptionnel de la fluidité et du velouté des étoffes obtenus avec le pastel.

Le Pâtre, musée de la Cour d'or.

Très rare exemple de nu de l’Ecole de Metz, ce pastel ovale est un des plus connu et réussi de Maréchal, probablement un jeune modèle bohémien auquel il aurait demandé de poser. Composition en strates successives : ciel bleu, nuageux très clair, les montagnes à l’arrière en perspective atmosphérique, rochers avec des moutons, des chèvres. Au premier plan, assis sur le rocher plus sombre, le jeune berger, peu vêtu, garde son troupeau en jouant d’une sorte de flûte. Sa posture est crispée, il est surpris et effrayé par le serpent qui sort de dessous le rocher. La langue du serpent crée une scène d’instantanéité. Ce tableau spectaculaire illustre la parfaite maîtrise de Maréchal dans la représentation non seulement des paysages mais aussi dans le traitement du corps humain en particulier la musculature du jeune homme.

Vue de Metz depuis St-Julien, pastel-gouache, musée de la Cour d'or.

 

Point de vue en hauteur, topographique. Les différents éléments sont placés avec précision : les collines autour de la ville, la Moselle, les ponts, les silhouettes de quelques monuments. Sorte de contre-jour évanescent, la ville se découpe dans des tons bruns d’où se détache nettement la cathédrale.

En 1853, Maréchal s’installe au Fort-Moselle 4, rue de Paris. Il perfectionne les techniques et la fabrication industrielle des vitraux devenant l’un des plus grands peintres verriers de la 2ème moitié du XIXe siècle. On estime sa production à 12 000 verrières, 4600 personnages dans plus de 1600 monuments ! Selon Migette, en 1851, l’atelier, très prospère, aurait employé 8 ouvriers. En 1855, il réalise les 2 grands tympans du Palais de l’Industrie pour l’exposition universelle de Paris, remarqués par le jury. « Les grandes vitres de M. Maréchal tiennent une place considérable comme élément décoratif de ce palais ».

 

Maréchal réalise cet autoportrait, inspiré par celui de Rembrandt, pour l’exposition universelle de Metz. Grand succès public, il reçoit un diplôme d’honneur, il est médaillé aussi à l’exposition de Londres… ce vitrail est acheté par la ville de Metz.

 

Maréchal, Autoportrait en vitrail : l’Artiste, 1861. Autoportrait de Rembrandt, 1640.

Une nouvelle version enrichie est créée, en 1867, pour l’exposition de Paris. Le vitrail est acheté par Napoléon III. Médaillon encadré par 2 allégories de la Renommée qui tiennent des trompettes dans la partie supérieure. Dans la partie centrale, un encadrement sculpté de motifs médiévaux entoure le portrait. Partie inférieure, les initiales de Louis Napoléon dans un médaillon couronné, couronne de lauriers, et cornes d’abondance opulentes traitées en grisaille. Le vitrail est installé au château de Fontainebleau.

 

L’entreprise de Maréchal acquiert une grande notoriété, elle produit surtout des vitraux religieux à Metz, en Moselle, à Paris et dans d’autres villes.

Le style développé dans ses vitraux possède 3 caractères communs : des encadrements décoratifs très visibles avec des cadres architecturés, une palette colorée réduite mais lumineuse, des rehauts de peinture en grisaille pour les visages.

Pour l’église Notre Dame, rue de la chèvre, 21 vitraux sont réalisés. Encadrements très richement décorés. Magnifique couronnement de la Vierge entourée d’une multitude d’anges.  A l’église saint Martin, partage du manteau, cheval de ¾ à musculature puissante. Eglise de Varize, la Vierge tient une quenouille, tradition plutôt originaire des chrétiens d’Orient, Marie choisie pour tisser le voile du temple de Jérusalem.

Eglise Notre Dame, Metz, Couronnement de la Vierge. -- Metz, Eglise St-Martin, Partage du manteau. -- Eglise de Varize. Portrait de la Vierge.
Eglise Notre Dame, Metz, Couronnement de la Vierge. -- Metz, Eglise St-Martin, Partage du manteau. -- Eglise de Varize. Portrait de la Vierge.
Eglise Notre Dame, Metz, Couronnement de la Vierge. -- Metz, Eglise St-Martin, Partage du manteau. -- Eglise de Varize. Portrait de la Vierge.

Eglise Notre Dame, Metz, Couronnement de la Vierge. -- Metz, Eglise St-Martin, Partage du manteau. -- Eglise de Varize. Portrait de la Vierge.

2 Dessin : Auguste Migette, (1802-1884).

Il est peintre, professeur de dessin, écrivain. Ses mémoires, journal personnel, livre de raison (= livre de comptes des activités) et plusieurs manuscrits conservés à la Médiathèque de Metz sont une source précieuse sur la vie artistique messine au XIXe.

En 1831, il s’installe à Metz, devient en titre le peintre-décorateur du théâtre. En 1858, il est un des premiers membres de la Société d’histoire et d’archéologie et donne dessins et articles pour le bulletin publié par la société. Le musée de la Cour d'Or conserve presque toutes ses œuvres : plus de 200 dessins de monuments civils et religieux de Metz et des alentours. Il effectue un travail systématique de représentation des éléments du patrimoine et sait les accompagner d'éléments pittoresques, exemple : les travaux des champs près de la chapelle.

Auguste Migette. Chapelle de Sainte-Catherine, près d'Hombourg l'Evêque [Hombourg-Haut] 1867, mine de plomb. Musée de la Cour d'Or.

 

La visite du musée historique de Versailles en 1842 lui inspire une série sur l'histoire de la ville de Metz, des origines au XVIIe siècle : 9 tableaux et 38 dessins.

 

St Clément dompte le Graoully dans le quartier de l’amphithéâtre (près du centre Pompidou). L’épisode est enserré par des arbres au milieu d’un paysage plus vaste.

Saint Clément, premier évêque de Metz, près des ruines de l'amphithéâtre : 1864 ; encre de chine, lavis et rehauts d'aquarelle, Cour d'Or.

 

 

7 tableaux sont conservés au musée, 2 ont disparus dans les bombardements. L’entrée du roi Henri II est documentée par les archives, Migette en réalise un tableau et représente la ville médiévale, telle qu’un homme du XIXe se l’imagine.

 

Fin de la République messine. Entrée à Metz de Henri II, roi de France, 1552.

Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.

Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.

Le site ressemble à la place de Chambre. Au premier plan, la foule. Au fond, la cathédrale et l'église Notre-Dame la Ronde qui ne lui est pas encore reliée. Sur les côtés, des maisons médiévales à colombages avec tourelles et encorbellement. Une tour évoque celle de l'hôtel St-Livier, sur la colline Ste Croix. Au centre, un théâtre, construction éphémère de 4 étages et 10 scènes de différentes dimensions. On y représente un Mystère : au Moyen Age, c’est un spectacle public d’un épisode religieux donné sur une place, le parvis d’une église … Le spectacle a commencé : au rez-de-chaussée, la fumée évoque le dragon. Cet étagement de plusieurs scènes correspond à ce que l'on pensait du théâtre médiéval au XIXe siècle.

Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.
Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.
Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.
Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.
Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.
Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.
Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.

Migette. La représentation du Mystère de saint Clément, donnée sur la place de Change et le grand escalier devant la cathédrale.

En 1875, Migette s’installe à Longeville, c’est la campagne à l’époque. Sa maison est originale avec une galerie extérieure, accueillante et décorée grâce à de nombreuses œuvres.

Maison de Migette vers 1885 - Galerie de ma maison à Longeville (Cour d'Or)

Migette. Vue de Metz prise du grenier de ma maison de Longeville. 1880.

3 Pastel : Auguste Rolland (1797-1859).

Originaire de Rémilly, il est paysagiste et peintre animalier. Il se consacre au pastel en 1833 après une visite à Laurent-Charles Maréchal. Il participe à l’exposition de Metz en 1834 et au Salon de Paris en 1836. Il réalise beaucoup de dessins pendant ses voyages, Pyrénées, Suisse, Savoie. Il travaille surtout d’après les paysages de la campagne proche.

Auguste Rolland, Paysage, coll part. – Paysage animé, pastel – Vautour près d’un torrent de montagne, pastel, 1853 -- La meute sous-bois, pastel, 1850.  Auguste Rolland, Paysage, coll part. – Paysage animé, pastel – Vautour près d’un torrent de montagne, pastel, 1853 -- La meute sous-bois, pastel, 1850.
Auguste Rolland, Paysage, coll part. – Paysage animé, pastel – Vautour près d’un torrent de montagne, pastel, 1853 -- La meute sous-bois, pastel, 1850.  Auguste Rolland, Paysage, coll part. – Paysage animé, pastel – Vautour près d’un torrent de montagne, pastel, 1853 -- La meute sous-bois, pastel, 1850.

Auguste Rolland, Paysage, coll part. – Paysage animé, pastel – Vautour près d’un torrent de montagne, pastel, 1853 -- La meute sous-bois, pastel, 1850.

C. Thévenin-Cogniet, Académie de jeunes filles, 1836, Orléans.

4.   L’Ecole de Metz a compté des femmes artistes. Au XIXe siècle, la formation dans les académies et les cours de peinture est interdite aux jeunes filles. Certains artistes leur organisent des cours en atelier. A Metz, l’Exposition Universelle de 1861 permet de connaître plusieurs noms de femmes peintres. Maréchal donne des cours de dessin dans la pension pour jeunes filles dirigée par sa femme et plusieurs exposent : Joséphine Guy, Caroline Haillecourt, Victorine Faivre… Les sœurs Octavie et Mélanie Paigné se distinguent, elles pratiquent le pastel et réalisent des bouquets de fleurs.

Au lendemain de la conférence « L'Ecole de Metz », le 5 avril 2024, à Woippy.

Mélanie expose au Salon de 1857. Ses œuvres plaisent au critique Edmond About « Ses quatre bouquets, … annoncent un artiste de grand avenir. … facture puissante, dessin large, membrure solide … quelques-uns pourront apprendre d’une demoiselle comment on fait de la peinture mâle ». 

Octavie  Sturel-Paigné, quant à elle, reçoit une médaille d’or au Salon de 1853. Très appréciée, le critique E-J Delecluze la place au même rang que Rosa Bonheur. L’impératrice Eugénie lui commande 4 médaillons de roses trémières et de pivoines pour sa chambre du château de Saint – Cloud, (détruit pendant la guerre de 1870). Après sa mort prématurée à 34 ans, après son 2e accouchement, Eugène Gandar rédige un livre sur son œuvre, et Henri Scoutteten, amateur d’art, collectionne ses tableaux. 

Cette présentation rapide de l’Ecole de Metz et de quelques-uns de ses artistes a permis de découvrir le dynamisme de ce groupe, la variété de leurs sources d’inspiration et des techniques utilisées.  Elle bénéficie d’une déjà longue série de publications, d’une riche collection au musée de la cour d’or et de la présence d’œuvres encore en place dans les églises de la ville et au-delà.

 

Prochaine rencontre avec Les Arts 57:  mardi 16 avril à 20 H à Saulny.

Conférence présentée par M. Eric Pedon :

" Photographie et impressionnisme."

 

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