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7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 11:39

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René Magritte, Le Faux Miroir, 1928.

Les visites organisées par LesArts57 à Pompidou remportent toujours un franc succès. Vendredi 14 janvier 2024, après une récupération un peu laborieuse des audiophones, nous sommes 58 personnes réparties en deux groupes. Pris en charge par Julien et Mélodie, que nous retrouvons avec plaisir, chaque groupe démarre le parcours dans un ordre différent.

Très attendue, cette première grande rétrospective consacrée au psychanalyste Jacques Lacan (1901-1981) est imaginée à l’initiative de deux psychanalystes : Gérard Wajcman et Paz Corona associés à deux historiens de l‘art : Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé.

Introduisant l’exposition, une vaste biographie rappelle les principales étapes de sa vie et de son œuvre. On est d’emblée confronté à sa personne, à sa voix si particulière grâce à un entretien filmé, personnalité théâtrale fascinante pour les uns, irritante pour les autres. De famille bourgeoise, catholique, il est un élève brillant mais dissipé. Etudiant en médecine, il s’intéresse à la psychiatrie, plus particulièrement à la question de la paranoïa, sujet de sa thèse qu’il envoie, dédicacée à Dali. Une longue vitrine expose des articles, en particulier celui relatif au crime horrible des sœurs Papin perpétré contre leurs employeurs en 1933.

Marié une première fois, Jacques Lacan est père de trois enfants.  En 1938, coup de foudre réciproque pour Sylvia, actrice dans les films de Jean Renoir, séparée de Georges Bataille et dont il aura deux enfants.

Il traite ses patients à l’hôpital Sainte-Anne et organise des séminaires en prenant toujours appui sur une œuvre d’art devant des auditeurs de plus en plus nombreux. Il estime que l’art l’aide à comprendre la psychanalyse. Sa pensée complexe peut s’avérer difficile à décoder, hermétique, parfois même indécente. Grand collectionneur, proche des artistes du courant surréaliste, il a fréquenté, entre autres, Dali, Picasso et Dora Maar, Georges Bataille, André Masson …

Michelangelo Pistoletto, Homme avec escabeau, 1933.

L’exposition rassemble des tableaux que Lacan a commenté dans ses séminaires, des créations d’artistes qui puisent dans ses réflexions et enfin des pièces modernes et contemporaines qui paraissent correspondre à sa pensée. Le parcours est à voir comme une traversée des notions spécifiquement lacaniennes, à commencer par le stade du miroir, puis le concept de Lalangue, la notion du Nom-du-Père, de l’objet a, ...

Salvatore Dali, Dormeuse, cheval et lion invisibles. 1930.

 

Lacan et Dali écrivent dans la même revue, le Minotaure.

Dali se sert de ses obsessions délirantes, et livre sa méthode de “ paranoïa critique “ dans une conférence à Barcelone en 1930 : Image d’une ou plusieurs femmes en même temps un cheval, puis apparition possible de nombreuses autres images… que représente en réalité l’image en question ? quelle est la vérité ? les images sont -elles le produit de notre faculté paranoïaque ? …

 

 

Stade du miroir.

Michelangelo Merisi dit Caravage, Narcisse, 1597-99.

Prêtée exceptionnellement, cette œuvre de Caravage a été admirée par Lacan. Invité à Rome par son ami Balthus, directeur de la Villa Médicis, il est retrouvé devant le tableau, essayant de reproduire et comprendre la posture de Narcisse se mirant dans l’eau. Ce tableau raconte l’histoire malheureuse de Narcisse dans un des mythes d’Ovide. Victime de la vengeance d’une déesse, il tombe amoureux et captif de sa propre image. Pour le psychanalyste, le stade du miroir indique que le jeune enfant, par son reflet dans le miroir, passe de la perception parcellaire de son corps à la perception unitaire de son être, prend progressivement conscience de son identité, il peut dire « je ».

Dans ce clair-obscur très épuré, la composition circulaire semble enfermer le jeune homme. Présence forte du genou dénudé, raccourci éclairé au centre.

 

Quelques temps après la visite guidée de l'exposition "LACAN. Quand l'art rencontre la psychanalyse" au Centre Pompidou-Metz, le 19 janvier 2024.

Lalangue.

Invention lacanienne à la suite d’un lapsus, il explique que « l’inconscient est structuré comme un langage ». Un lapsus dit quelque chose de nous : ne dit-on pas qu’un lapsus est révélateur !  Les artistes fêtent les jeux de mots et d’esprit, les lapsus, le babil, les lapalissades …

Cette œuvre fait partie des « peintures-mots » réalisées par Magritte, révélant l’ambiguïté entre les objets réels, leur image et leur nom.  Etonnante aussi : la palissade de skis « rossignolesques » de Raymond Hains.

L’exposition est ponctuée de phrases de Lacan. J. A. Miller, élève de Lacan et devenu son gendre, est dépositaire de son droit moral, lui seul peut retranscrire ses écrits.

René Magritte, Querelle des universaux, 1928. --- Olivier Leroy, Lieux dits, 2001. --- Raymond Hains, Palissade rossignolesque, 1997.
René Magritte, Querelle des universaux, 1928. --- Olivier Leroy, Lieux dits, 2001. --- Raymond Hains, Palissade rossignolesque, 1997.
René Magritte, Querelle des universaux, 1928. --- Olivier Leroy, Lieux dits, 2001. --- Raymond Hains, Palissade rossignolesque, 1997.

René Magritte, Querelle des universaux, 1928. --- Olivier Leroy, Lieux dits, 2001. --- Raymond Hains, Palissade rossignolesque, 1997.

Au Nom-du-Père.

Le Nom-du-Père fait initialement référence à la tradition chrétienne, désignant un Père tout puissant, l’instance de la Loi et de l’interdit. Lacan différencie le père réel et le père imaginaire. Ce terme peut aussi être compris comme le « Non du Père », père contre lequel se révolteront des artistes : Louise Bourgeois, traumatisée par la relation adultérine de son père avec la gouvernante lors de la maladie de sa mère, et Niki de Saint Phalle, victime aussi de son père incestueux et qui met en scène la destruction du père dans Daddy. Pour Louise Bourgeois, l’art est une garantie de santé mentale. Agnès Thurnauer réalise un badge démesuré au nom de Louis Bourgeois.

Agnès Thurnauer, Portrait grandeur Nature (Louis Bourgeois), 2007 --- Niki de Saint Phalle et Peter Whitehead, Daddy, 1972.

Agnès Thurnauer, Portrait grandeur Nature (Louis Bourgeois), 2007 --- Niki de Saint Phalle et Peter Whitehead, Daddy, 1972.

N. Childress, Film Freund, 2020.
H. Bellmer, Portrait du Père, 1955.

Nina Childress, quant à elle, évoque la relation de la fille au Père sur l’affiche de Film Freud. Il fait explicitement référence aux relations ambiguës entretenues par le psychanalyste avec sa fille Anna, qu’il analyse au mépris de la règle qu’il avait lui-même édictée : de ne pas soigner ses proches. Il n’y a pas que les femmes qui règlent leur compte avec le Père. Hans Bellmer met à mal la figure paternelle, dénigrer le Père quand on s’appelle « Belle-mère » aurait plu à Lacan, raison pour laquelle, l’artiste lui dédicace ses dessins. Figure grotesque, nez phallique, bouche anale !  

Enfin, Lacan opérera à la fin de sa vie un glissement sémantique du « Nom-du-Père » à la formule « Les non-dupes errent », que reprend ironiquement Sophie Calle en voilant « La mère veille ».

Sophie Calle, Lacan (Parce que les non-dupes errent), 2018.

OBJET a

Invention de Jacques Lacan, fin des années 1950, l’objet a, qualifie « l’objet cause du désir » en tant que manque, reste, chute, perte. Placé à l’entrée de cette nouvelle salle, ce grand rideau, peint d’un faux ciel, évoque la chute des illusions. Réutilisant judicieusement les cloisons de l’exposition précédente, la scénographie très ouverte entre en écho avec l’illusion, le trompe-l’œil de la salle suivante.

 

Latifa Echkach, La Dépossession, 2014, Toile de théâtre apprêtée, 1000 x 1000 cm.

Latifa Echkach, La Dépossession, 2014, Toile de théâtre apprêtée, 1000 x 1000 cm.

L’objet a  se décline sous différentes formes, l’élément clé en est pour Lacan le Phallus, le signifiant du Manque, et aussi le Sein lié au désir du corps par petits morceaux, qui rappelle la petite enfance, le nouveau-né, mais aussi le Regard, la Voix, la Merde, …. puis en découlent le Corps morcelé, la Chute, le Rien…

Lacan s’intéresse à l’anamorphose qui permet de découvrir des formes étonnantes seulement vues à partir de certains endroits bien précis. L’anamorphose cylindrique réalisée par Piola reconstitue l’Erection de la Croix de Pierre Paul Rubens. La peinture à plat est organisée autour d’un vide central limité par un cylindre-miroir vertical qui restitue l’image du Christ qui s’érige.

Domenico Piola, Anamorphose au Rubens, XVIIe siècle, Rouen, Musée des Beaux-Arts.

Sculpteur minimaliste, Carl André, récemment décédé, estime que la sculpture est toujours érigée (priapique avec l’organe masculin dressé). Dans son travail, il la remet à plat. (il met « Priape à terre »).

Carl André, 21 Pb Leaditer, 2003.

Constituée de plaques de plomb posées au sol, sur lesquelles il est possible de marcher, elles guident le visiteur vers Princesse X., sculpture de Brancusi. L’œuvre présentée est le modèle en plâtre ayant servi à l’élaboration du bronze en 1916 en hommage à la princesse Marie Bonaparte. Elle a favorisé, en la traduisant, l’introduction en France de la psychanalyse freudienne. Brancusi a toujours considéré cette sculpture comme son portrait :  tête, cou, haut du buste et mèche de cheveux sur le côté. Mais Picasso et de nombreux autres spectateurs y ont vu immédiatement un phallus.

Pour Lacan « Le phallus … ne désigne nullement l’organe dit pénis…il vise … son rapport à la jouissance ». Le Séminaire , Livre XVIII.

Constantin Brancusi, Princesse X, 1915-1916. Paris, Centre Pompidou.Louise Bourgeois, Fillette, 1968. New-York --- Louise Bourgeois, Cumul I, 1968, Marbre blanc, Paris, Centre Pompidou.
Constantin Brancusi, Princesse X, 1915-1916. Paris, Centre Pompidou.Louise Bourgeois, Fillette, 1968. New-York --- Louise Bourgeois, Cumul I, 1968, Marbre blanc, Paris, Centre Pompidou.
Constantin Brancusi, Princesse X, 1915-1916. Paris, Centre Pompidou.Louise Bourgeois, Fillette, 1968. New-York --- Louise Bourgeois, Cumul I, 1968, Marbre blanc, Paris, Centre Pompidou.
Constantin Brancusi, Princesse X, 1915-1916. Paris, Centre Pompidou.Louise Bourgeois, Fillette, 1968. New-York --- Louise Bourgeois, Cumul I, 1968, Marbre blanc, Paris, Centre Pompidou.

Constantin Brancusi, Princesse X, 1915-1916. Paris, Centre Pompidou.Louise Bourgeois, Fillette, 1968. New-York --- Louise Bourgeois, Cumul I, 1968, Marbre blanc, Paris, Centre Pompidou.

Louise Bourgeois s’est beaucoup intéressée aux formes ambigües. Sa Fillette est polymorphe, à la fois sexe masculin, torse de femme, visage, nourrisson, enfant… en latex, à la fois dur et mou. Pour Cumul, l’artiste fait allusion aux nuages « cumulus ». Ces bulles sphériques ou ovoïdes évoquent aussi bien des seins que des phallus, elle joue sur l’ambiguïté féminin-masculin. Les formes rondes et blanches semblent émerger d’un voile aux multiples plis, souple et fin comme une membrane, une peau.

 

Lacan a commenté les deux tableaux de Zurbaran, Sainte Agathe et Sainte Lucie, l’une perd ses seins, l’autre ses yeux. Ces parties de corps détachées, posées sur un plateau ne suscitent pas l’effroi que suggère cette mutilation. L’artiste espagnol réussit à apaiser cette scène cruelle. Saint Lucie offre ses yeux. Ils donnent l’impression de nous regarder.

 

Francisco de Zurbaran, Sainte Lucie, 1635-1640, Chartres, musée des Beaux-Arts.

 

Dans cette partie consacrée au Regard, sont abordées les illusions, le trompe l’œil, le voyeurisme.

La condition humaine montre un dispositif de tableau dans le tableau, on regarde un tableau illusoire, une image. Cette notion rappelle le mythe de la caverne où les ombres ne sont que des projections.

René Magritte, La Condition humaine, 1933, Washington.

Cette gravure évoque un récit de Pline l’Ancien qui, au tournant des IVe et Ve siècle avant J.C., met en scène la compétition entre les deux plus grands peintres de l’époque, Zeuxis et Parrhasios. Le premier figure des grappes de raisin de façon si convaincante que des oiseaux tentent de les picorer. Mis au défi de faire mieux, Parrhasios désigne son tableau. Zeuxis tente d’écarter le rideau pour le voir et par ce geste reconnait sa défaite : le voile est peint ! Lacan s’est beaucoup appuyé sur cette histoire pour distinguer le regard de la vision qu’il qualifie de « triomphe, sur l’œil, du regard. »

En psychanalyse, le regard peut être lié au voyeurisme traité dans différentes œuvres. L’œil serait l’organe qui prolongerait le sexe. Plaisir de posséder l’autre par le regard, à la fois une arme et une protection. L’œil est aussi la limite entre le monde extérieur, traité de façon réaliste par Magritte :  volume, paupière et le monde intérieur où tout s’aplanit par l’iris nuagé, monde du rêve percé par le trou noir de la pupille.

Albert Giacometti, Pointe à l’œil, 1931-32.  René Magritte, Le Faux Miroir, 1928, New York, MoMA.Albert Giacometti, Pointe à l’œil, 1931-32.  René Magritte, Le Faux Miroir, 1928, New York, MoMA.

Albert Giacometti, Pointe à l’œil, 1931-32. René Magritte, Le Faux Miroir, 1928, New York, MoMA.

"Au sein de cette galaxie, l’objet Regard occupe une place centrale, jusqu’à nous faire glisser vers le Trou, par lequel le regardeur peut scruter le corps de la femme d’Étant donnés, l’œuvre ultime de Marcel Duchamp revisitée par Mathieu Mercier."

Mathieu Mercier, Dispositif stéréoscopique, 2023. D’après l’installation de Marcel Duchamp, Etant donnés, 1946-66, Philadelphie.

Entre 1946 et 1966, Duchamp crée une installation à New York, une porte dans un mur, munie de deux orifices qu’il qualifie de « trous du voyeur ». Le spectateur qui regarde, observe une femme nue à peau très blanche, c’est une scène de crime. Elle est aussi un clin d’œil à L'Origine du Monde, que Duchamp découvre chez Lacan lors d’un déjeuner en 1958 et qui aurait eu une influence sur la position du corps au centre de l’œuvre.

Gustave Courbet, L’Origine du Monde, 1866. --- André Masson, Panneau-masque de L’Origine du Monde, 1955.

Acquise par Sylvia et Jacques Lacan en 1956, l’œuvre est accrochée dans leur maison de campagne. Lacan commande au peintre André Masson, époux de la sœur de Sylvia, une composition sur panneau afin de masquer l’œuvre. Lacan prenait plaisir à dévoiler « son Courbet » à ses invités.

Diego Velasquez, Portrait de l’infante Marguerite Thérèse, 1654, Paris, musée du Louvre.

Au cours d’un séminaire, Lacan analyse Les Menines de Diego Velasquez. Impossible d’obtenir Les Menines du Prado pour l’exposition, mais nous pouvons admirer le Portrait de l’infante, prêté par le musée du Louvre, peint par Velasquez à la même époque.  Le tableau des Menines déjoue tous les codes de la perspective, il est comme un écran qui cache autant qu’il donne à voir. Lacan perçoit un « objet secret » dans les plis de la « brillante vêture » de l’infante dona Margarita Teresa, « personnage central, modèle préféré de Velasquez qui l’a peinte sept ou huit fois ».

 

1940-1945, Lacan décide de ne rien publier pendant l’occupation… Il se plonge dans l’étude de la langue chinoise aux langues orientales, à Paris. Il possède 3 toiles de Zaō Wou-Ki. Ce tableau de 1970 incarne la notion du vide et de sa compréhension dans la pensée chinoise.

 

Zaō Wou-Ki, 12.10.70.

Les formules de Lacan souvent lapidaires choquent. « La femme, ça ne peut s’écrire qu’à barrer La. », « La femme n’ex-siste pas » signifie qu’aucune définition universelle n’est possible. Les femmes sont, par essence, plurielles. « On la dit-femme, on la diffame ».

 

 

 

Annette Messager, brode « Ma collection de proverbes », déployant une collection de dictons misogynes, utilisant justement un savoir-faire artisanal dévolue à la sphère féminine.  L’isolement de chaque déclaration, réécrite en fil, met en lumière nombre de préjugés et clichés du quotidien à l’encontre des femmes et renforce le sentiment d’indignation.

 

L’anatomie n’est pas le destin. Particulièrement moderne, cette notion défendue par Lacan qui, contrairement à Freud, estime que l’être humain a le choix de son identité sexuelle, au-delà de celles qui lui sont assignées par l’anatomie ou l’état civil. Illustrée par l’œuvre de Michel Journiac qui présente une série photographique où il se travestit en Renée et Robert Journiac, ses parents.

Michel Journiac, Hommage à Freud, constat critique d’une mythologie travestie. 1972-1984.

« Il n’y a pas de rapport sexuel », une des formules les plus célèbre de Lacan. S’il existe bien des actes sexuels, les rapports entre les sexes ne sont pas mathématiquement équivalents. La réplique du Grand Verre de Marcel Duchamp déploie une narration où la jouissance de la mariée au registre supérieur s’effectue sans qu’il y ait de contact avec les célibataires du registre inférieur. Réalisée entre 1915 et 1923 à New York, l’œuvre est composée de 2 panneaux de verre assemblés (cassés puis réparés par Duchamp) actuellement à Philadelphie. L’artiste a laissé un grand nombre de notes, jetant les bases de l’art conceptuel en plaçant les idées sur le même plan que la réalisation d’une œuvre. Il en existe quelques répliques, celle-ci réalisée par Pascal Goblot sera détruite au cours d’une performance le 24 mars 2024.  Les formes floues, le grand nuage évoque l’imaginaire de la mariée tandis qu’en bas, 9 moules mâliques représentent 9 célibataires mâles différents : un gendarme, un laquais, un prêtre, un livreur…. L’idée est venue à Duchamp sur une fête foraine en observant un jeu de chamboultou où les jeunes gens envoyaient des projectiles déshabillant une mariée.

Pascal Goblot, Copie éphémère « To be broken » de La Mariée mise à nu par ses célibataires, même  de Marcel Duchamp. Paris, 2014- Metz, mars 2024.

 

Dès les années 1950, Jacques Lacan s’intéresse aux objets topologiques, ces figures géométriques supportant la déformation sans se rompre, un élastique par exemple. La bande de Moebius symbolise la division du conscient et de l’inconscient. Le nœud borroméen dont les 3 cercles inséparables représentent les trois registres qu’il identifie ainsi : le Réel, le Symbolique et l’Imaginaire (RSI). Ces trois registres sont liés tiennent ensemble, si une coupure intervient, tout se délite.     

Pour terminer une cellule permet d’admirer Le Cabinet du psychanalyste, 2005. Ingénieuse installation de Leandro Erlich où le miroir au cœur de l’expérience analytique permet de choisir d’être le patient ou l’analyste. 

Leandro Erlich, Le Cabinet du psychanalyste, 2005.
Leandro Erlich, Le Cabinet du psychanalyste, 2005.
Leandro Erlich, Le Cabinet du psychanalyste, 2005.
Leandro Erlich, Le Cabinet du psychanalyste, 2005.

Leandro Erlich, Le Cabinet du psychanalyste, 2005.

J. M. Othoniel, Le Nœud de Lacan, 2022.

 

Un grand merci à Julien et Mélodie qui nous ont permis d’aborder plus clairement cette exposition Lacan, dense et parfois complexe. Lacan a ouvert un champ novateur sur des sujets encore au cœur de notre actualité, genre, identité, pouvoir, amour, sexe… Cette exposition réunit des œuvres majeures qui valent vraiment le détour, d’autres sont plus surprenantes ou peuvent interpeller.

 

Prochaine rencontre avec LesArts57 :

« Les expositions impressionnistes à Paris, 1874-1886 » présentée par Catherine BOURDIEU,

Le 8 février, 20 h, Centre Social Robert Henry à Longeville les Metz.

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