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7 août 2023 1 07 /08 /août /2023 14:44
Faïence de Lunéville, rafraichissoir à verres, vers 1770.

Samedi 17 juin 2023, la sortie annuelle organisée par LesArts57 va nous conduire à Lunéville. Parking de la salle polyvalente à Saulny, 7h28, le bus ronronne. Arnaud, notre chauffeur rappelle les consignes de sécurité puis Martine accueille chaleureusement les 27 participants à cette excursion préparée par Catherine. Au programme de la matinée deux expositions : Les faïences de Lunéville et La duchesse Elisabeth-Charlotte, épouse du duc Léopold de Lorraine. Après le repas, visite de deux édifices majeurs de la ville : la synagogue et l’église Saint-Jacques.

9h40, sous un soleil encore timide, le bus nous dépose face au château. Après avoir franchi le portail qui le sépare de la ville, nous pénétrons dans l’immense cour des communs bordée de longs bâtiments de service. La statue équestre du général Lassalle nous accueille, messin d’origine et mort à Wagram. Au fond, le bâtiment principal du château est percé par des arcades spectaculaires laissant entrevoir le ciel. Deux ailes latérales encadrent la cour d’honneur.

Situé sur la colline dominant la Vezouze, le château actuel a été rebâti sur l’emplacement d’anciens châteaux détruits, incendiés, reconstruits par les ducs de Lorraine depuis le XIIe siècle. En 1703, c’est le duc Léopold Ier, désireux de quitter Nancy, occupée par l’armée française, qui en initie la reconstruction pour y installer sa cour. Germain Boffrand, élève de J. Hardouin-Mansart, en sera un des principaux architectes. Lunéville devient ainsi “le petit Versailles lorrain”. A la mort de Léopold en 1729, son épouse Elisabeth-Charlotte, régente, occupe le château avant de céder la place à Stanislas Leszczynski en 1737.  Tous trois, instruits et amateurs d’art, ont su réunir architectes et artisans prestigieux, musiciens, écrivains (dont Voltaire) et artistes faisant de la cour de Lorraine une des plus brillantes d’Europe au XVIIIe siècle.

Passionnante comme toujours, Catherine s’attarde un peu sur l’architecture classique du bâtiment et son élégante sobriété. Deux niveaux d’élévation, alignement des ouvertures. Au fur et à mesure de l’approche, le portique original ouvre de plus en plus la vue sur des jardins à la française. Les arcades permettaient le passage des calèches et l’arrêt dans le vestibule à l’abri des intempéries. Aspect monumental par la triple arcature, la dimension des colonnes lisses dont le fût réunit les deux niveaux (ordre colossal), l’entablement et fronton triangulaire rappelant les temples antiques. Les chapiteaux des colonnes sont d’ordre composite : corinthiens (feuillages) et ioniques (volutes) et sur le fronton les armoiries de Stanislas : trophées d’armes et aigles impériaux. Le blason a été bûché à la révolution. Peu de sculptures sur les façades mais des mascarons de grande qualité réalisés par le sculpteur François Dumont.

Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.

Les bâtiments latéraux comportent un sous-bassement percé de soupiraux qui compense la pente, et un niveau supplémentaire aux petites fenêtres (l’attique).

A 10h, les deux groupes de 14 personnes se séparent pour visiter en alternance les expositions hébergées au château.

L’association des amis de la faïence ancienne de Lunéville Saint-Clément présente, cette année, ses nouvelles acquisitions. Elle existe depuis 1998. Indépendante et active, elle œuvre pour conserver et faire connaitre le patrimoine ancien. Un travail de veille sur tous les sites d’art est effectué, l’association recherche des pièces de faïence emblématiques, originales. Certaines peuvent être achetées en fonction des disponibilités financières et du panel représentatif nous explique M. Levieuge, le président de l’association.

Lorsque le duc Léopold, revenu d’exil, réintègre ses terres en 1698, la Lorraine, zone de passage qui a subi guerres, épidémies…, est dévastée. Léopold veut relancer l’économie. A cette période, Louis XIV, pour renflouer les caisses de l’état, fait fondre la précieuse vaisselle d’or, d’argent et de vermeil. « Tout ce qu’il y a de grand se mit à la faïence » écrit Saint-Simon. Les ressources naturelles, l’argile, l’eau et les moulins, les forêts fournissant le bois pour les fours, sont propices à la création de faïenceries et de verreries.

L’histoire des manufactures de Lunéville et Saint Clément est liée à la famille Chambrette. En 1711, Jacques Chambrette, maître faïencier fonde la première faïencerie à Champigneulles, près de Nancy.

Lunéville, vers 1770.

Son fils, Jacques Chambrette s’installe à Lunéville et devient fournisseur de la cour. En 1730, il y crée la manufacture. La duchesse accorde des privilèges et effectue de nombreuses commandes pour le château. La manufacture prospère. Il s’attache à améliorer sa production en créant « la terre de pipe » qui permet un modelé plus fin se rapprochant davantage de la porcelaine. La faïencerie est élevée au rang de manufacture royale.

Saint - Clément, fin XVIIIe.

 

 

Le commerce entre le duché de lorraine et la France impose le paiement de taxes élevées. En 1758, il obtient l’autorisation d’installer une autre manufacture à Saint Clément, à 8 km de Lunéville mais en France. A sa mort, son fils Gabriel et son gendre maintiennent l’activité, puis les deux manufactures évoluent séparément.

 

 

 

Pièce remarquable : vase de jardin en faux marbre, vers 1770. Il provient du château de Lunéville. C’est un des deux seuls exemplaires sauvés des destructions ordonnées par Louis XV, après la mort de Stanislas.

En 1832, elles sont à nouveau réunies sous le nom de Keller et Guérin. Innovations techniques, arrivée du chemin de fer, de l’électricité, des grands magasins, la marque KG est déposée en 1879. Dynamisme encore accru par l’arrivée des ouvriers de la faïencerie de Sarreguemines après l’annexion. En 1923, Edouard Fenal (faïencerie de Badonviller) devient propriétaire de Lunéville - St Clément. Après de nombreux changements, la manufacture, mise en liquidation, est finalement reprise par le groupe Emaux et Mosaïque de Briare en 2012.

La création d’une pièce s’effectue à partir d’argile malaxée. La pâte obtenue est formée à l’aide d’un tour ou dans un moule en plâtre. Cuisson pendant 3 jours à 1000°, 3 autres jours sont nécessaires pour le refroidissement, on obtient un biscuit blanc, poreux qu’il faut émailler en trempant dans un mélange à base de silice et d’alumine.

Lunéville, vers 1770.

 

Peindre les décors et recuire à 1000 ° nécessitent encore une semaine. Les couleurs à base d’oxyde de métal n’ont pas tous le même point de fusion, le rouge fond à 700° et coule plus vite. Une solution consiste à peindre le décor sur le biscuit déjà émaillé, puis opérer une 3e cuisson à « petit feu » (à 650°). Pour les rehauts d’or, une 4e cuisson sera nécessaire. A partir des années 1750 environ, les décors de Lunéville à dominante rouge, sont cuits par réverbération dans un four voûté (pas de contact avec la flamme) : c’est l’emblématique série Réverbère : roses, tulipes, motifs chinois…

Au XVIIIe, les pièces produites s’inspirent de l’orfèvrerie, de faux marbre, de la Rocaille (jardinières et statuettes de Cyfflé), de décor chinois, de tulipes et roses pour la série Réverbère. Au XIXe, Auguste Majorelle y fait son apprentissage.

A la fin du siècle, l’époque japonisante, l’Art nouveau puis l’Art déco influencent la production. Des artistes de renom participent aux ateliers : Maurice Ravinel, Alfred Renaudin dont certains motifs sont si fins qu’il les réalise avec un pinceau à un poil !!!, Louis Majorelle, Ernest Bussière, Emile Gallé… de la future Ecole de Nancy pour l’Art nouveau, les frères Mougin pour l’Art déco.

St-Clément, Gallé, service Egoïste - Vol de corbeaux, vers 1890 - Lunéville, Paire de lions, Majorelle, fin 19e.

Enthousiaste, M Levieuge ajoutait des précisions intéressantes et nous faisait découvrir des objets curieux : rafraichissoirs pour les verres, pots à oignons : jacinthes ou tulipes (denrée rare et coûteuse), plats à barbe, pièce destinée à une personne nommément …

 

L’autre exposition concerne la duchesse Elisabeth-Charlotte d’Orléans, épouse du duc Léopold de Lorraine, figure marquante de l’histoire du château de Lunéville.

Fille de Philippe d’Orléans, Monsieur, frère de Louis XIV et de la princesse Palatine Elizabeth-Charlotte de Bavière, elle est donc la nièce de Louis XIV. Elle naît à Saint-Cloud en 1676 et grandit à la cour de France. Ayant reçu une solide éducation par sa mère, elle est appréciée pour ses qualités morales. Elle danse bien, mène « à toute bride » des promenades à cheval, se soumet aux obligations publiques avec une majesté naturelle.

Portrait d’Elizabeth Charlotte dérobant ses armes à l’Amour, attribué à Pierre Gobert, vers 1698, Nancy, Musée lorrain.

Son mariage est une affaire politique. Après des années de guerre, Louis XIV signe, en 1697, la Paix de Ryswick et restitue les duchés de Lorraine et de Bar au duc Léopold 1er qui revient d’exil (Innsbruck). Le mariage a lieu en 1698, les époux entrent solennellement à Nancy. Une bonne entente règne entre eux.

Portrait de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar. Attribué à Nicolas Dupuy, vers 1700.

La croix de Lorraine, les alérions brodés sur le manteau doublé d’hermine, le collier de la Toison d’or, ce portrait rassemble les symboles du pouvoir.

Des 14 enfants, quatre seulement parviendront à l’âge adulte.  La duchesse s’investit avec beaucoup d’attention dans l’éducation de ses enfants. Ils vont connaitre un destin européen.

Francois-Etienne sera élu empereur du Saint-Empire romain Germanique sous le nom de Francois Ier. Charles-Alexandre sera gouverneur des Pays-Bas autrichiens. Elisabeth-Thérèse épousera Charles-Emmanuel III, et deviendra reine de Sardaigne. Anne-Charlotte sera élue abbesse de Remiremont puis de Mons.

Esquisse pour un portrait de la famille ducale de Lorraine, J. van Schuppen, vers 1715.

Elisabeth Charlotte possède un sens inné du confort. En 1705, elle demande que son appartement de Lunéville soit équipé d’une « machine à servir à manger ». Le menuisier F. Parmentier réalise un plateau qui monte et descend au travers du sol. Les plats apparaissent de façon spectaculaire sans domestique apparent. Les « tables volantes » connaissent un grand succès en Europe au XVIII e, mais la duchesse compte parmi les pionnières de cet équipement très moderne.

Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.

Gastronome, elle n’hésite pas à cuisiner elle-même et partage avec son époux les plaisirs de la table. De sa jeunesse à la cour de France, elle a aussi gardé goût des belles étoffes, et fait installer un atelier de tapisserie, et même un élevage de vers à soie. Elle commande aux meilleurs artisans : orfèvre, ébéniste, bronzier, … des meubles, commodes, coffrets en marqueterie. L’ébéniste parisien Guillemard livre en 1716 des commodes en marqueterie réalisées suivant la technique Boulle.

La duchesse joue de la guitare, se passionne pour l’opéra. Léopold fait construire à Nancy, près du palais ducal, une salle de spectacle commandée à l’architecte italien Francesco Bibiena et inaugurée en 1709. Les fêtes sont nombreuses à la cour de Lorraine, spectacles de concerts, d’opéras, de ballets, farces italiennes, représentations théâtrales, visites de souverain. Le couple ducal souhaite créer un environnement culturel brillant et invite des artistes parisiens, italiens, musiciens, peintres, écrivains. A Lunéville, les spectacles se tenaient sur des tréteaux dans les jardins, Elisabeth Charlotte fait construire un petit théâtre pérenne. Le surintendant Henry Desmarets formé à Versailles, dirige la partie musicale, travaille sur des pièces de Lully.

Mariage princier au château, Claude Jacquart, vers 1721.

Si elle encourage les métiers d’arts, elle a aussi un réel sens politique, et assume aux côtés de son époux de nombreuses obligations. Leur fils ainé François est envoyé à Vienne pour parfaire sa formation. A la mort de Léopold en 1729, elle se fait octroyer la Régence, prépare le retour de son fils et sa reprise en main des affaires. Mais en 1731, le nouveau duc François III quitte Lunéville pour épouser Marie-Thérèse de Habsbourg, fille de l’empereur Charles VI. Ils seront les parents de Marie-Antoinette, future reine de France. A nouveau Régente, elle défend avec vigueur le duché mais ne parvient pas à contrer les ambitions de La France qui impose l’installation de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne détrôné, beau-père de Louis XV, en 1737. C’est dans les larmes qu’elle s’installe au château de Commercy et fait embellir la ville. Elle y meurt en 1744.

Il ne reste que peu de vestiges des œuvres réalisées pour le duc et la duchesse. François en quittant le duché emporte le décor de l’opéra, la bibliothèque, la collection de médailles. Stanislas réalise de nombreuses transformations, et Louis XV opère de nombreuses destructions après la mort de Stanislas.

 

 

Le bus nous attend pour nous conduire au restaurant Les Bosquets. Déjeuner convivial sur la terrasse à l’ombre des parasols.

Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.

14h30, petite marche dans la ville, pour nous rendre à la Synagogue qui fut la première à être édifiée dans le royaume de France en 1786, à l’initiative d’Abraham Isaac Brisac qui obtint l’autorisation de Louis XVI. Le culte juif n’était alors que toléré, l’édifice dut être placé en retrait de la voie publique, derrière 2 maisons.

 

La façade recouverte d’un placage en grès rose des Vosges s’inscrit dans la tradition architecturale lorraine. Une opulente guirlande de pampres de vigne décore le second niveau.

Une porte des enfants existait sur le côté. Murée, il en reste l’encadrement. Pour ne pas interdire la présence des enfants qui risquaient de perturber l’office, un petit banc et une porte de sortie leur étaient réservés.

Classée Monuments historiques, la synagogue a échappé à trois destructions.

Nous sommes accueillis par un sympathique membre de la communauté.

 

 

L’intérieur est très clarteux grâce aux vitraux en verre de Baccarat. Une verrerie existait à Baccarat avant la cristallerie. Une élégante galerie est réservée aux femmes.

Il nous rappelle quelques fondamentaux : les alliances successives entre Dieu et l’Homme :

  • Adam et Eve : au jardin d’Eden, arbre de la connaissance.
  • Noé : arche, arc en ciel, 7 lois noahides.
  • Abraham : monothéisme, eut 2 enfants : Isaac et Ismaël. Fils d’Isaac, Jacob est à l’origine des 12 tribus d’Israël tandis que son frère Esaü générera la branche chrétienne. Ismaël sera à l’origine de l’islam.
  • Moïse reçoit les tables de la loi au mont Sinaï, les 10 commandements.

L’Alliance peut être renouvelée pour chaque enfant juif à 13 ans, lors de la cérémonie de Bar Mitsvah (ou Bat Mitsvah pour une fille). Un juif pieux doit respecter 613 mitsvoth (règles). La présence de dix hommes priant ensemble suffit pour ” faire synagogue”. Les prières ont lieu trois fois par jour, et la lecture de la Torah trois fois par semaine.

Le livre de la Torah (la Bible, l’ancien testament) est le « Sefer Torah ». C’est un manuscrit en hébreu biblique, dont la fabrication et la rédaction répondent à des règles immuables et très strictes. Enroulé sur deux supports, il est souvent très ouvragé et recouvert d’un manteau richement brodé. Le Sefer Torah repose dans l’Arche sainte dont le mur est tourné vers Jérusalem. Devant se trouve l’estrade où prend place le lecteur de la Torah. Déroulé à droite et enroulé à gauche, il suit le texte avec une main. Notre hôte peut nous montrer un livre de la Torah déclassé.

 

Le Rabin, en prière avant notre arrivée, accepte de dire quelques mots. Il rappelle les 7 lois noaîques, traçant un chemin de vie aux valeurs universelles.

16h, il nous faut quitter notre sympathique orateur qui avait généreusement prévu des boissons rafraichissantes en cette chaude journée pour nous rendre à la dernière visite. Un petit quart d’heure de marche nous amène derrière l’hôtel de ville où se dresse l’impressionnante l’église St Jacques.

Début XVIIIe, le duc Léopold s’installe à Lunéville et transforme la ville, devenue capitale de Lorraine.

L’église est édifiée à l’emplacement de l’abbatiale St Rémy à partir de 1730. Le premier niveau plutôt néoclassique est construit d’après les plans de Nicolas Jennesson. La façade, soulignée par un avant-corps aux colonnes jumelées, lisses, et fût bombé présente un ordre colossal ionique. La porte surmontée d’un fronton courbe est ornée d’un médaillon. Faute de moyens financiers, les travaux subissent de longues périodes d’arrêt. Stanislas finance son achèvement et confie le projet à son architecte Emmanuel Héré. De style baroque, le deuxième niveau se compose des deux hautes tours, coiffées de lanternons. Surmontées des statues de St Michel et St Jean, elles culminent à 58m ! Au-dessus du fronton, l’imposant groupe de l’horloge, fut érigé aux frais des habitants. L’église est consacrée en 1745.

Groupe de l’horloge sculpté par J. Béchamp.

 

 

Les dimensions imposantes de l’extérieur se retrouvent aussi dans la vaste nef-halle intérieure composée de trois vaisseaux. (Hauteur 19m, largeur16m) ! Les grandes fenêtres en verre blanc, incérées entre les piles des bas-côtés, apportent un maximum de lumière. Etonnant aussi, le badigeon « jaune Marie-Thérèse » (de Marie Thérèse d’Autriche) choisi par Stanislas. Au fond, transept et chœur forment un ensemble de 3 absides à peu près identiques.

 

Six colonnes ioniques bordent le vaisseau central, leur fut bombé améliore l’effet optique de la perspective en les faisant paraitre rectilignes. Les vaisseaux voûtés sont soutenus par des arcs-doubleaux peint en jaune, sur chapiteaux baroques blancs.

La croisée du transept, remarquable elle aussi, de forme carrée est surmontée d’une coupole. Aux 4 coins, des triangles de maçonnerie concaves permettent le passage de la forme carrée au cercle, ce sont les pendentifs. Les sculptures foisonnantes des 4 évangélistes, St Mathieu (ange), St Luc (bœuf), St Marc (lion)et St Jean (aigle). Des médaillons honorant Stanislas sont représentés.

Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.

Les belles boiseries de la chaire à prêcher, du chœur et de la porte d’entrée sont signées François Vallier. En bois ciré (et non plus doré), elles participent à l’harmonie subtile, soignée et douce de l’ensemble et témoignent du goût du roi pour le baroque d’Europe centrale.   

 

Au XVIII e, les vitraux en verre blanc répondaient à la demande des clercs souhaitant davantage de lumière dans les églises pour lire la Bible ou leur bréviaire. Seule une frise au bord du vitrail pouvait bénéficier d’un décor plus travaillé : fleurs, coquilles, rinceaux… Mais au XIX e, la lumière fut jugée trop intense pour favoriser prière et recueillement ! La pratique des vitraux colorés figuratifs revint au goût du jour. Dans le chœur, deux vitraux de Laurent Maréchal (XIX e) sont consacrés à la vocation et l’arrestation de saint Jacques.

 

 

Une pietà en bois polychrome du XVe, la dalle noire signalant la sépulture d’Emilie du Chatelet, femme de lettres et de sciences ainsi que le monument funéraire ayant contenu les entrailles de Stanislas figurent aussi dans l’église.

L’heure tourne, Catherine n’a plus le temps d’aborder les œuvres peintes, mais privilégie la magnifique tribune et son buffet d’orgue remarquable, conçus par Emmanuel Héré et réalisé autour de 1750, par le facteur d’orgues nancéien Nicolas Dupont.

Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.
Quelques temps après la sortie à Lunéville, le 17 juin 2023.

Exemple rarissime de buffet d’orgue sans tuyaux apparents, les 3880 tuyaux sont dissimulés derrière un décor de théâtre peint en trompe-l’œil. La fresque représente L’Entrée au Paradis. Sur la balustrade des anges musiciens et les armoiries de Stanislas. De style purement baroque, c’est une œuvre unique en Europe. Le buffet a été restauré en 1991, l’instrument dut être reconstruit et fut inauguré en 2003.

Superbe journée dont le programme riche et varié, concocté par Catherine, a permis de belles découvertes.

LesArts57, l'équipe du C.A. au complet.

 

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